Les frappes israéliennes tuent plus de 50 Palestiniens jeudi à Gaza

La Fondation humanitaire de Gaza annonce qu’elle ouvrira deux centres humanitaires, après avoir suspendu ses distributions mercredi.

Par la rédaction d’Al Jazeera, le 5 juin 2025

Des personnes en deuil transportent le corps du journaliste palestinien Ismail Baddah, tué lors d’une frappe aérienne israélienne sur l’hôpital Al-Ahli Arab à Gaza, le 5 juin 2025. [Dawoud Abu Alkas/Reuters]



Au moins 52 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes à Gaza, ont déclaré des sources médicales à Al Jazeera, alors qu’un groupe soutenu par les États-Unis a annoncé la réouverture de deux centres de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Au moins sept personnes, dont quatre journalistes, ont été tuées jeudi dans une attaque de drone israélien contre l’hôpital Al Ahli Baptist à Gaza, ont déclaré des sources médicales. Les autorités sanitaires palestiniennes ont confirmé la mort de quatre journalistes.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré que ces décès portaient à 224 le nombre total de journalistes tués dans la guerre menée par Israël contre Gaza depuis octobre 2023.

Cette attaque survient alors que la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation obscure soutenue par les États-Unis et Israël, a annoncé qu’elle ouvrirait deux centres de distribution d’aide dans le territoire déchiré par la guerre jeudi, après une fermeture d’une journée entière mercredi.

Dans un message publié sur Facebook, elle a indiqué qu’elle rouvrirait deux centres dans la région de Rafah, dans le sud de Gaza. Elle n’a pas précisé quand la distribution de l’aide reprendrait.

La GHF avait précédemment déclaré que ses sites à Gaza n’ouvriraient pas à l’heure habituelle en raison de travaux d’entretien et de réparation, et avait vivement exhorté les personnes en quête d’aide se rendant sur place à « suivre les itinéraires » fixés par l’armée israélienne afin de « garantir leur sécurité ».

L’armée israélienne a averti mercredi les Palestiniens de ne pas s’approcher des sites de distribution d’aide du GHF pendant que des « travaux de réorganisation » étaient en cours, affirmant que les routes d’accès à ces sites seraient « considérées comme des zones de combat ».

La suspension de la distribution de vivres par le GHF à Gaza fait suite à une nouvelle attaque des forces israéliennes, qui ont ouvert le feu pour la quatrième fois mardi matin sur des Palestiniens qui cherchaient de l’aide près d’un site de distribution du GHF à Rafah, dans le sud de Gaza.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l’attaque israélienne a fait au moins 27 morts et environ 90 blessés.

Dimanche, les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des milliers de personnes venues chercher de l’aide près du même site à Rafah, tuant au moins 31 personnes et en blessant plus de 150, selon l’agence de défense civile de Gaza. Une personne a également été tuée par balle dans un autre site de distribution d’aide, au sud du corridor de Netzarim, dans le centre de Gaza, le même jour.

Lundi, trois autres personnes ont été tuées et une trentaine blessées lorsque les forces israéliennes ont de nouveau ouvert le feu près du site de distribution de la GHF à Rafah.

Des massacres « sans précédent »

L’armée israélienne a nié que ses troupes aient tiré sur des civils près ou à l’intérieur du site de distribution de l’aide humanitaire de la GHF dimanche, affirmant que ses forces n’avaient tiré que des coups de semonce en direction de personnes qui n’empruntaient pas les « voies d’accès désignées ».

Le porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin, a ensuite affirmé que les soldats n’avaient tiré que sur des personnes qui « s’approchaient d’une manière qui mettait en danger » les troupes.

Le GHF, qui a commencé des opérations chaotiques de distribution d’aide le 26 mai, a également qualifié les informations faisant état de la mort d’un grand nombre de personnes venues chercher de l’aide de « pure invention », affirmant qu’il n’avait encore vu aucune preuve d’une attaque contre ses installations ou à proximité.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé avoir reçu « 179 victimes » après l’attaque de dimanche, dont 21 patients « déclarés morts à leur arrivée ». Selon le groupe, des femmes et des enfants figuraient parmi les victimes, la majorité souffrant de « blessures par balle ou par éclats d’obus ».

Le CICR a également averti que les Palestiniens de Gaza sont confrontés à « une ampleur et une fréquence sans précédent d’incidents causant des pertes humaines massives ».

Les informations faisant état de la mort de personnes venues chercher de l’aide tuées par les forces israéliennes ces derniers jours ont suscité l’indignation internationale, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, exigeant une enquête indépendante sur ces décès et que « les auteurs soient tenus responsables ».

Mercredi, le Royaume-Uni a appelé à une « enquête immédiate et indépendante » sur ces incidents meurtriers. Le ministre britannique pour le Moyen-Orient, Hamish Falconer, a qualifié ces morts de « profondément troublantes » et a qualifié les nouvelles mesures prises par Israël pour acheminer l’aide humanitaire d’« inhumaines ».

Israël poursuit son offensive contre Gaza, avec au moins 48 personnes tuées mercredi dans des attaques à travers la bande de Gaza, selon la défense civile de Gaza. Parmi les victimes, au moins 18 personnes ont été tuées dans une frappe contre une tente abritant des Palestiniens déplacés dans le sud de Khan Younis.

L’armée israélienne a confirmé jeudi avoir récupéré les corps de deux otages israéliens qui avaient été emmenés à Gaza lors de l’attaque menée par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023.

L’armée a déclaré dans un communiqué que les corps avaient été retrouvés à Khan Younis, dans le sud de Gaza.

Au moins 1 139 personnes ont été tuées et environ 250 autres ont été capturées et emmenées à Gaza lors de l’attaque de 2023. Israël estime que 56 prisonniers sont toujours détenus à Gaza, dont au moins 20 sont en vie.

Israël a répondu à l’attaque en poursuivant sa guerre contre Gaza, tuant au moins 54 418 Palestiniens et en blessant 124 190, selon les statistiques du ministère de la Santé de l’enclave.

Mercredi, les États-Unis ont une nouvelle fois opposé leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU demandant un accès sans entrave à l’aide humanitaire dans toute la bande de Gaza et un « cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ».



Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
Source : Al Jazeera

Les seules publications de notre site qui engagent l'Agence Média Palestine sont notre appel et les articles produits par l'Agence. Les autres articles publiés sur ce site sans nécessairement refléter exactement nos positions, nous ont paru intéressants à verser aux débats ou à porter à votre connaissance.

Retour en haut