Dans ce rapport, Who Profits montre que les entreprises israéliennes d’agritech sont profondément complices de l’occupation en cours des terres palestiniennes et syriennes. Le rapport expose la contribution des entreprises agritech à l’agriculture dans les colonies illégales et examine leur rôle dans le blocus israélien de Gaza. Il étudie les liens réciproques qui existent entre les industries agro-techniques et militaires israéliennes, et met en évidence les gains économiques réalisés par les industries agro-techniques israéliennes grâce à leur collaboration avec le dispositif militaire israélien.
Irriguer les champs, protéger les cultures et fournir un soutien technique aux agriculteurs sont généralement considérés comme des activités bénignes, voire positives. Pourtant, comme le démontre ce rapport, dans le contexte de l’occupation militaire prolongée du territoire palestinien et syrien par Israël, ces activités acquièrent un caractère politique régressif et deviennent impliquées dans les structures de répression, d’accaparement des terres et de violations des droits.
Contrairement à l’agriculture, qui s’approprie physiquement les terres et les ressources, la technologie agricole (agritech) constitue une couche largement invisible dans le processus continu de dépossession par l’accaparement des terres agricoles en Cisjordanie et dans le Golan syrien occupés. Rarement perceptibles à l’œil nu, les tuyaux d’irrigation, les engrais, les herbicides et l’assistance technique agronomique jouent néanmoins un rôle crucial dans le maintien de l’agriculture des colonies illégales.
De plus, si l’utilisation du territoire palestinien occupé et de sa population captive comme laboratoire pour les technologies militaires et de contrôle des foules est bien documentée, ce rapport démontre que le cadre de l’occupation fournit également au secteur civil de l’agritech un terrain d’essai pour le développement de produits et de technologies.
En participant aux expériences agricoles menées par les centres de recherche et de développement (R&D) des colonies, les grandes entreprises agro-alimentaires telles qu’Israel Chemicals et Netafim peuvent utiliser les terres occupées comme laboratoire pour tester leurs produits.
En outre, les entreprises agro-techniques israéliennes et internationales collaborent de plus en plus avec les entreprises militaires et de sécurité israéliennes pour étendre la commercialisation du savoir-faire, généré par l’occupation bien au-delà des marchés de la sécurité. Ces collaborations incluent l’adaptation du système de commande et de contrôle Iron Dome pour l’irrigation intelligente, ainsi que l’utilisation de drones militaires d’Israel Aerospace Industries (IAI) pour l’agriculture de précision à grande échelle. Ces partenariats permettent aux sociétés militaires israéliennes de pénétrer de nouveaux marchés tout en présentant une version aseptisée de leurs technologies répressives. Ces dernières sont développées dans le contexte d’une occupation militaire prolongée comme faisant partie de l’effort de lutte contre les crises mondiales du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.
Ce rapport examine l’industrie agro-technique israélienne et les activités de R&D en territoire occupé et expose la complicité des entreprises israéliennes et internationales dans la production agricole des colonies. Il présente également l’utilisation de la pulvérisation d’herbicides contre les agriculteurs palestiniens dans la bande de Gaza assiégée. Enfin, il étudie les applications commerciales de la technologie militaire dans le domaine de l’agritech, en se concentrant sur quatre études de cas récentes.
Trad. AG pour l’Agence Média Palestine
Source : Who Profits