Walid Daqqa, emprisonné par Israël, est en train de mourir alors que les autorités israéliennes refusent de le libérer

Par l’Agence média Palestine, le 31 mai 2023

Walid Daqqa, auteur et militant palestinien de 61 ans emprisonné par Israël est en train de mourir, alors que les forces israéliennes refusent de le libérer. Emprisonné depuis 37 ans pour son implication dans le meurtre d’un soldat israélien, Walid Daqqa avait terminé de purger sa peine en février et devait être libéré ; c’était sans compter la prolongation de sa peine de deux ans décidée en raison d’une prétendue contrebande de téléphone dans laquelle il aurait été impliqué.

Walid Daqqa

Walid Daqqa est atteint d’un cancer en phase terminale. Un cancer de la moelle osseuse lui a été diagnostiqué il y a un an, et les autorités israéliennes ont catégoriquement refusé qu’il reçoive la greffe qui constituait pourtant sa seule chance de survie.

Le 22 mai 2023, Daqqa a été transféré en soins intensifs à l’hôpital Assaf Harofeh (Tel Aviv) après que son état se soit empiré suite à une première opération chirurgicale subie le 12 avril. Seulement, à peine trois jours après son hospitalisation, il a de nouveau été transféré à la clinique de la prison de Ramleh, où les conditions de survie des prisonniers sont particulièrement difficiles et font l’objet de nombreuses dénonciations de la part de groupes de défense des droits humains. Le 24 mai, un tribunal israélien a reporté de plusieurs jours la réunion du comité de libération conditionnelle chargée de statuer sur la libération de Daqqa. Faisant fi de nombreux rapports médicaux des médecins des centres pénitentiaires pointant du doigt la gravité de son état de santé, le ministère public israélien s’oppose catégoriquement à sa libération et fait traîner les procédures, au risque de porter la responsabilité de sa mort. C’est à aujourd’hui, 31 mai, que la décision de libération ou de refus de libération a été reportée.

La prolongation de l’emprisonnement de ce dernier est contraire au droit international, notamment au regard des accords d’Oslo, qui prévoyaient la libération des prisonniers palestiniens détenus avant 1993, ce qui est le cas de Daqqa. L’emprisonnement l’aura déjà empêché de faire ses adieux à son père et de rendre visite à sa mère, souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Le cas de Walid Daqqa est symptomatique des mauvais traitement réservés aux prisonniers palestiniens dans les geoles israéliennes. D’après Addameer, en mai 2023, les prisons israéliennes comptent pas moins de 4900 prisonniers politiques, dont 155 enfants. Ces prisonniers subissent l’insalubrité des prisons, leur peuplement bien au delà des standards du droit international, ainsi que les refus de soins systématiques, qui mettent leur vie en danger. Cette mise à mort lente mise en place par les autorités israéliennes a été dénoncée à la fois par Qadura Fares, directeur du Club des prisonniers palestiniens, et par la famille de Walid Daqqa.

L’intégralité du système pénitentiaire israélien est pensée pour rendre la vie des prisonniers impossible par une accumulation de négligences contraires au droit international et humanitaire, qui protège les prisonniers, politiques ou non. Des dizaines de prisonniers palestiniens ont trouvé la mort dans des conditions similaires à celles de Daqqa. leur mort est aussi un message de la puissance coloniale aux résistants palestiniens leur signifiant que leur vie est entre ses mains.

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