Par l’Agence média Palestine, le 11 octobre 2023
Depuis l’attaque des combattants du Hamas en Israël le 7 octobre et alors qu’une répression israélienne sanglante s’abat sur les populations civiles à Gaza et en Cisjordanie occupée, les cas de désinformation, tant journalistiques qu’individuelles, se multiplient.
La documentation des meurtres israéliens à Gaza et en Cisjordanie se complique pour les médias, dans la mesure où Israël interdit désormais aux journalistes internationaux de pénétrer dans Gaza, et coupe les connections internet. C’est donc seulement une couverture unilatérale des événements qu’autorise le gouvernement israélien de par le système de censure implicite mis en place.
Dès le 7 octobre, des informations non sourcées, non confirmées et erronées ont été partagées par des médias pourtant reconnus. La grande chaîne étasunienne CNN a ainsi massivement partagé une information concernant la décapitation par le Hamas de 40 enfants israéliens. Quelques heures après que cette information ait été reprise dans le monde entier, notamment en France où elle est apparue dans les bannières des journaux télévisés, de nombreux médias, comme la BBC, se sont rétractés et ont retiré cette information car elle n’était pas sourcée ni confirmée.
Les réseaux sociaux sont également le théâtre de nombreuses opérations coordonnées de désinformation par des comptes créés ex nihilo pour alimenter des fausses informations. L’Union européenne a d’ailleurs rappelé Elon Musk, dirigeant du réseau social X (ex Twitter), suite à la circulation massive de fausses informations.
La désinformation est une stratégie israélienne bien rodée, utilisée notamment pour justifier la violence de la répression collective menée contre les Palestinien.ne.s. En mai 2021 déjà, Israël avait mené une campagne de désinformation concernant l’entrée de ses forces terrestres à Gaza.
La désinformation s’effectue également en France par l’omniprésence de défenseurs de la politique israélienne sur les plateaux de télévision, sans que leur lien exact avec le gouvernement israélien ne soit révélé par les journalistes. Julien Bahloul, interviewé sans cesse depuis le 7 octobre, est ainsi présenté comme un simple habitant de Tel-Aviv alors qu’il est un ex porte-parole et community manager de l’armée israélienne, comme l’indique cet article d’Arrêts sur images.
La circulation de fausses informations permet de légitimer, par une guerre intellectuelle, les crimes de guerre commis par Israël contre les Palestinien.ne.s, que les médias du monde entier ont par ailleurs tendance à ne couvrir que très peu.