Point d’information sur les violences commises à Hébron par des colons israéliens

Par l’Agence média Palestine, le 23 novembre 2022

Le week-end du 19 et du 20 novembre a, une nouvelle fois, été un week-end de violences pour les Palestiniens, qui ont subi de nombreuses attaques de la part des colons israéliens à l’occasion du pèlerinage annuel du Shabbat à Hébron. La ville, divisée depuis 1997 entre une zone H1, dans laquelle résident majoritairement des Palestiniens, et une zone H2, sous occupation israélienne, est chaque année le lieu du pèlerinage annuel du Shabbat qui célèbre la partie de la Torah relative à l’achat de la grotte de Machpélah comme lieu de sépulture pour les patriarches bibliques.

Si, chaque année, des affrontements ont lieu à cette occasion, le déchaînement de violence qu’ont connu les Palestiniens le week-end dernier, alors que près de 30 000 colons israéliens défilaient dans la ville, est sans précédent.

De nombreuses attaques par jets de pierre ont en effet eu lieu à l’encontre des Palestiniens et de leurs maisons de la part de plusieurs centaines de colons, ces derniers n’ayant pas hésité à passer outre des filets de protection installés par certains résidents palestiniens en prévision de cet événement et à s’en prendre directement aux individus et familles retranchées dans les maisons. Les victimes des attaques décrivent plusieurs heures de peur et de violence physique, par jets de pierre ou coups de bâton, ayant fait plusieurs dizaines de blessés chez les Palestiniens, ainsi que sur une soldate israélienne attaquée par un israélien.

Les colons ont scandé des phrases racistes à l’encontre des Palestiniens et s’en sont également pris à de nombreux commerces ainsi qu’aux votres de deux mosquées, Bab Al-Zawiya et Al-Siddiq.

Les forces de sécurité d’Hébron ont procédé à l’arrestation de seulement cinq colons israéliens, qui ont été libérés.

Les habitations des Palestiniens ont été particulièrement touchées par les jets de pierre, notamment près de la colonie de Kiryat Arba. Parmi les quartiers d’Hébron ayant été le théâtre de ce déchaînement de violence se trouve celui de Tel Rumeida, dans lequel les Palestiniens subissent des restrictions constantes alors que les colons israéliens peuvent y vivre et s’y rendre librement.

Si la violence subie par les Palestiniens cette année semble avoir atteint un pic, le Shabbat Chayei Sarah est chaque année un week-end empli de terreur pour les résidents palestiniens, qui n’osent pas sortir de leurs habitations de peur de subir des attaques. Les premiers épisodes de violence ont eu lieu en 1996 afin d’empêcher la signature du Protocole d’Hébron, ayant permis de procéder à la division de la ville en deux zones distinctes.

De tels épisodes de violence ne sauraient être analysés comme des faits isolés, tant ils se sont systématisés en Cisjordanie ces dernières années, où  la terreur des colons, protégés par ou associés à l’armée, est sciemment instaurée contre les populations civiles comme outil colonial. Le résultats des élections générales en Israël, qui ont eu lieu au début du mois de novembre, a également permis de renforcer le sentiment d’impunité des colons israéliens, ce qui alimente les violences. L’implantation des colons dans la ville est d’ailleurs en développement, via notamment la construction de nombreux logements dans la colonie d’Hezekiah – logements réservés aux colons.

Retour haut de page