Fiche d’information : montée de la violence coloniale dans les territoires palestiniens occupés

Par l’Agence média Palestine, le 22 avril 2022

Depuis plusieurs mois, alors que les yeux des principaux médias occidentaux sont rivés sur la condamnable invasion russe de l’Ukraine, le régime colonial israélien se déploie dans toute sa violence et son agressivité à l’encontre des Palestiniennes et Palestiniens, sans aucune entrave dans un silence généralisé.

L’arrivée au pouvoir d’un Premier Ministre chef d’un parti colon, Naftali Bennett, le 13 juin 2021, a achevé de libérer la violence des forces d’occupation israéliennes, avec un régime qui ne cache même plus sa volonté de procéder à un nettoyage ethnique sur tout le territoire. Cette violence s’inscrit également dans un contexte de fébrilité pour le régime israélien, suite à la perte de la majorité à la Knesset (Parlement israélien) pour la coalition au pouvoir.

Les trois premiers mois de l’année 2022 ont été marqués par l’assassinat par l’armée de plus de trente Palestiniennes et Palestiniens. A l’heure actuelle, le régime israélien a tué cinq fois plus de Palestiniens que l’année dernière à la même époque. Euro-Med Monitor a documenté le meurtre, par les forces israéliennes, de 47 Palestiniens, dont huit enfants et deux femmes, dans divers incidents depuis le début de 2022. A la même époque, en 2021, dix Palestiniens avaient été assassinés.

Cette violence, que la communauté internationale ne veut pas regarder, est particulièrement visible en Cisjordanie, les forces d’occupation israéliennes menant de très nombreux raids dans une série de villes et villages de la zone.

A Jénine et dans son camp de réfugiés : Des raids quotidiens sont menés à Jénine et sur son camp de réfugiés depuis plusieurs semaines, faisant de nombreux morts et blessés. Le 10 avril, l’armée israélienne a mené une nouvelle opération à Jénine et à Tulkarem, en Cisjordanie occupée, faisant au moins dix victimes palestiniennes. Le 18 avril, des heurts ont éclaté à Al Yamoun, à Jénine, et un jeune palestinien de dix-sept ans a succombé à ses blessures quelques heures avant dans le village de Kafr Athan, près de Jénine.

Face à ces raids et opérations particulièrement violentes, les Palestiniens tentent de dresser des barricades autour de la ville et de son camp de réfugiés. Jénine est depuis plusieurs années particulièrement attaquée par Israël puisqu’elle constitue l’un des foyers de résistance palestinienne que le régime souhaite absolument anéantir.

A Tulkarem, en Cisjordanie : Le 13 avril, les forces spéciales israéliennes ont lapidé le campus de l’Université palestinienne “Khadouri”, et ont visé, blesse et arrêté l’un des vigils de l’université.

A Naplouse : Des raids ont également été menés à Naplouse, par plusieurs véhicules militaires israéliens, afin de traquer toute résistance. Lors de l’un de ces raids, le 15 avril, plusieurs jeunes palestiniens ont été visés, blessés et détenus, notamment un jeune homme suite à des raids dans le village de Beita, dans le sud de Naplouse. Un assaut a également été mené contre un autre jeune palestinien dans le village de Sabastia, dans l’Ouest de Naplouse.

Dans la ville d’Hébron et ses alentours : Dans le centre d’Hébron, dans la zone de Bab Al-Zawiya, deux Palestiniens se sont fait tirer dessus suite à une montée de la violence coloniale dans la zone ses dernières semaines. Le 4 avril, à Masafer Yatta, alors qu’il documentait les agressions coloniales à l’encontre des bergers palestiniens, un militant a été étranglé, frappé au visage et a vu sa caméra détruite par des colons israéliens.

La 10 avril, l’armée israélienne a mené une opération à Hébron et a assassiné trois Palestiniens – parmi lesquels une mère de trois enfants considérée comme « suspecte ».

Les checkpoints d’Hébron, incarnations de la violence coloniale et de la surveillance subie par les Palestiniens, sont également le lieu de fortes discriminations et d’arrestations, comme celle de Youssef Al-Azza et Abdullah Abu Aisha, au checkpoint de Tamar, tandis que les soldats israéliens qui s’y trouvent se mettent en scène sur les réseaux sociaux, prenant des postures de héros.

Les soldats israéliens sur un chekpoint près d’Hébron (Twitter)

Près de Ramallah : Dans le village de Bodrus, aux alentours de Ramallah, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté cinq enfants palestiniens le 15 avril.

A Jérusalem : Entre le 14 avril au soir et la fin de matinée du 15 avril, des attaques à l’encontre des fidèles palestiniens ont eu été menées par les forces d’occupation israéliennes sur l’Esplanade des mosquées. Les soldats israéliens ont attaqué la mosquée d’Al-Aqsa et visé les fidèles avec des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des boules de feu recouvertes de caoutchouc. Cet déchaînement de violence fait suite à l’opération israélienne consistant à vider la mosquée de fidèles et à en empêcher l’accès afin de permettre aux colons de venir en pèlerinage. (lien middle east eye ?)

D’après le Croissant-Rouge palestinien, plus de 170 blessés palestiniens ont dû être transportés vers les hôpitaux de Jérusalem, et plusieurs dizaines de victimes ont été soignées sur les lieux.

Lire à ce sujet la fiche d’information de l’Agence média Palestine

L’assaut des forces israéliennes dans la Mosquée d’al-Aqsa, vendredi 15 avril 2022 (Twitter)

Dans la semaine du 3 avril, les soldats israéliens se sont montrés particulièrement agressifs près de la porte de Damas, à Jérusalem occupée, blessant plus de vingt Palestiniens et en plaçant plus de dix en détention. Un jeune homme a notamment été touché à la tête sans que les forces israéliennes ne lui permettent d’avoir accès aux soins.   

Dans le village de Burqa, en Cisjordanie : Le 19 avril, 79 Palestiniens ont été blessés suite au blocage du village par les forces d’occupation israéliennes qui avait pour objectif de protéger le déplacement des colons vers la colonie illégale d’Humish.

Hors de la Cisjordanie, les colons et les forces d’occupation israéliennes déploient également une violence dans le silence des principaux médias occidentaux.

A Nazareth : Le 17 avril, les forces d’occupation ont mené des arrestations en marge d’une manifestation pacifique, notamment celle d’une palestinienne, Hanaa Daher.

A Gaza : Suite au déchaînement de violence ayant eu lieu à Jérusalem, Israël a bombardé la bande de Gaza, prétendant viser un site d’armement. Le 19 avril les habitants de Gaza, qui vivent déjà au quotidien les conséquences du blocus imposé au mépris de tous les droits humains, se sont ainsi réveillés au son des explosions.

Les flammes sur Gaza suite au bombardement (Yousef Mazoud/Zuma Press)

Voir également : décompte des morts par l’Agence média Palestine

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