Point sur la situation en Palestine au 8 février 2023

Par l’Agence média Palestine, le 8 février 2023

Depuis l’assassinat de cinq Palestiniens dans le plus grand camp de réfugiés de Cisjordanie, le camp d’Aqabat Jabr à Jéricho, la situation en Palestine est toujours aussi préoccupante.

Avec le raid sur le camp de Jénine, puis celui sur le camp d’Aqabat Jabr dans la nuit du 6 février, les forces d’occupation israéliennes ont délibérément visé la population civile palestinienne afin d’étouffer toute tentative de résistance contre la colonisation et l’apartheid. A Jericho, les cinq jeunes victimes ont été assassinées après avoir été barricadées dans un appartement, dans le camp assiégé pendant dix jours par l’armée israélienne. L’armée a également confisqué les corps et fait obstruction à l’entrée des secours dans le camp. Trois victimes ont été tuées directement par des tirs armés, et deux ont succombé à leurs blessures. Trois Palestiniens ont été blessés, et huit ont été arrêtés dans la violence, selon le Croissant rouge palestinien.

Les journalistes ont été refoulés à l’entrée du camp de réfugiés, ce qui témoigne de la volonté des forces d’occupation de maintenir la population dans la terreur, sans que leur action ne puisse être documentée.

Quelques jours avant ce raid, l’armée israélienne avait conduit une opération similaire dans le même camp de réfugiés, brutalisant ainsi les civils.

L’assassinat des cinq jeunes Palestiniens (Raafat Awadat, 21 ans ; Malik Lafi, 22 ans ; Adham Awaidat, 22 ans ; Ibrahim Awaidat, 27 ans et Thaer Awadat, 28 ans) a poussé plusieurs villes de Cisjordanie occupée à déclarer une grève générale, dénonçant le régime israélien de colonisation violente et d’apartheid.

Le déchaînement de violence des forces israéliennes ne s’est pas arrêté à ces événements ; dans la nuit du 7 février, l’armée d’occupation israélienne a assassiné le jeune Hamza al-Achkar, 17 ans, en prenant d’assaut le quartier de Naplouse.

Quelques jours auparavant, Abdalla Kalawla (25 ans) a été assassiné par les soldats d’occupation israéliennes dans le village de Jedida.

Hamza al-Achkar, 17 ans,
https://twitter.com/OnlinePalEng/status/1623053564602884100

Le 7 février, les forces israéliennes ont également brutalement arrêté un jeune palestinien, Hassan Manasra, chez lui à l’aube dans le camp de réfugiés de Qalandia, au Nord de Jérusalem occupée.

La nuit du 8 février a, quant à elle, vu les forces israéliennes prendre d’assaut le camp de réfugiés de Balata, blessant grièvement par balle un Palestinien, qui a reçu une balle dans l’oreille lui étant ressortie par la bouche. Un autre Palestinien a été blessé.

Les Palestiniens sont également victimes de nombreuses attaques de la part des colons – attaques effectuées avec la complicité, ou du moins le silence, de l’armée- depuis plusieurs semaines. En Cisjordanie occupée, de nombreuses attaques contre les civils palestiniens ont eu lieu dans plusieurs villages, avec des attaques par jet de pierres, des destructions d’oliviers et de cultures, et de nombreuses destructions de propriété, notamment par le feu. Tout au long de la dernière récolte d’olives en Cisjordanie occupée, l’ONG B’Tselem a documenté 48 attaques de Palestiniens par des colons israéliens.

Le gouvernement israélien ayant affirmé sa volonté de continuer l’entreprise de colonisation illégale, de nombreuses destructions d’immeubles sont prévues afin de faciliter cette entreprise, notamment à Silwan, où des centaines de Palestiniens sont menacés de se retrouver sans lieu de vie.

Depuis le début de l’année 2023, 42 Palestiniens ont été assassinés, dont six enfants et une femme. Le mois de janvier 2023 est le mois le plus meurtrier en Cisjordanie depuis près de dix ans.

Face à ce déchaînement de violence, la communauté internationale demeure muette, alors même qu’Emmanuel Macron a reçu le 2 février le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sans aborder avec lui ses projets d’annexion et de poursuite de la colonisation illégale en Palestine. Ce silence est d’autant plus significatif qu’il contraste avec l’attention, légitime, portée par la communauté internationale à la situation des Ukrainiens, mais également des Turques et des Syriens depuis le tremblement de terre qui les a touchés. Pendant la nuit du 7 février, la Palestine, entre Naplouse et Jénine, a d’ailleurs également enregistré un tremblement de terre de magnitude 4,4.

Retour haut de page