Lowkey dit qu’on ne « le réduira pas au silence sur la Palestine » après des pressions pour le faire retirer de Spotify

Par Edna Mohamed, le 25 mars 2022

Le groupe We Believe in Israel fait du lobbying pour retirer de Spotify la musique du rappeur britannique, après avoir qualifié ses chansons de « problématiques » 

Le rappeur Lowkey se produisant à Londres, 2019 (Tom Dennel/Flikr)

Le rappeur britannique Lowkey a dit qu’« on ne le réduira pas au silence sur la Palestine » après qu’un groupe de lobbying pro-Israël a fait campagne pour faire retirer sa musique de Spotify, une plateforme de streaming musical, à cause de sa position pro-Palestine.

We Believe in Israel [Nous croyons en Israël], un groupe de base britannique pro-Israel a dit que la démarche faisait partie de ses efforts pour faire retirer « des dizaines d’occurrences de produits problématiques, dont [la chanson de 2010] de Lowkey, ‘Long Live Palestine’ [Longue Vie à la Palestine] – Partie 2 ».

« Cette campagne coordonnée est une extension du traitement brutal des Palestiniens. Les Palestiniens sont systématiquement arrêtés par Israël pour des posts sur les réseaux sociaux, même les enfants. Dareen Tatour a passé presque un an dans les prisons de l’occupation pour avoir posté un poème sur son site Facebook », a dit Lowkey à Middle East Eye.

«  La tentative pour faire retirer ma musique de Spotify de la part d’un groupe qui est né et a été entretenu par BICOM (Britain Israel Communications and Research Centre, Centre de communications et de recherche Grande-Bretagne-Israël), a travaillé avec le ministère des Affaires stratégiques [d’Israël] et s’identifie publiquement comme un groupe de lobbying pro-Israël est en fin de compte un objectif propre de l’Etat d’apartheid. 

« Les artistes et les musiciens ne devraient jamais avoir à craindre des menaces contre leur moyen d’existence ou leur personne à cause de la musique qu’ils font. Nous ne serons pas réduits au silence sur la Palestine, ni maintenant, ni jamais. » 

Dans une interview avec The Jewish News, le directeur de We Believe in Israel, Luke Akehurst, a dit : «  Spotify a la responsibilité de faire respecter les règles de sa plateforme, qui déclarent très clairement que du contenu promouvant la violence, menaçant de violence, ou incitant à la violence, est inacceptable. Notre recherche a identifié des dizaines de telles infractions, et nous attendons que des mesures soient prises en temps utile. » 

« Après les niveaux élevés d’antisémitisme ressentis par les juifs britanniques pendant et après l’escalade des hostilités entre Israël et le Hamas de mai dernier, il est remarquable que des contenus incitant directement à la violence et à la haine restent disponibles ».

Akehurst est un invité régulier des événements du gouvernement israélien visant à développer des idées sur la manière d’interdire la solidarité pro-Palestine sur les plateformes en ligne. 

En 2019, l’armée de trolls en ligne Act.IL, dirigée par le gouvernement israélien, a listé We Believe in Israel comme l’un de ses partenaires. 

Ce n’est pas la première fois que Lowkey a été ciblé par le groupe de pression israélien pour son soutien à la cause palestinienne. 

Plus tôt ce mois-ci, la Société sur la Palestine de Cambridge a été contrainte de reporter une conférence du rappeur après une campagne de diffamation par le groupe de pression israélien sur le campus.

Si la conférence a eu lieu une semaine plus tard en dépit des tentatives pour l’annuler, l’apparition prévue de Lowkey à un colloque organisé par l’Union nationale des étudiants (National Union of Students, NUS) a été annulée après une campagne d’un autre groupe pro-Israël pour le faire retirer du panel. 

Le député britannique Percy a critiqué la NUS pour ne pas soutenir les étudiants juifs qui sont confrontés à des attaques antisémites, disant, sans nommer Lowkey, qu’« au lieu d’aider les étudiants, elle a invité quelqu’un qui est engagé dans des théories conspirationnistes antisémites — un rappeur — à un colloque ».

La chanson que le groupe pro-Israël fait campagne pour interdire présente le groupe de hip-hop palestinien DAM, l’artiste palestino-britannique Shadia Mansour, le rappeur irako-canadien Narcy, entre autres. 

Source : Middle East Eye

Traduction CG pour l’Agence média Palestine

Retour haut de page