Les prisonniers palestiniens suspendent la grève de la faim collective prévue à partir du 23 mars

Par l’Agence média Palestine, le 22 mars 2023 [mise à jour le 23 mars 2023]

[ Mise à jour : la grève prévue à partir du 23 mars a été suspendue le 22 mars au soir après que l’Israel Prison Services ait accédé aux demandes des grévistes et mis fin aux mesures arbitraires et punitives mises en place à leur encontre.]

Le 21 mars 2023, le mouvement des prisonniers palestiniens a annoncé le début d’une grève de la faim collective menée par plus de 2 000 prisonniers à partir du 23 mars.

Prison de Damon (Doron Horowitz/Flash90)

Après trente-six jours de protestations, les membres du Comité supérieur d’urgence du mouvement des prisonniers palestiniens, qui regroupe une large portion du spectre politique palestinien, ont publié un communiqué dans lequel ils annoncent clairement qu’ils mèneront le combat autour d’un slogan : « la liberté ou le martyre ».

Cette grève, qu’ils ont choisi de lancer le premier jour du mois de Ramadan, consistera en des sit-ins, des refus de nourriture, des actes de protestation tels que le blocage des quartiers pénitentiaires ou le refus de se soumettre à des fouilles de sécurité. Les prisonniers ont d’ores et déjà mis en place des mesures et des activités de resistance nocturne.

La grève de la faim et les mesures de désobéissance civile qui s’y attachent incarnent la résistance aux mesures punitives, particulièrement déshumanisantes envers les Palestiniens, prises par le gouvernement israélien. Ces mesures incluent des restrictions concernant l’eau, la nourriture, l’accès à l’hygiène et le temps d’exercice, ainsi que l’isolement forcé de certains prisonniers. L’organisation Addameer a également mis en exergue les mauvais traitements subis par une trentaine de femmes palestiniennes dans la prison israélienne de Damon.

En parallèle de ces mesures touchant directement les prisonniers et envisagées comme des tentatives d’étouffement de la résistance, les prisonniers en grève luttent contre la réintroduction de la peine de mort pour les résistants palestiniens. Ils dénoncent également le fait que le gouvernement israélien projette d’empêcher l’accès aux soins pour les prisonniers. Le gel de leurs actifs et le retrait de leur citoyenneté et de leur droit de résidence menacent également leurs droits les plus élémentaires.

Le système pénitentiaire israélien est un point cardinal de la stratégie israélienne d’étouffement de la résistance palestinienne. Parmi les hommes palestiniens, 40% ont déjà été incarcérés au cours de leur vie, et 70% des familles palestiniennes ont vu l’un de leurs membres être emprisonné. Les conditions d’emprisonnement sont particulièrement difficiles, en témoignent les cellules de 3m2 dans lesquelles sont entassés les prisonniers.

De nombreux dirigeants palestiniens ont également annoncé soutenir la grève des prisonniers, dont la détermination semble être sans faille alors que l’administration des prisons a déjà évoqué de possibles lourdes sanctions contre les grévistes.

De nombreux étudiants, notamment de l’Université d’Al-Quds, soutiennent également les prisonniers palestiniens et leur lutte.

Retour haut de page