Des réfugiés palestiniens figurent parmi les morts en Syrie et en Turquie après un violent tremblement de terre

Par Yumna Patel, le 7 février 2023

Alors que le bilan du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la Syrie et la Turquie continue de s’alourdir, des dizaines de morts ont été identifiés comme étant des Palestiniens, et des milliers de réfugiés ont été nouvellement déplacés.

Le 7 février 2023, Hatay, Tarkiye : Les gens passent la nuit dehors dans la ville d’Iskenderun après qu’un puissant tremblement de terre ait frappé la Turquie et la Syrie. (Crédit : Efekan Akyuz/Depo Photos via ZUMA Press Wire/APA Images)

Alors que le bilan du tremblement de terre dévastateur de lundi en Syrie et en Turquie continue de s’alourdir, des dizaines de morts ont été identifiés comme des réfugiés palestiniens, selon des responsables palestiniens.

L’ambassadeur de Palestine en Turquie a confirmé à l’agence de presse Wafa qu’à ce jour, mardi après-midi, 55 réfugiés palestiniens avaient été tués dans le tremblement de terre, et que ce nombre continuait à augmenter.

Le lundi 6 février, un violent tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a frappé la région, l’épicentre se situant dans le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie.

Les derniers rapports indiquent que le nombre de morts entre la Turquie et la Syrie a dépassé les 5 000 personnes, mais ce chiffre devrait augmenter considérablement dans les jours à venir, car les secouristes continuent de sortir des personnes des décombres.

En Syrie, au moins 1 559 personnes ont été tuées et plus de 3 600 blessées, selon Middle East Eye. Les provinces principalement frappées en Syrie sont Idlib, Alep, Lattaquié, Tartous et Hama, qui sont sous le contrôle des forces rebelles.

Le nord de la Syrie abrite environ 62 000 réfugiés palestiniens, qui vivent dans quatre camps différents : le camp de Lattaquié dans la ville côtière de Lattaquié, les camps d’Ein al-Tal (également connu sous le nom de Handrat) et de Neirab à Alep, et le camp de Hama à 200 kilomètres au nord de Damas.

Sur les 55 personnes déclarées mortes par Wafa, 22 étaient originaires de Syrie, dont 13 qui auraient été extraites des décombres du camp de Lattaquié.

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a indiqué que les camps de Neirab et de Lattaquié ont subi les plus gros dégâts à la suite du tremblement de terre. Mardi après-midi, l’agence n’avait confirmé que la mort de six réfugiés à Lattaquié et de deux jeunes filles âgées de neuf et onze ans dans le camp de Neirab.

L’UNRWA a déclaré dans un communiqué qu’en plus des deux filles décédées à Neirab, deux autres enfants, une fille et un garçon, sont morts aux côtés de leurs parents alors qu’ils étaient coincés sous une maison à Lattaquié. Deux autres enfants de Lattaquié seraient en soins intensifs pour des blessures subies lors du tremblement de terre, tandis que de nombreux autres sont toujours coincés sous les décombres.

L’agence a ajouté que « des rapports font état de décès parmi les réfugiés palestiniens en Turquie et dans le nord-ouest de la Syrie, mais ils n’ont pas encore été confirmés par l’UNRWA ».

Trois fois déplacés

La Syrie abrite une importante population de réfugiés palestiniens, avec 575 234 réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l’UNRWA dans le pays. Cependant, depuis le début du conflit syrien en 2011, l’agence estime qu’il ne reste que 438 000 réfugiés palestiniens dans le pays, après qu’un nombre important d’entre eux aient fui vers les pays voisins, la Jordanie et le Liban.

Parmi les réfugiés palestiniens qui restent en Syrie, beaucoup ont été déplacés plusieurs fois, notamment lors de la Nakba en 1948, et une nouvelle fois après l’éclatement de la guerre civile syrienne en 2011.

L’UNRWA estime que plus de la moitié de la population palestinienne réfugiée en Syrie a été déplacée au moins une fois depuis 2011.

Certains des camps de réfugiés les plus grands et les plus peuplés du pays, comme celui de Yarmouk, autrefois considéré comme la « capitale de la diaspora palestinienne », ont été effectivement dépeuplés au cours des années de combats entre les forces soutenues par le gouvernement et divers groupes armés en Syrie, qui ont chassé la population civile réfugiée de ses foyers.

Selon l’UNRWA, depuis 2011, le camp de Lattaquié, qui a été dévasté par le séisme de lundi, est devenu en quelque sorte un refuge pour les réfugiés palestiniens déplacés en Syrie, comme ceux de Yarmouk et d’Alep, car Lattaquié est resté relativement épargné par le conflit en termes de dommages physiques.

Au cours des 12 dernières années, on estime que des milliers de Palestiniens ont cherché refuge dans la ville et le camp. L’UNRWA estime que 12 000 réfugiés palestiniens vivent dans la région de Lattaquié, dont 9 000 à l’intérieur du camp.

Source : Mondoweiss

Traduction : MUV pour l’Agence Média Palestine

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