La Bande de Gaza | Fiche d’information stratégique de l’IMEU

Le 7 avril 2022

Palestiniens sur la plage de Gaza. Crédit photo: Stitching Kefaia/Flickr. Creative Commons license.
  • La Bande de Gaza est une petite portion du sud-ouest de la Palestine historique (approximativement un pour cent) bordant l’Egypte au sud, la Méditerranée à l’ouest, et Israël au nord et à l’est. Selon le livret d’information de l’Agence centrale de renseignements, sa superficie est de 360 km2 (environ deux fois la taille de Washington, DC) et en juillet 2021 le nombre de ses résidents était estimé à 1, 975 million. 
Carte : Document de l’Agence centrale de renseignements.
  • Pendant et après la guerre de 1948, qui a eu pour conséquence l’établissement d’Israël et le nettoyage ethnique de la Palestine (connu en arabe comme la Nakba, ou « catastrophe » en anglais), l’armée israélienne a exilé de nombreux Palestiniens dans la Bande de Gaza et leur a ensuite refusé le droit de retourner dans leurs foyers. Le célèbre historien Nur Masalha indique dans The Palestine Nakba qu’en octobre 1950 encore, des Palestiniens du village de al-Majdal (aujourd’hui Ashkelon, une ville israélienne) ont été expulsés de leurs maisons et «  chargés dans des camions et lâchés à la frontière » avec la Bande de Gaza. Aujourd’hui, approximativement 70 pour cent des Palestiniens de la Bande de Gaza sont des réfugiés.
  • De l’armistice israélo-égyptien de 1949 jusqu’à la guerre de 1967, la Bande de Gaza était sous administration égyptienne. Cependant, Israël a occupé la Bande de Gaza pendant cinq mois pendant et après son attaque de 1956 contre l’Egypte, et a commis pendant cette période au moins deux massacres d’au moins 275 Palestiniens à Khan Younis et de 111 à Rafah. Cependant, les archives israéliennes sur ces massacres sont toujours classifiées et beaucoup de choses restent encore inconnues. Israël a mis fin à son occupation militaire de la Bande de Gaza en mars 1957 après des pressions du gouvernement Eisenhower pour forcer Israël à revenir dans les frontières de l’armistice de 1949. 
  • Pendant la guerre de 1967, Israël a à nouveau occupé la Bande de Gaza, une occupation militaire qui perdure à ce jour, malgré le retrait unilatéral par Israël de colons et de soldats de l’intérieur de la Bande de Gaza en 2005. Comme il l’a fait en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, Israël avait aussi colonisé la Bande de Gaza avec des colonies exclusivement juives. Jusqu’en 2005, approximativement 7000 colons israéliens vivaient dans 16 colonies à l’intérieur de la Bande de Gaza. Malgré ces nombres relativement petits, ces implantations ont fragmenté l’espace palestinien d’une manière comparable aux colonies actuelles en Cisjordanie. Selon Saree Makdisi, dans Palestine Inside Out: An Everyday Occupation, «  plus d’un tiers du territoire entier était réservé à l’usage exclusif de 1 pour cent de la population de Gaza, celle qui était juive. Le reste de la Bande était rompu et tronqué, ponctué par des barrages routiers et des checkpoints et de fréquents couvre-feux ou fermetures ». 
  • Israël a unilatéralement retiré en 2005 de la Bande de Gaza ses colonies illégales et ses postes de l’armée, mais a maintenu son occupation militaire en exerçant un contrôle effectif depuis l’extérieur et en imposant un blocus terrestre, maritime et aérien après les élections législatives palestiniennes de 2006. Bien qu’Israël et les Etats-Unis aient encouragé ces élections, ils n’ont pas accepté leurs résultats. Au contraire, le gouvernement Bush, comme l’a rapporté Vanity Fair, a financé l’entrainement des forces du Fatah de manière à déclencher une guerre civile contre le Hamas, conduisant à la division de l’Autorité palestinienne (AP) qui existe jusqu’à aujourd’hui. Le blocus continu de la Bande de Gaza par Israël a été condamné en tant qu’action illégale de punition collective par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967. 
  • Après son retrait unilatéral de la Bande de Gaza, Israël a signé un accord avec l’AP pour maintenir ouverts les voyages et les relations économiques entre la Bande de Gaza, la Cisjordanie et d’autres pays. Le blocus continu de la Bande de Gaza par Israël est donc aussi une violation de l’Accord sur le déplacement et l’accès, signé entre Israël et l’AP, et négocié par les Etats-Unis. Dans cet accord, Israël s’engageait à un fonctionnement continu du passage de la frontière entre Gaza et l’Egypte, au transit régulier des personnes et des biens entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie, à la construction d’un port maritime dans la Bande de Gaza et à d’autres engagements qui n’ont pas été tenus.    
  • Le blocus par Israël de la Bande de Gaza a créé une catastrophe humanitaire. Le blocus par Israël de la Bande de Gaza impacte négativement chaque facette de la vie pour les Palestiniens de la Bande de Gaza en 2021. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, 37 pour cent des demandes de Palestiniens afin de recevoir des visas de sortie pour traitement médical sont retardées ou refusées par Israël. Les Palestiniens ont accès à seulement 80% de la recommandation minimum de l’OMS pour l’eau. 75 pour cent des Palestiniens ont acheté de la nourriture de qualité médiocre, reflétant une insécurité alimentaire généralisée. Les Palestiniens ont eu accès à seulement 13 heures d’électricité par jour. 9000 Palestiniens déplacés de l’intérieur ont encore besoin d’une reconstruction de leurs maisons suite aux précédentes attaques israéliennes. Il est important de noter que cette catastrophe humanitaire résulte des politiques du gouvernement israélien. Peu de temps après l’imposition par Israël de son blocus, un conseiller supérieur du gouvernement a crûment admis que les politiques d’Israël étaient de « mettre les Palestiniens à la diète ». 
  • Les attaques répétées d’Israël contre la Bande de Gaza ont délibérément ciblé des civils et des infrastructures civiles, souvent avec des armes des Etats-Unis, ce qui a provoqué des enquêtes internationales concluant qu’Israël pourrait avoir commis des crimes de guerre et potentiellement des crimes contre l’humanité. Depuis 2008, des attaques majeures israéliennes contre la Bande de Gaza ont tué plus de 4000 personnes, dont la majorité étaient des civils, et en ont blessé de nombreuses autres. De plus, en 2010, Israël a tué dans des eaux internationales 10 activistes qui essayaient de rompre le blocus par mer de la Bande de Gaza et de livrer des produits humanitaires. Des enquêtes internationales et des rapports sur les droits humains ont conclu que les forces israéliennes, utilisant souvent des armes des Etats-Unis comme des avions de chasse F-16, des hélicoptères de combat Apache, des missiles et des bulldozers, ont ciblé des civils et de l’infrastructure civile, et ont employé une force disproportionnée et indiscriminée, commettant par cela de potentiels crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Malgré cela, les Etats-Unis ont refusé de faire rendre des comptes à Israël et poursuivent le flot d’armes malgré des violations évidentes et répétées des lois des Etats-Unis. 

Source : The IMEU

Traduction CG pour l’Agence média Palestine

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