Suprémacistes, antipalestiniens, le nouveau gouvernement Nétanyahou est le plus à droite de l’histoire d’Israël

Par l’Agence média Palestine, le 30 décembre 2022

Ce jeudi 29 décembre, Benjamin Nétanyahou a soumis sa coalition gouvernementale à la Knesset (parlement israélien) et a prêté serment. Si l’approbation de cette coalition par 63 députés sur 120 peut s’apparenter à une formalité pour Nétanyahou, sorti vainqueur des élections législatives israéliennes de novembre, les deux mois ayant précédé ont tout de même révélé un climat de défiance vis à vis du chef du Likoud, multiplement inculpé pour corruption.

La coalition gouvernementale présentée par Nétanyahou, et désormais approuvée, constitue le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.

Les personnalités formant le gouvernement interpellent par leurs prises de position et leur appartenance à des groupes d’extrême-droite, ultraorthodoxes et suprémacistes israéliens. C’est notamment le cas d’Itamar Ben Gvir, condamné pour incitation à la haine, qui se voit confier le contrôle de la police en tant que Ministère de la Sécurité publique. De même, Bezalel Smotrich s’est vu confier le ministère des Finances et aura toute autorité sur l’administration des colonies afin de favoriser le projet expansionniste israélien, et de limiter les allers et venues des Palestiniens en Cisjordanie. Les ultraorthodoxes ont également obtenu, notamment via la personne d’Aryeh Deri, le contrôle de l’Intérieur et de la Santé, malgré les condamnations pour fraude fiscale de ce dernier.

L’objectif de cette coalition est clair, et explicitement affirmé par son programme, qui affirme que « Le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur toutes les parties de la Terre d’Israël ». Les personnalités formant le gouvernement sont favorables à l’annexion de la Cisjordanie, et connus pour leurs propos violemment et cyniquement antipalestiniens, ce qui laisse craindre un développement sans précédent du projet colonialiste et de nettoyage éthnique israélien. L’Etat de droit et la Justice sont également menacés par la nomination de personnalités désireuses de réformer le système judiciaire, ce qui arrange les affaires de Nétanyahou au vu des poursuites dont il est l’objet.

La coalition incarne également une forme extrême de conservatisme, notamment concernant les personnes LGBT+ et les femmes, peu présentes parmi les membres du gouvernement, et sur lesquelles plane la menace d’un fort recul de la lutte contre les violences.

Ce nouveau gouvernement ne fait pas l’unanimité parmi la population israélienne. Jeudi 29 décembre, des milliers de personnes ont manifesté devant le Parlement israélien, et disent craindre un véritable changement de régime. Yael German, l’ambassadrice d’Israël en France, a démissionné de ses fonctions, évoquant des « intentions législatives contraires à [sa] conscience ».

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Si Emmanuel Macron n’a pas encore réagi à l’annonce du nouveau gouvernement, Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a chaudement félicité Benjamin Nétanyahou et appelé au renforcement de la coopération entre Israël et la Commission européenne.

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