Alors que la guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza entre dans son onzième mois, les attaques israéliennes meurtrières se poursuivent et de nombreux civils palestiniens ont été assassinés.
Par l’Agence Média Palestine, le 8 août 2024
Israël bombarde des « zones sûres » sans avertissement
Mercredi 7 août 2024, une attaque israélienne sur Deir el-Balah a tué au moins trois Palestiniens et en a blessé des dizaines d’autres. Des témoins ont déclaré que l’attaque au missile s’est produite sans avertissement et qu’elle a « déchiqueté » les corps des victimes.
Présent lors de l’attaque, un homme raconte que les Israéliens « ont averti les gens de partir, mais avant que quiconque puisse bouger, les avions israéliens ont tiré des missiles sur nous ». L’attaque a laissé des personnes « démembrées, les corps déchiquetés », ajoute-t-il.
Un autre homme déclare que le site visé se trouvait dans une zone dite « sûre » : « La plupart des gens ici ont été déplacés à de nombreuses reprises – de Rafah, de Khan Younis et du centre de Gaza – et maintenant ils sont tous entassés à Deir el-Balah. Les Israéliens prétendent qu’il s’agit d’une zone sûre, pourquoi la bombardent-ils maintenant ? Tout cela n’est que de la propagande mensongère. »
Au moment de la rédaction de ce bilan, une nouvelle attaque a été déclenchée par l’armée israélienne sur la région densément peuplée de Khan Younis.
Un journaliste d’Al Jazeera sur le terrain rapporte des attaques israéliennes intenses sur Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, avec des tentes pour les personnes déplacées englouties dans les flammes après des frappes de missiles qui ont également visé des bâtiments résidentiels : « Chaque jour qui passe est un jour d’horreur pour les Palestiniens. Partout où ils vont, ils sont pris pour cible et contraints de fuir. À l’heure actuelle, il n’y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza, y compris dans les zones humanitaires désignées comme sûres, qui ont été prises pour cible à plusieurs reprises. »
Des images mises en ligne par le Croissant-Rouge palestinien (CRP) montrent ses médecins en train de transporter 14 blessés à Deir el-Balah pour leur prodiguer des soins. Les victimes, dont certaines présentent des blessures graves, ont d’abord été transportées à l’hôpital Al Aqsa de Deir el-Balah, mais plusieurs d’entre elles ont dû être transférées dans un hôpital de campagne plus petit en raison de la surpopulation, a indiqué l’organisation.
Au cours des dernières 24h, entre le 7 et le 8 août, au moins 27 personnes ont été tuées, la majorité d’entre elles étant des femmes et des enfants, selon des sources médicales. Dix-huit de ces 27 personnes ont été tuées dans la ville de Khan Younis. Parmi eux, une mère et ses quatre enfants, tués dans la tente où ils dormaient, après avoir été déplacés, indique le journaliste d’Al Jazeera. Les autres victimes civiles se trouvaient dans la partie ouest de la ville et dans la partie sud-est de la ville de Deir el-Balah. Ces attaques ont lieu sans aucun avertissement préalable.
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre d’Israël contre Gaza a fait au moins 39 699 morts et 91 722 blessés.
L’aide humanitaire n’est pas épargnée
Outre les civils, le personnel médical et humanitaire n’est pas épargné par les massacres de l’armée israélienne. La World Central Kitchen (WCK), une organisation non gouvernementale basée aux États-Unis, a déclaré jeudi qu’un membre de son personnel avait été tué à Gaza. Nadi Sallout aurait été tué alors qu’il n’était pas en service, mercredi, près de Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza. L’armée israélienne a déclaré qu’elle n’avait pas connaissance d’un tel incident.
Dans un post sur X, WCK a décrit Sallout comme « un membre à part entière de notre équipe d’entreposage depuis les premiers jours de notre intervention à Rafah et un humanitaire dans l’âme ».
Le 1er avril, trois frappes aériennes israéliennes avaient touché un convoi de véhicules humanitaires circulant dans la bande de Gaza, tuant sept membres du personnel du WCK, dont des citoyens des États-Unis, d’Australie, de Grande-Bretagne et de Pologne. L’incident a suscité l’indignation de la communauté internationale.
Par ailleurs trois journalistes, Isamil Al-Ghoul, Rami Al Reefi et Mohammed Abu Saada ont également été assassinés cette semaine, amenant à au moins 114 le nombre de travailleurs de le presse morts à Gaza depuis le 7 octobre.
Le ministère palestinien des affaires étrangères demande un mandat d’arrêt de la CPI contre le ministre israélien des finances Bezalel Smotrich
Le ministère des affaires étrangères et des expatriés a publié une déclaration exigeant des mesures punitives à l’encontre de Bezalel Smotrich, le ministre israélien des finances d’extrême droite. En début de semaine, M. Smotrich a suggéré qu’Israël devrait laisser mourir de faim deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza, et que cela serait justifié, mais que la communauté internationale ne le permettrait pas.
« Les déclarations de M. Smotrich constituent un aveu explicite de l’adoption d’une politique de génocide et du fait qu’il s’en vante », a déclaré le ministère, ajoutant que ces commentaires sont une « expression directe des formes les plus laides du fascisme ».
Le ministère a ajouté que les déclarations de M. Smotrich constituaient un défi direct au droit international et à la Cour pénale internationale, et que la Cour devait réagir en délivrant un mandat d’arrêt.