Par l’Agence média Palestine, le 23 février 2023
Depuis plusieurs semaines, la population civile palestinienne est victime d’un véritable déchaînement de violence de la part des forces israéliennes. Le mercredi 22 février, ces forces ont assassiné onze Palestiniens lors d’un raid particulièrement brutal de l’armée à Naplouse, au Nord de la Cisjordanie. Soixante véhicules militaires ont pénétré dans la zone aux alentours de 10h du matin et en sont ressortis trois heures plus tard, après que les forces armées aient lapidé des maisons, tiré des grenades de gaz lacrymogènes sur les civils, et ouvert le feu, tirant à balles réelles et métalliques.
Parmi les victimes, dix Palestiniens, dont un enfant et un homme âgé, ont trouvé la mort, et plus de 100 ont été grièvement blessés et évacués vers les hôpitaux, selon le Ministère de la santé palestinien et la Présidence palestinienne, qui a condamné cette agression israélienne.
Suite à cette incursion militaire sanguinaire, la plus meurtière en Cisjordanie occupée depuis 2005, Israël a procédé à plusieurs frappes particulièrement violentes dans la nuit du 22 au 23 février, terrorisant la population civile. En signe de protestation et de résistance, Naplouse et une grande partie de la Cisjordanie sont, le 23 février, en grève générale.
Au nombre de Palestiniens assassinés par les forces israéliennes depuis le 1er janvier 2023 (59 au total, dont des mineurs) est venu s’ajouter Montaser Mohammad Theed Shawa, 16 ans, décédé le 20 février des suites de ses blessures deux semaines après avoir été touché à la tête par un tir israélien dans le camp de balata, près de Naplouse. Le 22 février, Mohammed Nabil, 30 ans, a également succombé à ses blessures après avoir été blessé par balle dand le ventre à Jénine il y a deux semaines.
Alors que la violence contre les civils s’intensifie, le nombre de démolitions d’habitations palestiniennes augmente également, à l’image de celle ayant eu lieu le 20 février à Al-Walaja, où deux familles palestiniennes se sont vues déposséder de leurs maisons et sont maintenant poussées au déplacement forcé, ce qui constitue un crime selon le droit international. Des maisons ont également été détruites à Béthléem le 22 février.
Les violations israéliennes du droit international s’intensifient également à l’encontre des prisonniers palestiniens, alors qu’Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale israélien, a annoncé un pack de mesures dégradant davantage les conditions de détention des prisonniers politiques palestiniens, notamment concernant l’hygiène et la confiscation des biens.
Face à la multiplication des attaques israéliennes contre les Palestiniens, qui continuent de faire des victimes, le médiateur des Nations Unies pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a déclaré « empêcher davantage de violence est une priorité urgente », sans toutefois désigner ni condamner clairement l’agresseur israélien.
Le 22 février, la diplomatie française a également réagi à ce qu’elle a qualifié d' »opérations à Naplouse », appelant « tous les acteurs à s’abstenir de toute action qui pourrait nourrir cet engrenage ». Par cette déclaration très en deça des enjeux, la diplomatie française démontre encore une fois son incapacité à désigner et condamner sans ambiguité les crimes de guerre et l’occupation israéliens, ainsi qu’à appeler à des mesures politiques concrètes pour faire cesser l’impunité.
Point de condamnation claire non plus dans la déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU du lundi 20 février, dans laquelle il dit « s’oppose[r] fermement à toutes les mesures unilatérales entravant la paix, y compris, entre autres, la construction et l’expansion de colonies israéliennes, la confiscation des terres de Palestiniens, et la légalisation de colonies, la démolition de logements palestiniens et le déplacement de civils palestiniens ». Le retrait du terme « condamnation », envisagé dans la première déclaration prévue mais finalement retiré en raison de l’opposition étasunienne, ainsi que le caractère non contraignant d’une telle déclaration en réduisent considérablement la portée alors que le gouvernement israélien envisage toujours de légaliser neuf colonies et continue à terroriser la population civile, dans une impunité totale.