Cisjordanie au jour le jour : Raids violents et arrestations massives

Notre point sur la situation cette semaine en Cisjordanie, où l’armée israélienne poursuit ses opérations violentes, déplaçant, blessant et tuant des habitant·es.

Par l’Agence Média Palestine, le 9 mai 2025



Au moins 962 Palestiniens ont été tués et plus de 7 000 autres blessés lors d’attaques menées par l’armée israélienne et des colons illégaux en Cisjordanie depuis le début de la guerre génocidaire à Gaza en octobre 2023.

Raids violents et arrestations massives


De nombreux raids israéliens ont mené hier, le 8 mai 2025, à des dizaines d’arrestations, notamment à Hébron où 17 Palestinien·nes, dont plusieurs frères d’une même famille, ont été placés en détention. Des témoins rapportent que les soldat·es israélien·nes ont saccagé des maisons et agressé des habitant·es au cours de ces raids.

À Salfit, les soldat·es ont mené un opération de plus de trois heures visant des familles entières, et ont procédé à l’arrestation de plus de 20 personnes. Des sources locales ont fait état de dégâts matériels importants et ont décrit la terreur qui régnait parmi les femmes et les enfants.

Mercredi, un jeune homme, Abdul Fattah Al-Hreibat, a été assassiné au poste de contrôle d’Hébron. Les forces israéliennes affirment qu’il était soupçonné de prévoir une attaque à la voiture et de poignarder des personnes dans les territoires occupés. Hreibat a été abattu sur place après avoir été accusé d’avoir pris pour cible un soldat israélien dans les collines d’Hébron, selon l’armée israélienne.

Jeudi, Hébron a commencé à observer une grève générale pour protester contre le meurtre de Hreibat, les magasins, les établissements d’enseignement et les institutions publiques fermant leurs portes. Le même jour, six proches d’Abdul Fattah Al-Hreibat, le jeune homme tué par les forces israéliennes, ont été hospitalisés après que les soldat·es ont fait irruption dans leur maison, arrêté ses parents et ses frères et détruit leurs biens. Des vidéos montrent les soldats frappant plusieurs détenus à coup de pieds et de mitraillette.

Le même jour, des membres en civil des forces israéliennes ont tué un Palestinien et blessé plusieurs autres lors d’un raid mené en plein jour dans la vieille ville de Naplouse, au cours duquel des tirs à balles réelles et des gaz lacrymogènes ont été largement utilisés. 
Le ministère palestinien de la Santé a confirmé que Rami Sami al-Kakhh, 30 ans, avait succombé à ses blessures par balle. L’Autorité générale des affaires civiles a informé le ministère que le corps d’al-Kakhn était détenu par les forces israéliennes.


Des témoins et des sources officielles, ont expliqué que des unités israéliennes en civil se sont infiltrées dans la vieille ville vers midi, suivies par des renforts militaires qui ont fait irruption dans la ville par les quartiers de Huwwara et al-Tur. Au cours de l’offensive, neuf Palestinien·nes ont été blessé·es et deux jeunes hommes ont été arrêtés, dont Rami al-Kakhn, qui a succombé à ses blessures. Tous deux ont été arrêtés lors d’un raid dans le quartier de Yasmina, dans la vieille ville. Le Croissant-Rouge palestinien rapporte également que 35 civils ont souffert d’inhalation de gaz lacrymogène en raison de l’utilisation massive de gaz toxiques par l’armée israélienne pendant le raid.

Des barrières érigées à Jénine pour isoler son camp de réfugié·es


Dans son dernier bilan, l’OCHA affirme que plus de 90 % des 122 Palestinien·nes tué·es par les forces israéliennes en Cisjordanie entre le 1er janvier et le 5 mai 2025 se trouvaient dans les six gouvernorats du nord de la Cisjordanie, à savoir Jénine, Tubas, Tulkarme, Naplouse, Qalqilya et Salfit, visés par l’opération israélienne dite « mur de fer ».

Les forces israéliennes ont commencé à ériger hier des barrières de fer à l’entrée du camp de réfugié·es de Jénine, l’une des cibles au cœur de cette brutale opération. Depuis plus de 100 jours, les raids israéliens ont pratiquement vidé le camp de ses habitant·es et les dirigeants israéliens ont affirmé qu’il leur serait interdit de retourner chez elles et eux avant au moins un an.

Sur Al Jazeera, l’analyste de Jénine Sari Samour déclare : « Les barrières israéliennes font partie de nos vies depuis toujours. Mais là, ils créent une séparation qui n’a jamais existé avant, entre la ville et le camp ». Les groupes palestiniens d’observation des libertés rapportent que plus de 150 barrières permanentes de ce type ont été installées depuis le 7 octobre 2023. Mais c’est la première fois que l’une de ces barrières est érigées au cœur de la zone A, qui couvre près de 18% de la Cisjordanie et est censée être sous le contrôle total des Palestinien·nes.

Dans la ville de Jénine, les déplacements autour du camp de réfugiés se poursuivent, alors que les informations faisant état de pénuries d’eau continuent d’empirer. Le 3 mai, au moins sept familles ont été contraintes d’évacuer leurs maisons dans une zone située près de l’hôpital gouvernemental de Jénine. Six de ces familles avaient déjà été déplacées du camp de réfugiés de Jénine. La municipalité de Jénine a indiqué qu’en coordination avec ses partenaires humanitaires, elle était parvenue à rétablir l’approvisionnement en eau entre le puits d’As Saa’deh et les foyers d’environ 15 000 habitants de l’ouest de la ville. Toutefois, selon la municipalité, l’est de la ville est toujours privé d’eau, ce qui touche environ 20 000 personnes qui dépendent désormais de camions-citernes, de raccordements temporaires et d’autres solutions à court terme.

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