OCHA – Protection des Civils – Territoire palestinien occupé

8-21 février 2022

Derniers développements (après la période de référence)

* Le 22 février, les forces israéliennes ont abattu par balle un jeune Palestinien de 13 ans près du village d’Al Khadr (Bethléem). D’après les autorités israéliennes, le garçon a jeté un cocktail Molotov sur les forces israéliennes.

* Le 22 février, un tribunal israélien a suspendu l’expulsion forcée d’une famille palestinienne, qui était prévue pour le mois de mars, de sa maison à Sheikh Jarrah (Jérusalem Est), à la suite d’une procédure judiciaire engagée par des colons. Cette suspension procure à la famille un répit temporaire jusqu’à la programmation d’une autre procédure judiciaire.

Faits marquants de la période de référence

* Les forces israéliennes ont abattu par balle cinq Palestiniens, dont un enfant, au cours de trois incidents différents en Cisjordanie. Le 14 février, un garçon de 17 ans a été tué et trois autres ont été blessés à Silat al Harithiya (Jénine) dans un incident où des Palestiniens ont tiré et jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les forces israéliennes, qui ont tiré à balles réelles, au cours d’une démolition punitive (voir ci-dessous). Le 8 février, trois Palestiniens ont été tués dans la ville de Naplouse par une unité israélienne infiltrée ; d’après les autorités israéliennes, ils étaient membres d’un groupe palestinien armé qui avait mené des attaques contre les forces israéliennes. Une organisation israélienne de défense des droits de l’homme a mené  une enquête sur l’incident et a attiré l’attention sur la possibilité d’un usage excessif de la force et d’exécutions extra-judiciaires. A la suite de l’incident, les Palestiniens ont organisé des manifestations à travers la Cisjordanie, au cours desquelles, dans certains cas, des participants ont jeté des pierres et où les forces israéliennes ont tiré des bombes lacrymogènes, des balles de caoutchouc et des balles réelles, provoquant des blessures sur 46 Palestiniens (voir ci-dessous). Le 15 février, un Palestinien de 19  ans a été atteint et mortellement blessé par balle à l’entrée de An Nabi Salih (Ramallah), tandis que de jeunes Palestiniens jetaient des pierres sur les forces israéliennes près d’une tour militaire. Selon une source médicale, l’homme a été touché au bas du dos à très courte distance. Aucune blessure n’a été rapportée chez les Israéliens.

* Au total, 544 Palestiniens, dont 54 enfants, ont été blessés par les forces israéliennes en Cisjordanie. La plupart des blessures ont été enregistrées dans différentes manifestations. On y trouve le signalement de 344 blessures dans cinq manifestations contre les colonies près de Beita, Beit Dajan et Burqa (toutes à Naplouse) ; Dans l’une des manifestations à Beita, deux intervenants palestiniens de premier secours ont été atteints et blessés par des balles réelles et balles de métal enrobé de caoutchouc et deux ambulances ont subi des dommages. On a fait état de 67 blessures dans des manifestations contre l’assassinat des trois Palestiniens (voir ci-dessus), au checkpoint de Beit El (Ramallah), au checkpoint de Huwwara et aux entrées d’Al Funduq (Qalqiliya) et de Burqa (Naplouse) ; et on a fait état de 24 blessures à Sheikh Jarrah et ailleurs à Jérusalem Est, dans des manifestations en solidarité avec les familles menacées d’expulsion forcée. Dans deux incidents à Burqa (Naplouse), 54 personnes ont été blessées alors que des Palestiniens jetaient des pierres sur les forces israéliennes, ces derniers tirant à balles réelles, des balles de caoutchouc et des bombes lacrymogènes, à la suite de l’entrée de colons israéliens dans des villages palestiniens (voir ci-dessous). On a fait état de 48 autres blessures à Al Lubban ash Sharqiya, Abu Dis et Sheikh Jarrah (voir ci-dessous).

* Les 9 et 21 février, les forces israéliennes ont bloqué l’entrée principale d’Al Lubban ash Sharqiya (Naplouse), perturbant l’accès d’environ 2.800 personnes aux moyens d’existence et aux services. Ceci s’est passé tandis que les colons israéliens se réunissaient à l’entrée du village pour protester contre les jets de pierres permanents par les Palestiniens sur leurs véhicules. La deuxième fois, on rapporte que des Palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes, qui ont tiré des bombes lacrymogènes, dont certaines ont atterri dans l’enceinte de deux écoles ; deux élèves ont été soignés contre l’inhalation de gaz lacrymogène et les cours ont été suspendus pour une journée ; au moins 700 élèves ont été affectés, d’après le directeur de l’école. Par ailleurs, le 8 février, les forces israéliennes ont bloqué la route principale qui relie l’université d’Al Quds avec la ville d’Abu Dis à Jérusalem.Les Palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes, qui ont tiré des balles réelles, des balles de caoutchouc et des bombes lacrymogènes, blessant sept Palestiniens, dont un à balles réelles.

* Les forces israéliennes ont mené 139 opérations de recherche et arrestation et ont arrêté 198 Palestiniens à travers la Cisjordanie. Au moins trois de ces opérations ont provoqué des affrontements, parmi lesquels des jets de pierres sur les forces israéliennes qui tiraient des balles réelles, des balles de caoutchouc et des bombes lacrymogènes provoquant des blessures sur quatre Palestiniens. Les gouvernorats de Ramallah ont représenté la plus grande part des opérations (30) et le gouvernorat de Jérusalem le plus grand nombre d’arrestations (62).

* A Sheikh Jarrah, les Palestiniens, les colons israéliens et les forces de police s’affrontent presque tous les jours. Trente cinq Palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes et au moins 16, dont un enfant, ont été arrêtés par la police israélienne. Les tensions s’étaient accrues en amont de l’expulsion forcée qui a été plus tard suspendue (voir ci-dessus) et à la suite de l’installation d’un bureau improvisé d’un membre du Parlement israélien près des maisons des Palestiniens pour protester contre des incendies criminels signalés contre les colons du voisinage.

* Les autorités israéliennes ont démoli, confisqué, ou forcé les propriétaires à démolir 29 maisons et autres structures appartenant à des Palestiniens en Zone C et à Jérusalem Est, en raison du manque de permis de construire émis par Israël. Résultat, 23 personnes ont été déplacées, dont sept enfants, et les moyens d’existence d’environ 300 autres ont été affectés. En tout, 24 structures, dont trois avaient été fournies sous forme d’aide humanitaire en réponse à des démolitions préalables, ont été démolies en Zone C. On y trouvait trois structures dans deux communautés d’éleveurs situées dans des zones désignées par les autorités israéliennes comme ‘zones de tir’ pour l’entraînement de l’armée au sud d’Hébron. Cinq structures ont été démolies à Jérusalem Est, deux par les autorités et trois par les propriétaires, qui souhaitaient éviter les frais municipaux et les dommages possibles sur leurs biens personnels et les structures voisines. Les autorités israéliennes ont émis un préavis contre une école financée par des donateurs dans la communauté d’éleveurs de Ras at Tin (Ramallah), après que des parties de cette école aient été démantelées deux fois en septembre 2020.

* Le 14 février, les autorités israéliennes ont démoli à l’aide d’explosifs le deuxième étage d’un immeuble résidentiel de deux étages à Silat al Harithiya (Jénine) pour des raisons punitives, déplaçant une maisonnée de six personnes, dont quatre enfants. Ce logement est l’un des trois prévus à la démolition parce que appartenant aux familles de trois hommes accusés d’avoir été impliqués dans le meurtre d’un colon israélien le 16 décembre. Au cours de la démolition, le premier étage du bâtiment a subi de graves dommages le rendant inhabitable ; en conséquence, deux autres maisonnées, comprenant neuf personnes, dont trois enfants, ont été déplacées.

* Les colons israéliens ont blessé huit Palestiniens dans quatre incidents, et des gens connus pour ou suspectés d’être des colons israéliens ont endommagé des biens de Palestiniens à 23 occasions à travers la Cisjordanie. Sept Palestiniens ont été blessés et au moins cinq voitures et autres biens ont été vandalisés à Burqa et Al Ganoub (Hébron). Dans six incidents, environ 330 arbres adultes et jeunes pousses ont été déracinés ou vandalisés près des colonies israéliennes aux environs de Salfit, Yasuf et Kafr ad Dik (toutes dans le gouvernorat de Salfit), Surif (Hébron), Kafr Ra’i (Jénine) et Shufa (Tulkarem). D’après des sources et des témoins oculaires de la communauté, à Sheikh Jarrah, les colons ont crevé les pneus de 13 voitures appartenant à des Palestiniens et ont clôturé le terrain devant une maison. On a rapporté six autres attaques autour de Ramallah, Naplouse, Salfit et Hébron, dont des intrusions dans les maisons, des vols d’équipement agricole, et des dommages causés à l’équipement hydraulique et aux canalisations d’eau. Dans quatre incidents, les colons ont agressé des éleveurs palestiniens et leurs vaches dans la communauté de Mak-hul au nord de la Vallée du Jourdain (Tubas), provoquant des dégâts sur les récoltes. Dans trois autres incidents, des colons ont jeté des pierres sur des véhicules palestiniens près de Jérusalem, Hébron et Naplouse, blessant un Palestinien et provoquant des dégâts sur au moins trois véhicules. Dans la zone H2 de la ville d’Hébron contrôlée par Israël, les colons ont attaqué et caillassé trois maisons palestiniennes.

* Dans 50 incidents à travers la Cisjordanie, des gens connus pour être ou suspectés d’être des Palestiniens ont jeté des pierres sur des véhicules immatriculés en Israël, blessant cinq colons israéliens et provoquant des dommages sur les véhicules.

* A de multiples occasions entre le 9 et le 11 février, les forces israéliennes ont obligé au moins sept familles palestiniennes de la zone d’Ibziq dans la Vallée du Jourdain à évacuer leur maison pour la majeure partie de la journée afin de laisser la place à des entraînements militaires israéliens. Quarante deux personnes, dont 17 enfants, ont été momentanément déplacées. Les forces israéliennes ont par ailleurs conduit des entraînements militaires dans la zone désignée par eux comme ‘zone de tir’ près des communautés d’éleveurs de Bardala, Khirbet Samra et Ein al Hilwa, au nord de la Vallée du Jourdain, perturbant les moyens d’existence et l’accès aux services et, dans un des cas, provoquant des dommages au réseau hydraulique et aux récoltes.

* A Gaza, à au moins 25 occasions, les forces israéliennes ont allumé des feux d’alarme près de la clôture périphérique d’Israël ou au large de la côte, apparemment pour renforcer les restrictions à l’accès. Ceci représente une augmentation de plus de 200 % par rapport à la moyenne bihebdomadaire en 2021. Les forces israéliennes ont arrêté sept pêcheurs, dont trois enfants, au large du littoral nord de Gaza, ont confisqué leur bateau, avant de tous les relâcher. Par deux fois les forces israéliennes ont nivelé les terres près de la barrière à l’intérieur de Gaza, à l’est de Rafa et de Khan Younis, provoquant des dommages à au moins 15 dunums de terre cultivée.

Source : OCHA

Traduction J. Ch. pour l’Agence média Palestine

Retour haut de page