À l’ONU, Netanyahou déclare qu’Israël est sur le point de conclure un accord avec l’Arabie saoudite et brandit une carte qui efface la Palestine

S’exprimant devant l’Assemblée générale des Nations unies le 22 septembre, Netanyahou a exposé sa vision de la « réconciliation entre le monde islamique et l’État juif ». Cela signifie rayer la Palestine de la carte.

Par Michael Arria, le 22 septembre 2023

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou brandit une carte qui efface la Palestine. Assemblée générale de l’ONU, 22 septembre 2023 (Youtube)

Lors de son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies vendredi dernier, Benjamin Netanyahu a déclaré que son pays était sur le point de conclure un accord de paix historique avec l’Arabie saoudite. Au cours de son intervention, le Premier ministre israélien a également brandi une carte sur laquelle la Palestine était absente.

« Il ne fait aucun doute que les accords d’Abraham ont annoncé l’aube d’une nouvelle ère de paix », a déclaré Netanyahu, faisant référence aux accords de normalisation conclus par Israël durant l’ère Trump avec des gouvernements arabes autoritaires. « Mais je crois que nous sommes à l’aube d’une avancée encore plus spectaculaire, une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite. La paix entre Israël et l’Arabie saoudite créera véritablement un nouveau Moyen-Orient. »

Netanyahu a affirmé qu’un tel accord profiterait aux Palestinien.ne.s, mais il a ajouté qu’ils.elles ne devraient pas détenir un droit de veto sur tout accord potentiel.

« Pour comprendre l’ampleur de la transformation que nous cherchons à opérer, permettez-moi de vous montrer une carte du Moyen-Orient en 1948, l’année de la création d’Israël », a-t-il déclaré aux participant.e.s.

Le Premier ministre a ensuite présenté une carte montrant les territoires palestiniens comme faisant partie d’Israël. « Regardez maintenant ce qui se passe lorsque nous faisons la paix entre l’Arabie saoudite et Israël. Tout le Moyen-Orient change », a-t-il expliqué en retournant la carte pour en révéler une nouvelle. Sur cette deuxième image, la Palestine (y compris la Cisjordanie et la bande de Gaza illégalement occupées) y est également représentée comme faisant partie d’Israël.

« Arrêtez-vous un instant et demandez-vous comment Benjamin Netanyahu aurait réagi si Mahmoud Abbas avait brandi une carte de la Grande Palestine effaçant Israël alors que son fils a tweeté son soutien au meurtrier de masse des Juifs », a tweeté la journaliste Noga Tarnopolsky, basée à Jérusalem.

L’autre grand thème du discours de Netanyahou était la menace que représenterait l’Iran. Le Premier ministre a appelé à de nouvelles sanctions contre le pays et a averti que les « fanatiques » au pouvoir pourraient potentiellement « faire échouer cet accord de paix historique ».

Netanyahu n’a pas mentionné sa réforme judiciaire controversée dans son discours, bien que des milliers de manifestant.e.s se soient rassemblé.e.s à l’extérieur de la salle pour exprimer leur opposition à ces mesures.

Ce discours a été prononcé deux jours après que le Premier ministre ait rencontré le président américain Joe Biden à l’hôtel Intercontinental de New York. C’était la première fois que les deux dirigeants se rencontraient depuis que Netanyahu a pris le pouvoir en Israël en décembre dernier.

Le lieu de la rencontre a été perçu par beaucoup comme une réprimande du gouvernement israélien d’extrême droite. Netanyahu n’a pas encore été invité à la Maison Blanche et l’administration de Biden a publiquement critiqué ses réformes judiciaires. Toutefois, Biden a déclaré aux journalistes que l’engagement du gouvernement américain envers Israël était « inébranlable » et qu’il espérait voir Netanyahu à Washington avant la fin de l’année 2023.

Biden a également fait l’éloge des négociations avec l’Arabie saoudite.

« Si vous et moi, il y a dix ans, parlions de normalisation des relations avec l’Arabie saoudite, je pense que nous nous regarderions l’un l’autre en nous demandant qui a bu quoi », a-t-il plaisanté devant les journalistes.

« Peut-être du whisky irlandais », a répondu Netanyahu, avant d’ajouter : « Je pense que sous votre direction, Monsieur le Président, nous pouvons forger une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite. Et je pense qu’une telle paix nous permettrait de faire avancer la fin du conflit israélo-arabe, de parvenir à la réconciliation entre le monde islamique et l’État juif, et de faire avancer une paix véritable entre Israël et les Palestinien.ne.s ».

Outre les manifestant.e.s « pro-démocratie » préoccupé.e.s par l’avenir d’Israël, Netanyahou sera également accueilli par des centaines de militant.e.s palestinien.ne.s et antisionistes. « Nous allons dire clairement qu’aucun.e. dirigeant.e. de ce gouvernement n’est le.la bienvenu.e. à New York », a déclaré Beth Miller, directrice politique de JVP Action et l’une des organisatrices de la manifestation, à Democracy Now. « Plus important encore, il est temps que le gouvernement américain mette fin au versement de 3,8 milliards de dollars chaque année à l’armée israélienne.

Michael Arria est le correspondant américain de Mondoweiss. Son travail a été publié dans In These Times, The Appeal et Truthout. Il est l’auteur de Medium Blue : The Politics of MSNBC. Suivez-le sur Twitter à @michaelarria.

Source: Mondoweiss

Traduction ED pour l’Agence Média Palestine

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