Le conseil municipal de Lisbonne a partagé des données sur des activistes avec la Russie, Israël, la Chine et le Vénézuela

Le 11 juin 2021

Fernando Medina, maire de Lisbonne, a dit qu’il a déjà demandé un audit de « toutes les procédures adoptées dans toutes les manifestations qui se sont passées auparavant ». 

Le journal Público rapporte que le Conseil municipal de  Lisbonne (CML), après avoir partagé des données personnelles de trois militants anti-Poutine avec la Russie, a aussi partagé des données sur des militants pro-palestiniens avec l’ambassade d’Israël et que la même chose s’est produite avec la Chine et le Vénézuela. Dans une interview avec RTP [Rádio e Televisão de Portugal, Radio-télévision du Portugal], le maire Fernando Medina a dit qu’il a demandé un audit de « toutes les procédures adoptées dans toutes les manifestations qui se sont passées auparavant ». 

En juin 2019, le Comité de solidarité avec la Palestine a demandé au Conseil municipal de Lisbonne la permission d’organiser une action de sensibilisation près du Coliseu dos Recreios, pendant un concert de Milton Nascimento, afoin de le dissuader de jouer à Tel Aviv quatre jours après le concert de Lisbonne. Quand le CML a autorisé la tenue de ce rassemblement, ils ont réalisé que le courrier électronique avait aussi été partagé avec l’ambassade d’Israël à Lisbonne, alors qu’elle n’aurait pas dû être impliquée, puisque la manifestation n’avait même pas lieu à proximité.

Le Conseil municipal a admis que c’est « une pratique usuelle » et que ce n’était pas des cas uniques. En plus des ambassades de Russie et d’Israël, ils ont aussi partagé avec l’ambassade de Chine des informations sur une manifestation du groupe de soutien au Tibet et d’autres sur un rassemblement « en solidarité avec le peuple du Vénézuela » avec l’ambassade correspondante.

Le cas spécifique du partage de données des militants russes a provoqué des critiques de plusieurs partis politiques, du président du Portugal, d’Amnesty International et également une demande de démission de la part de Carlos Moedas, candidat de Medina pour le Conseil municipal aux élections locales. Les ministère des Affaires étrangères Augusto Santos Silva a dit à RTP que ce n’était pas un incident diplomatique et qu’il espérait que les autorités russes « respecteraient les lois internationales de protection des données et les détruiraient ».  

L’ambassade d’Israël a nié avoir reçu les données sur les militants

L’ambassade israélienne au Portugal a nié vendredi avoir demandé ou reçu des informations sur des militants de la part du Conseil municipal de Lisbonne, contredisant une organisation palestinienne qui dénonçait une situation, s’étant produite en 2019, impliquant la représentation diplomatique de l’état hébreu.  

« Israël, comme le Portugal, sanctifie le droit fondamental à manifester, une des valeurs partagées de longue date par nos deux démocraties. En tant que telle, l’ambassade israélienne n’a jamais demandé, ni jamais reçu, du conseil municipal de Lisobnne des données contenant des informations sur des militants », a déclaré la mission diplomatique.

« Ce que l’ambassade d’Israël reçoit des autorités portugaises est l’information sur le jour et l’horaire d’une manifestation qui aura lieu près de l’ambassade », a-t-elle ajouté.

Jeudi soir, le Comité de solidarité avec la Palestine (CSP) a déclaré que le partage de données de la part du conseil municipal avec les ambassades «  est de routine », dénonçant le fait qu’une situation identique s’est produite en 2019 avec l’ambassade israélienne.

Selon l’organisation, « le partage de données sur des militants pro-palestiniens et palestiniens au Portugal entre le Conseil municipal de Lisbonne et l’ambassade israélienne » a eu lieu à propos d’un sit-in que le CSP a lancé à l’extérieur du  Coliseu dos Recreios le 26 juin 2019.

« Le 12 juin 2019, quelques jours avant la manifestation, le quotidien israélien  Haaretz a révélé que des  associations boycottant Israël, comme la nôtre, avaient été la cible d’opérations clandestines du Mossad, le service secret israélien, montrant le danger réel dans lequel le Conseil municipal de Lisbonne a placé notre groupe », continue l’organisation. 

« Ce partage de données avec des ambassades, y compris celles d’états répressifs, est une routine pour le Conseil municipal de Lisbonne et non ‘une erreur qui n’aurait pas dû se produire’, et que (maire) Fernando Medina en arrive maintenant à regretter », a souligné le CSP dans une déclaration.

Source : Econews

Traduction CG pour l’Agence média Palestine

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