Bella Hadid n’a plus peur de parler de la Palestine

Par Olivia Truffaut, le 15 août 2022

Photo : Dimitrios Kambouris/Getty Images

Ces toutes dernières années, Bella Hadid est devenue incroyablement loquace à propos de son soutien à la Palestine, pays où est né son père, Mohamed Hadid. Son plaidoyer lui a valu, sur une pleine page du New York Times, une annonce agressive et un message direct du compte Twitter officiel du pays d’Israël, deux agressions qu’elle a évoquées dans une nouvelle interview à propos de son plaidoyer.

« J’ai cette envahissante angoisse de ne pas dire ce qu’il faut et de ne pas être ce que tout le monde s’attend à ce que je sois tout le temps », a dit Hadid au début de sa nouvelle interview avec le podcast du Rep de Noor Tagouri. « Mais j’ai par ailleurs réalisé que j’ai fait suffisamment d’études, je connais suffisamment ma famille, je connais suffisamment ma propre histoire. Et cela devrait suffire. » La top-modèle a été longtemps une avocate de la Palestine. Dans un message de juin sur Instagram, elle a réaffirmé son engagement à se battre pour la Palestine, écrivant : « Je ne permettrai jamais à quiconque d’oublier notre magnifique Palestine, ou notre magnifique peuple. »

Le militantisme d’Hadid s’est amplifié ces deux dernières années. Sur Instagram, elle a partagé une lettre contre l’apartheid, ainsi que des photos et des vidéos sur des violences présumées non provoquées entre les Forces de Défense Israéliennes et les Palestiniens. En mars, avec sa sœur Gigi Hadid, elles ont ensemble annoncé qu’elles feraient don de leurs gains à la Fashion Week à des organisations qui fournissent de l’aide à l’Ukraine et à la Palestine.

Son militantisme n’a pas été sans coût. « Tellement de sociétés ont cessé de travailler avec moi », a dit la top modèle au Rep. « J’ai des ami-e-s qui m’ont complètement laissée tomber. » En mai 2021, elle a été accusée de faire partie de « ceux qui veulent jeter les Juifs à la mer », par le compte Twitter official d’Israël après avoir participé à une marche pro-palestinienne à la site d’une frappe aérienne sur Gaza. A l’époque, Hadid a dénoncé « la colonisation israélienne » et « l’occupation militaire et l’apartheid » sur Instagram – tout en disant clairement qu’il ne s’agissait « pas de religion » ou « de cracher sa haine sur l’un ou sur l’autre » – écrivant : « Je soutiens mes frères et sœurs palestiniens. » Peu de temps après, Hadid, sa sœur, et Dua Lipa (qui sortait à l’époque avec leur frère, Anwar Hadid) ont été ciblées sur une annonce pleine page dans le New York Times les accusant d’« antisémitisme ». Parlant avec Rep, Hadid a dit de l’annonce qu’elle était « décevante », ajoutant que le journal avait « vendu son âme ». Réfléchissant au vitriol qu’elle avait affronté, le mannequin a fait remarquer : « Quand je parle de la Palestine, je suis étiquetée comme quelque chose que je ne suis pas. Mais je peux parler de la même chose qui arrive là-bas, qui arrive ailleurs dans le monde, et c’est honorable. Alors quelle est la différence ? »

Hadid a fait remarquer dans l’interview qu’elle avait réalisé très jeune que les gens n’accepteraient pas nécessairement son identité en tant que fière Palestinienne. Elle s’est souvenu avoir été traitée de « terroriste » en 4ème. « J’ai été traitée de tous les noms et immédiatement accusée d’être une personne qui haïssait une autre peuple, mais tout ce dont je parlais, c’était de libérer le peuple de mon père – un peuple qui souffre profondément. » Mais un récent échange avec un Israélienne dans les rues de New York lui a fait réaliser qu’elle n’avait plus peur de s’exprimer ouvertement.

« Je terminais juste mon déjeuner et cette femme est venue vers moi et m’a dit : ‘Je viens juste de déménager d’Israël à New York et je me suis dit que, si jamais je voyais Bella Hadid, j’irais vers elle et lui demanderais pourquoi elle me déteste tant », a dit Hadid, ajoutant qu’elle avait répondu clairement, disant qu’elle était heureuse de cette conversation, précisant à cette femme qu’elle ne la haïssait pas et qu’elle l’invitait à dire ce qu’elle pensait. « Je n’avais peur de rien, mais j’étais nerveuse à l’idée de ne pas être capable de contrecarrer ce qu’elle aurait à  me dire », a dit Hadid. « Mais, dans cette conversation, j’ai réalisé qu’il n’était pas nécessaire d’être combative. Tout ce dont il s’agissait, c’était de deux filles parlant de leur histoire et espérant trouver un dénominateur commun, qui est que nous voulons que personne ne meure. »

Source : The CUT

Traduction J. Ch. pour l’Agence média Palestine

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