L’apartheid israélien peut être, et sera, démantelé

Par Omar Mofeed, le 16 mars 2021

Dans le cadre de la Semaine contre l’apartheid israélien, des étudiants et d’autres personnes à travers la planète s’unissent dans une protestation mondiale contre le racisme et la discrimination.

Affiche sur un arrêt de bus à Londres dans la semaine contre l’apartheid israélien

Cette semaine marque la semaine contre l’apartheid israélien, au cours de laquelle des étudiants et des personnes s’unissent dans le cadre d’une protestation mondiale contre le racisme et la discrimination. Dans tout le Royaume-Uni, des groupes d’étudiants organisent des projections de films, des séminaires en ligne et des rassemblements, afin d’attirer l’attention sur le système raciste du régime israélien dans lequel les Palestiniens continuent de vivre.

Depuis sa fondation en 1948, Israël a promulgué des lois, mis en œuvre des politiques et des pratiques établissant un régime d’apartheid qui affecte chaque Palestinien. En d’autres termes, les Palestiniens comme moi sont victimes de discrimination simplement parce qu’ils sont palestiniens. 

Dans tout le territoire palestinien occupé, Israël applique un système qui accorde des droits supérieurs aux Juifs. Pour ne donner que quelques exemples : Les Palestiniens vivant sous occupation en Cisjordanie sont soumis à un système judiciaire militaire injuste qui prononce des condamnations dans 98 % des cas, tandis que les colons israéliens vivant sur des terres palestiniennes volées sont jugés selon le droit civil israélien.

En Israël même, la citoyenneté et la nationalité sont distinctes. Les droits sont attribués sur la base de la nationalité. Les personnes déclarées de nationalité juive se voient attribuer l’ensemble des droits humains, tandis que les citoyens arabo-palestiniens sont victimes de discrimination dans tous les aspects de leur vie, du logement et de la propriété foncière à l’accès aux services publics.

Cela signifie que les citoyens palestiniens ne peuvent même pas choisir leur lieu de vie. Des comités d’admission sont actifs dans des centaines de villes israéliennes et filtrent les candidats arabes-palestiniens, nous excluant souvent complètement.  

Dans le Néguev/Naqab, au sud d’Israël, 40 villes palestiniennes sont « non reconnues », ce qui signifie que leurs habitants bédouins, citoyens de l’État israélien, sont considérés comme des « squatters » sur leurs propres terres. Ils ne bénéficient d’aucune infrastructure publique, comme l’eau, l’électricité et autres services sociaux. 

Les Palestiniens en exil, contraints de fuir le nettoyage ethnique israélien pendant la Nakba, et leurs descendants qui sont  près de 8 millions de personnes , ne peuvent pas retourner sur leurs terres, alors que les Juifs du monde entier ont la liberté d’émigrer en Israël en tant que citoyens. 

Récemment, l’une des ONG israéliennes de défense des droits humains les plus respectées a rejoint  une multitude d’organisations de la société civile, dont plusieurs organisations et universitaires palestiniens, pour qualifier cette réalité de système d’apartheid. Elle a déclaré à juste titre que la discrimination raciale systématique agissait comme un principe d’organisation soutenant la suprématie d’un groupe, les Juifs, sur un autre, les Palestiniens.

Alors qu’un nombre croissant d’organisations nous ont rejoints, nous les Palestiniens, dans la reconnaissance de l’apartheid, Israël n’a cessé d’intensifier son contrôle et sa domination racistes sur la vie des Palestiniens, en accélérant la démolition des maisons palestiniennes dans les territoires occupés et en continuant à paralyser Gaza qui vit depuis 15 ans sous blocus terrestre, aérien et maritime. 

Mais nous savons que la discrimination raciste ne se limite pas à nous, les Palestiniens. Nous voyons croître dans le monde entier le racisme, la xénophobie et la discrimination, avec les encouragements fréquents des alliés de l’État d’Israël dans le monde.

Le genou sur la nuque des racisés, de Ferguson à Khirbet Humsa, de Dehli à Jérusalem, continue à étouffer les groupes opprimés. 

Le développement de l’extrême droite dans le monde est terrifiant. Israël est bâti sur l’idéologie raciste et ethno-nationaliste. Ces affinités idéologiques sont devenues particulièrement visibles depuis que les gouvernements d’extrême droite en Israël se sont répétés. 

Mais la violence raciste n’est ni naturelle ni infinie. Les systèmes dont nous souffrons peuvent être défaits. L’an dernier, des millions de gens sont descendus dans la rue dans le monde entier pour protester contre le racisme et l’inégalité systématiquement présents. En nous unissant pour réclamer la justice, nous avons profondément ébranlé nos oppresseurs.

La semaine contre l’apartheid israélien est juste un instrument pour transformer cet ébranlement en un séisme qui reconstruise notre société de la base vers le haut ; et qui puisse créer l’espace de vie que nous méritons, dans lequel chacun pourrait jouir de ses droits et voir ses besoins élémentaires satisfaits. 

Voilà pourquoi je suis partie prenante. Parce que chacun de nous mérite mieux. Parce que je sais que l’apartheid israélien peut être, et sera, démantelé.

Israël ne peut maintenir son système d’oppression sur le peuple palestinien que grâce à la complicité internationale. Par exemple, les universités britanniques investissent près de 450 millions de livres (526 millions €) dans des sociétés complices du régime d’apartheid oppressif israélien. Les universités du Royaume Uni investissent dans des entreprises actives dans les colonies illégales d’Israël sur de la terre palestinienne volée ou dans des firmes qui fournissent Israël en armes et en technologie militaire.

C’est pourquoi nous devons nous attaquer aux institutions – telles que nos universités – qui maintiennent en place des systèmes racistes pour pouvoir avoir un impact concret sur ceux qui profitent de l’oppression et ainsi mettre un frein à l’impunité d’Israël.

Au Royaume Uni, en dépit de la pandémie, des étudiants agissent sur des dizaines de campus, au travers de plus de vingt qui se tiennent toute la semaine. Des associations accueillent des conférenciers enthousiasmants de Palestine et d’au-delà pour éduquer leurs pairs et mobiliser pour l’action. 

Unis, on ne peut pas nous arrêter. 

Pour retrouver les événements, cliquez ici.

Source : Mondoweiss

Traduction SF pour l’Agence média Palestine

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