L’auteure-interprète palestinienne Rasha Nahas recommande une palette éclectique d’artistes qui représentent la dynamique scène musicale du pays.
La chanteuse palestinienne Rasha Nahas a sorti son premier album ‘Désert’. Avec l’aimable autorisation de Lara Khoury
Said Said
1erfévrier 2021
La scène musicale palestinienne indépendante déborde de talent.
Au cours des dix dernières années, toute une variété de numéros éclectiques a émergé avec leurs modifications de créations sur des genres établis, de la pop et du rock à l’électro.
L’une d’entre eux est Rasha Nahas, qui vit à Berlin.
Ces cinq dernières années, l’auteure-interprète palestinienne de 24 ans a régulièrement créé le buzz dans les cercles de musique indépendante, à la fois régionale et internationale, avec sa sonorité qui comporte autant de charme que de force. C’est ce qu’on a vu avec le battage médiatique autour de son premier enregistrement en 2016, Am I (Suis-je), qu’elle a été invitée à présenter l’année suivante au Royaume Uni à l’énorme Festival de Glastonbury.
Elle a plus que rempli cette promesse avec la sortie vendredi de son premier album, Desert (Désert).Cette collection de neuf titres trouve Nahas au mieux de sa forme, avec des chansons qui mettent en vedette des guitares battantes, et parfois délicates, des violons émotifs et une vaste orchestration.
Avec des textes aussi poétiques que personnels, Nahas dit que l’album informe sur la vie d’une jeune en mouvement.
« L’album représente une période très importante de ma vie pour moi », dit-elle. « Il représente mon voyage de Palestine en Allemagne, du personnel au politique, et en retour. »
Cet album est également la dernière représentation de la communauté musicale palestinienne indépendante, qui se glorifie de chanteurs et de groupes bourrés de talent et de l’envie dévorante de faire entendre leurs voix.
Nahas étant parfaitement bien introduite dans le milieu, elle fournit àThe Nationalun guide pratique des talents les plus saisissants du pays que nous devrions écouter immédiatement et pourquoi.
1. La Marraine de la musique indépendante palestinienne : Kamilya Joubran
« Une véritable pionnière. Pour moi, elle est la marraine de la musique palestinienne, depuis sa participation à l’ancien groupe Sabreen jusqu’à aujourd’hui, avec différents projets et collaborations.
« C’est une musicienne, compositrice, chanteuse et joueuse de oud étonnante et j’ai eu la grande chance de travailler avec elle sur son programme en résidence d’artiste, le Projet Sodassi, dans lequel elle a invité des artistes de Beyrouth, du Caire, de Ramallah et de Haïfa à travailler ensemble pour une résidence d’un mois à Paris. Ce fut l’une des expériences les plus enrichissantes de ma vie de musicienne. »
2. Les sons moelleux de TootArd
« J’apprécie énormément TootArd et leur sens très doux et organique de la musique. Je me souviens de l’époque où j’étais à l’école et où j’écoutais leur album, Nuri Andaburi. L’un de mes morceaux préférés est une de leurs chansons plus récentes, Trouble Watan (La Patrie en difficulté), dans leur dernier album, Migrant Birds (Oiseaux migrateurs). »
3. La vulnérabilité de Terez Sliman
« Je sens que sa voix est d’une certaine façon tellement vulnérable et forte à la fois ; si douce et sensuelle. Au cours des années, elle a réalisé beaucoup de projets et différentes collaborations. L’une de mes préférées de tous temps est Betti Sahrana, qui fait partie de son projet parallèle, Mina. »
4. Le pionnier du rock, Raymond Haddad
« Raymond Haddad est l’un des pionniers de la musique palestinienne. Il a cofondé dans les années 1990 le premier groupe de rock palestinien, appelé Shatea. Il a sorti plusieurs projets et albums en solo – l’un de mes préférés est Everything Changed (Tout a changé), ainsi que sa dernière chanson, Dawn (Aurore), qui comporte un synthétiseur modulaire. »
5. Les initiateurs palestiniens du hip-hop Dam
« C’est le premier groupe palestinien de hip-hop et leur dernier album est tellement formidable. Textes et musique existent tous deux sur la ligne ténue entre le sophistiqué et le critique, même si également très entraînants, groovy et accessibles. Je recommande également chaleureusement d’aller voir les projets en solo de ses membres Mahmoud Jreri, Tamer Nafar et Maysa Daw. »
6. Le talent singulier que représente The Synaptik
« Je pense que The Synaptik est un brillant auteur de chansons. J’aime tout simplement la façon dont il écrit et dont il compose ces mélodies aisées et ces accroches communicatives. Il a une couleur et un son tellement uniques qui n’appartiennent qu’à lui. Je pense qu’il n’y a personne qui lui ressemble sur la scène du rap. »
7. L’auteur-compositeur accompli Jowan Safadi
« Jowan est, pour moi, une grande inspiration. De ses premiers groupes, Lenses et Fish Samak, à son tout dernier album sorti il y a quelques semaines, Ijmad(que j’écoute en boucle), il a une façon tellement unique d’écrire des chansons et de jouer avec la langue et de la tordre.
8. Le son électro-dobké de 47Soul
« Je me souviens avoir vu 47Soul à Londres en 2015 et j’ai été époustouflée. Leur énergie sur scène mettait le feu. Leur musique est un mix d’électronique, de shaabi et de dobké, et la façon dont ils sont arrivés à transmettre cela à un public mondial est encourageante »
9. Les sons authentiques de Shabjdeed
« Shabjdeed est assurément l’un des numéros les plus excitants dans la région. Ce groupe a son propre son, son propre flux, sa propre façon de travailler et ils s’arrangent pour rester toujours frais, naturels et honnêtes. »
10. La pionnière de la musique de danse locale Sama’ Abdulhadi
« J’ai également rencontré Sama grâce au Projet Sodassi et nous sommes allées à une fête où elle jouait. Je n’ai jamais vraiment été fan de la techno, mais il y a quelque chose de différent quand Sama est aux platines. Elle a une aura de folie quand elle joue que je ne peux tout simplement pas expliquer.
11. Le chat élégant Bashar Mourad
« J’aime sa vivacité colorée. J’aime la façon délicate qu’il a de bouger sur scène bien qu’en même temps tout à fait sensationnelle. Il arrive d’une certaine façon à chanter très sérieusement sur des sujets politiques et sociaux tout en conservant l’aspect groovy et aussi l’élégance. J’aime aussi son travail en tant que directeur, qui apporte quelque chose de très nouveau à la région. »
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
source : The National