Fuad Sebti, mort étouffé à cause de l’apartheid

Le 27 janvier 2021

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De sang froid, les forces d’occupation israéliennes ont tué un travailleur palestinien de 48 ans dimanche 24 janvier au matin, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Fuad Sebti, travailleur de 48 ans, habitant la localité d’Iraq at-Tayeh, à l’est du district de Naplouse, est père de quatre enfants. Fuad travaille dans le transport de meubles pour des entreprises israéliennes ; mais il est resté sans travail pendant plus de 20 jours en raison de la crise économique liée à la COVID-19.

Accablé de désespoir quand il s’est trouvé sans aucun revenu pour nourrir ses enfants, Fuad a choisi un moyen dangereux d’accéder à son lieu de travail ; en effet, il ne pouvait pas payer aux autorités israéliennes les sommes nécessaires pour obtenir un permis.

Alors qu’un groupe de travailleurs palestiniens dont il faisait partie essayait de franchir “illégalement” le mur de l’apartheid près de Tulkarem, les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi ces hommes afin de les empêcher de passer.  Pour bloquer leur avance, les soldats israéliens lourdement armés ont commencé à lancer sur eux des grenades de gaz lacrymogène toxique.

Cela a entraîné la mort de Fuad. Selon les médecins de l’hôpital Rafidia à Naplouse, l’autopsie a confirmé que sa mort était due à l’inhalation de quantités importantes de gaz lacrymogène toxique lancé par les forces israéliennes.

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L’épouse de Fuad pleure son mari.

Les enfants de Fuad lui ont été volés pour toujours. Il a perdu la vie en raison de l’apartheid, de la diabolisation et de la déshumanisation pratiqués par Israël envers les Palestiniens.

Ça suffit : halte à l’apartheid israélien 

En ce qui la concerne, la Nouvelle Fédération des syndicats de Palestine (PNFTU) dénonce avec force le meurtre de Fuad. La PNFTU considère que cet acte fait partie de la violence systématique et des politiques d’apartheid qu’Israël pratique envers les Palestiniens en général et les travailleurs palestiniens en particulier.  

La PNFTU réitère son appel aux syndicats de tous les continents pour qu’ils soutiennent le mouvement BDS palestinien, et boycottent les sociétés israéliennes et les colonies illégales en Cisjordanie occupée. Pour qu’Israël respecte le droit international et les droits humains, il faut le tenir pour responsable de ses crimes.

 Le temps est venu pour que la communauté internationale, représentée par les syndicats du monde entier, les Nations unies, l’Union européenne, et les organisations de défense des droits humains, reconnaisse en Israël un État d’apartheid aux termes de la définition de l’apartheid dans la Convention des Nations unies sur l’apartheid (1973), à l’article II :

 “actes inhumains … commis en vue d’instituer ou d’entretenir la domination d’un groupe racial d’êtres humains sur n’importe quel autre groupe racial d’êtres humains et d’opprimer systématiquement celui-ci.”

Nous sommes des sous-hommes devant leurs checkpoints

Le système de permis utilisé par Israël pour contrôler le mouvement des Palestiniens travaillant pour ses entreprises les force à franchir des checkpoints militaires. Ce système pourrait rendre la situation un peu moins dangereuse pour les travailleurs palestiniens mais ne supprime pas l’humiliation de devoir attendre à des checkpoints militaires israéliens. Si Fuad avait eu le permis nécessaire pour entrer en “Israël”, il aurait été contraint d’attendre pendant des heures à des checkpoints militaires au lieu de tenter de gagner “clandestinement” son lieu de travail.

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 À ces checkpoints, les Palestiniens munis de permis subissent différentes formes d’humiliation. Chaque travailleur est soumis à un scan, et parfois dépouillé de ses vêtements devant des soldats israéliens avant d’être autorisé à atteindre son lieu de travail à l’intérieur d’“Israël”.

La déshumanisation et l’humiliation des travailleurs palestiniens aux checkpoints sont un autre motif qui incite nombre d’entre eux à choisir un trajet “illégal”.

De plus, tout Palestinien interpelé lors d’une manifestation pacifique contre l’oppression d’Israël se voit refuser un permis de travail pour les sociétés israéliennes. Cela force donc de nombreux Palestiniens ayant participé à des mouvements de protestation à se rendre ‘“clandestinement” sur leur lieu de travail auprès de sociétés israéliennes.

Ils pillent notre terre et nous maintiennent en esclavage !

Les Palestiniens ne choisissent pas de travailler auprès de sociétés israéliennes, car cela ne plaît à personne d’être réduit en esclavage aux mains de ses colonisateurs. En fait, les Palestiniens sont forcés de travailler pour des sociétés israéliennes dans le contexte des politiques israéliennes qui ont dé-développé l’économie palestinienne.

Plus de 150 000 Palestiniens sont forcés de travailler pour des sociétés israéliennes. Ce chiffre ne cesse d’augmenter tandis qu’Israël continue ses pratiques et ses politiques d’asphyxie et de dé-développement de l’économie palestinienne. Ces politiques se manifestent par le pillage israélien constant des terres et ressources naturelles des Palestiniens, y compris l’eau, dans le cadre de l’annexion de facto et de jure de la Cisjordanie.

 De ce fait, les Palestiniens perdent leurs principales sources de revenus. Au bout du compte, ils deviennent une main-d’œuvre sous-payée subissant de pénibles conditions de travail. En raison du mauvais traitement de Palestiniens auprès de sociétés israéliennes, la Palestine a déploré la perte d’environ 48 travailleurs au cours de l’année 2020. La plupart de ces travailleurs sont morts en travaillant dans l’industrie du bâtiment, qui compte parmi les plus dangereuses ; c’est pourquoi il est réservé aux Palestiniens plutôt qu’aux Israéliens de faire ce genre de travail.  

2020 a été l’année la plus impitoyable car, en plus des dangereuses conditions de travail, la COVID-19 a constitué une autre menace pour la vie des travailleurs. On a vu des employeurs israéliens “balancer” de l’autre côté du checkpoint, comme des déchets, des travailleurs palestiniens atteints du virus.

Source : New Unions

Traduction SM pour l’Agence média Palestine

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