Le 1er octobre 2021
Les forces d’occupation israéliennes ont tué 11 Palestiniens en septembre en Cisjordanie et à Gaza.
Environ 325 Palestiniens ont été tués jusqu’ici cette année dans le contexte de l’occupation, 206 d’entre eux pendant l’agression de 11 jours en mai sur Gaza.
Ahmad Mustafa Saleh, 27 ans, a été abattu d’une balle dans le ventre pendant les manifestations contre le blocus israélien qui ont eu lieu le 2 septembre près de la frontière de Gaza avec Israël. Quatorze autres ont été blessés, dont trois enfants, l’un d’eux gravement.
Al Mezan, association de défense des droits de l’Homme à Gaza, a condamné « l’utilisation par Israël d’une force excessive et disproportionnée contre les manifestants ».
Un autre Gazaoui, Muhammad Ammar, 41 ans, a été tué par balle le 30 septembre près de la frontière à l’est du camp de réfugiés de Bureij. L’armée a prétendu que l’homme creusait le sol tout en « portant un sac suspect ». La presse palestinienne a dit qu’Ammar a été tué alors qu’il piégeait des oiseaux.
En Cisjordanie, Hazem al-Joulani, 50 ans, a été tué par balle le 10 septembre dans la Vieille Ville de Jérusalem.
La vidéo montre al-Joulani abattu à bout portant après s’être approché de la police alors qu’il tenait un couteau derrière son dos.
Une déclaration de la police israélienne a admis qu’al-Joulani, directeur d’une école de médecine alternative, a été abattu en premier recours « avant qu’il puisse mettre à exécution » sa prétendue intention de blesser les forces d’occupation.
Un policier israélien a été légèrement blessé à la jambe par le ricochet d’une balle tirée par la police.
Une femme tuée
Une Palestinienne a également été abattue par balle le 30 septembre dans la Vieille Ville de Jérusalem quand elle a paraît-il sorti un couteau après avoir été stoppée par la police israélienne.
On a identifié la femme tuée comme étant Isra Khaled Khzimiya, 30 ans, du village de Qabatiya au nord de la Cisjordanie.
Aucun Israélien n’a été blessé, comme dans tant d’incidents au cours desquels un Palestinien prétendument agresseur est tué.
Les forces israéliennes ont tué par balles plusieurs Palestiniens en septembre en Cisjordanie.
Muhammad Ali Khabisa, 28 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la tête à Beita au cours des manifestations du 24 septembre dans ce village des environs de Naplouse.
Sept résidents ont été tués par les forces d’occupation depuis le mois de mai quand un nouvel avant-poste colonial a été construit sur la terre appartenant à Beita et d’autres villages palestiniens des alentours. Des centaines d’autres ont été blessés, près de 300 personnes rien qu’entre le 7 et le 20 septembre.
Les forces israéliennes ont tué Psama Subuh, 28 ans, au cours d’une fusillade qui a éclaté le 26 septembre pendant un raid d’arrestation dans le village de Burqin, près de Jénine au nord de la Cisjordanie. Un soldat israélien et un policier ont été blessés par des tirs de leur camp au cours du raid, d’après le journal de Tel Aviv Haaretz.
Des soldats ont tué la même nuit à Burqin le jeune Yousef Muhammad Odeh de 15 ans. Odeh a ramassé un fusil lâché par un combattant palestinien blessé au cours d’une fusillade avec des soldats israéliens, d’après Défense des Enfants International Palestine.
Les soldats ont atteint Odeh à la jambe et à la tête et ont roulé sur son corps avec un véhicule militaire, a dit l’association de défense des droits.
A Beit Anan, dans le gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, la police israélienne des frontières a tué Ahmad Zahran, Zakaria Badwan et Mahmoud Humeldan le 26 septembre au cours d’une autre fusillade.
Un autre Palestinien, Alaa Nasser Zayud, 22 ans, a été tué après avoir prétendument tiré sur des soldats pendant un raid d’arrestation le 30 septembre dans le village de Burqin.
Évasion de prison
Des raids meurtriers dans le nord de la Cisjordanie ont fait suite à l’évasion de six Palestiniens au début du mois de septembre d’une prison de haute sécurité d’Israël dans un acte d’une audace « inimaginable ».
Ces hommes, tous de Jénine, ont été plusieurs jours en liberté après leur évasion de la prison de Gilboa le 6 septembre, avant d’être finalement repris.
Pendant leur chasse à l’homme, les forces israéliennes ont infligé une punition collective dans la région de Jénine en conduisant des arrestations massives, dont des membres des familles des prisonniers évadés, et en imposant des restrictions de circulation encore plus sévères.
Les autorités israéliennes ont également exercé des représailles contre les prisonniers palestiniens, imposant un confinement dans tous les centres de détention, d’après les associations de défense des droits de l’Homme, et ont mené des raids violents dans quantité de prisons, en particulier dans la célèbre prison du désert du Naqab.
Israël détient actuellement quelque 4.650 prisonniers politiques palestiniens, d’après Addameer, association de défense des droits de l’Homme.
Les responsables palestiniens ont accusé les autorités israéliennes de « négligence médicale » dans la mort de Hussein Masalmah, 39 ans, sept mois après avoir été libéré de prison à cause d’une maladie apparentée à la leucémie.
Musamah s’est plaint pendant deux mois de fortes douleurs à l’estomac avant que le personnel de la prison le transfère dans un hôpital où on lui a diagnostiqué un cancer à un stade avancé.
L’ancien prisonnier, qui avait presque purgé une peine de 20 ans de prison décidée en 2002, a été libéré en février et est mort à l’hôpital de Ramallah le 23 septembre.
Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté arbitrairement Jamal Zaid, 63 ans, le 15 septembre chez lui près du camp de réfugiés d’Amari à Ramallah malgré sa faiblesse rénale qui exigeait une dialyse. Zaid a été détenu sans charge ni procès pendant un an à partir de mai 2019.
Zaid a un besoin « urgent de soins médicaux pour empêcher sa santé de se dégrader au regard de son combat contre le diabète et les complications avec ses reins et ses glandes », a déclaré Addameer.
Palestiniens gazés
Par ailleurs, trois Palestiniens sont morts le 2 septembre dans un tunnel de contrebande le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte. Les autorités du Hamas à Gaza « ont accusé l’Égypte d’avoir insufflé du gaz toxique dans le tunnel », a rapporté l’agence de presse de l’AP.
Des dizaines d’élèves et de professeurs ont été aspergés de gaz lacrymogène par les soldats israéliens dans six écoles au cours du mois, d’après le groupe de surveillance de l’ONU, OCHA. Dans l’un de ces incidents, les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes dans la cour d’une école à Anata, ville de la région de Jérusalem, blessant deux filles et un professeur et obligeant à suspendre les cours pour le reste de la journée.
Le 28 septembre, jour de la fête juive de Simchat Torah, des dizaines de colons masqués sous la protection de soldats israéliens ont effectué un « pogrom » contre des Palestiniens dans les Collines du Sud d’Hébron, d’après B’Tselem, association israélienne de défense des droits de l’Homme.
Les colons agresseurs « ont envahi les maisons des Palestiniens, fracassé les fenêtres et provoqué d’importants dommages aux équipements, dont de nombreux véhicules », a ajouté B’Tselem. Ils ont par ailleurs agressé un petit Palestinien de 3 ans dont on a dit qu’il a été hospitalisé avec une fracture du crâne.
Le raid sur les communautés palestiniennes des Collines du Sud d’Hébron ont été « décrites comme le pire incident depuis des années », d’après Breaking the Silence (Briser le Silence), association d’anciens soldats israéliens qui dénoncent la violence de l’occupation.
Parallèlement, près de 400 personnes sont mortes de la COVID-19 en Cisjordanie (sans parler de Jérusalem Est) et à Gaza en septembre alors que les territoires occupés subissaient une nouvelle vague d’infections.
Le nombre de cas confirmés a baissé au cours du mois et environ un quart de la population palestinienne de ces territoires sont maintenant vaccinés.
Source : The Electronic Intifada
Traduction : J.Ch. pour l’Agence Média Palestine