Par Haidar Eid, le 16 Mai 2023
Lors de sa dernière attaque contre Gaza, Israël a tué au moins 33 Palestiniens en l’espace de cinq jours.
Cette attaque s’est accompagnée d’appels des ministres du gouvernement israélien – dont les fascistes déclarés Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich – à une plus grande violence, c’est-à-dire à l’intensification du génocide.
Gaza connaît depuis longtemps les politiques d’extermination d’Israël. Pourtant, aucun pays arabe ni aucune « démocratie » occidentale n’a pris la moindre mesure à l’encontre d’Israël.
L’incapacité des Nations unies à tenir Israël pour responsable de ses crimes est un signe de complicité. C’est précisément la raison pour laquelle la société civile palestinienne a lancé en 2005 un appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions.
Ces appels ne s’adressent pas à la « communauté internationale » moralisatrice, mais plutôt aux groupes de solidarité et aux autres organisations de la société civile du monde entier. Les Palestiniens ont préconisé une campagne efficace, dans le but de contraindre Israël à mettre fin à son agression contre Gaza et la Cisjordanie.
L’État d’apartheid d’Israël ne serait pas en mesure de commettre tous ses crimes de guerre contre les Palestiniens en général – et les habitants de Gaza en particulier – sans l’impunité totale offerte par la « communauté internationale ». C’est un fait flagrant.
Il n’est pas nécessaire de rappeler au « monde civilisé » qu’Israël a lancé une vague continue d’attaques contre la population civile de Gaza.
En septembre 2007, Gaza a été déclarée « entité ennemie ».
Israël a empêché l’importation à Gaza d’un large éventail de produits alimentaires et de matériaux de base. Il a même été révélé que des bureaucrates israéliens décidaient du nombre de calories que les habitants de Gaza pouvaient consommer.
Le carburant et l’électricité ont également été coupés. Gaza subit une crise de l’électricité depuis de nombreuses années.
Un camp de concentration
Israël a fait de Gaza le plus grand camp de concentration du monde.
Ses habitants doivent creuser des tunnels pour pouvoir acheminer du carburant, des médicaments et d’autres produits de première nécessité depuis l’Égypte jusqu’à Gaza.
Il est vrai que nous entendons des paroles de sympathie de la part de la « communauté internationale ».
On peut se demander ce qu’il faudra faire pour traduire ces paroles en actes. Des enfants tués au petit matin ?
Parmi les sept enfants tués à Gaza la semaine dernière se trouvaient Hajar al-Bahtini, 4 ans, et Ali et Mayar Izzedine, 8 et 12 ans. Des avions de guerre américains ont bombardé leurs maisons.
D’autres enfants sont devenus orphelins.
Le dentiste et administrateur de l’hôpital Jamal Khaswan et sa femme Mervat ont été tués, ainsi qu’un de leurs fils. Ils laissent derrière eux quatre autres enfants.
Pour Israël, les enfants tués n’étaient que des « dommages collatéraux » de son assaut militaire – grotesquement baptisé « Opération Bouclier et Flèche ».
Pour « justifier » la déshumanisation des enfants palestiniens, Maurice Hirsch, qui a passé près de vingt ans dans le corps de l’avocat général militaire israélien, a tweeté que « si la perte accidentelle de vies de non-combattants est toujours regrettable, les lois de la guerre tiennent compte du fait qu’il s’agit là d’un résultat possible et même légitime ».
Et dans un tweet bien plus grave, il va plus loin : « Compte tenu de l’avantage militaire obtenu en éliminant ces terroristes de haut rang, il n’est pas pertinent de se demander combien d’enfants ont été tués accidentellement. »
Les mots de Hirsch résument l’idéologie israélienne. Selon la doctrine génocidaire et coloniale d’Israël, la vie des autochtones est « hors de propos ».
Les autochtones doivent être « éliminés » pour que les colonisateurs européens blancs – en l’occurrence les suprémacistes juifs – puissent prospérer.
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies, « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa subsistance » : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
Apparemment, ce droit ne s’applique pas aux Palestiniens de Gaza. Telle est la logique cruelle du colonialisme.
Haidar Eid est éducateur et commentateur indépendant à Gaza. Twitter : @haidareid
Source : The Electronic Intifada
Traduction : AGP pour l’Agence Média Palestine