Palestine : la délégation de l’UE “choquée” par les photos d’un prisonnier qui atteint les 200 jours de grève de la faim

Le 29 août 2022

Les médecins  avertissent que Khalil Awawdeh risque une mort imminente après avoir été détenu sans inculpation pendant des mois dans une prison israélienne.

Khalil Awawdeh, en grève de la faim depuis le mois de mars, photographié à l’hôpital Assaf Harofeh à Be’er Ya’akov, Israël, 24 août 2022 (Reuters)

Dimanche [27 août], la délégation de l’UE auprès des Palestiniens s’est déclarée “choquée” par des photos montrant le corps émacié du prisonnier Khalil Awawdeh, en grève de la faim dans une prison israélienne depuis mars. 

“Choquée par les terribles photos d’Awawdeh en grève de la faim… pour protester contre sa détention sans inculpation, et en danger imminent de mort. À moins qu’il ne soit inculpé sans délai, il doit être libéré”, a tweeté la délégation.

Awawdeh dit dans son message que “ce corps, dont il ne reste que la peau et les os, ne reflète pas la faiblesse et le dénuement du peuple palestinien, mais reflète plutôt en miroir le vrai visage de l’occupation”.

Il ajoute qu’Israël “prétend être un État démocratique, alors qu’il existe un prisonnier non inculpé qui s’est dressé face à la barbarie de la détention administrative pour dire avec sa chair, avec son sang : non à la détention administrative”. 

Les médecins préviennent qu’Awawdeh risque la mort imminente, son corps atteignant le stade de l’émaciation après avoir perdu des dizaines de kilogrammes, les os de son squelette et de son thorax faisant saillie.

Des années en détention administrative

Cet homme de 40 ans est originaire du village d’Idhna, près de la ville d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Il a été arrêté cinq fois au cours de sa vie, passant un total de 13 ans dans les prisons israéliennes.

Israël a accusé Awawdeh d’être un militant du groupe du Jihad islamique palestinien (PIJ).

Ce mouvement a annoncé le mois dernier qu’il était parvenu à une entente avec Israël visant à libérer Awawdeh et Bassam al-Saadi, personnalité du PIJ à Jénine, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu, à la suite de l’opération militaire israélienne contre la Bande de Gaza en juillet.

Cependant, les autorités israéliennes démentent cette information et restent inflexibles quant au maintien derrière les barreaux de Saadi et d’Awawdeh.

Awawdeh a passé un total de six ans en détention administrative sans inculpation. Il est marié et père de quatre filles.

Il y a 4 450 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 560 sont placés en détention administrative.

Cette pratique fortement controversée, auquel il est recouru presque exclusivement contre les Palestiniens, autorise la détention sans inculpation ni jugement pendant des périodes renouvelables de trois à six mois, sans possibilité de former un recours ou de savoir quelles accusations sont portées contre les détenus.

De nombreux prisonniers palestiniens ont utilisé la grève de la faim pour protester contre cette politique et imposer leur libération.

Source : Middle East Eye

Traduction SM pour l’Agence média Palestine

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