LACOSTE ECARTE UNE ARTISTE PALESTINIENNE DE LA COMPETITION
La marque française de prêt-à-porter a exigé que le travail de Larissa Sansour, artiste originaire de Bethléem, soit retiré d’un important concours de photographie
Le prestigieux Prix Lacoste Elysée, remis par le Musée de l’Elysée en Suisse et parrainé par la marque de prêt-à-porter Lacoste, est doté d’une récompense de 25 000 euros.
Larissa Sansour figurait parmi les huit derniers artistes pouvant prétendre au Prix 2011. Pourtant, au cours du mois de décembre, la société Lacoste a fait part de son refus de soutenir le travail de Larissa Sansour, le qualifiant de trop « pro-palestinien ». Un jury se réunira en janvier 2012 pour désigner le lauréat du Prix.
Etant nominée, Larissa Sansour, qui a bénéficié d’une bourse de 4 000 euros, avait reçu carte blanche avec pour seule contrainte, celle de présenter un portfolio. En novembre, trois des ses photos, faisant partie du projet intitulé Nation Estate, avaient été sélectionnées et elle avait reçu les félicitations des organisateurs pour son travail et son professionnalisme. Son nom figurait alors officiellement dans les plaquettes et sur le site Internet en tant que candidate à la remise du Prix. Depuis, son nom a été retiré et son projet n’apparaît plus dans l’édition du magazine d’art Art Review qui avait réalisé une présentation des différents artistes concourant à la remise du Prix.
Pour occulter les motifs de son éviction, il lui a été demandé d’approuver une déclaration évoquant son désir de ne plus participer à la compétition « afin de se consacrer à d’autres opportunités ». Larissa Sansour a refusé.
Elle se dit « très triste et choquée par cette attitude. Cette année, la Palestine a été admise officiellement à l’UNESCO et pourtant on continue à essayer de nous faire taire. En tant qu’artiste investie politiquement, j’ai l’habitude d’être confrontée à des oppositions, mais je n’avais jamais censurée par les mêmes personnes qui, en premier lieu, avaient sélectionné mon travail. Le préjudice et la censure de Lacoste posent la question de l’implication de sociétés privées dans l’art. C’est très préoccupant. »
Le travail de Larissa Sansour qui avait été sélectionné s’intitule Nation Estate. Il s’articule autour de la demande d’adhésion de la Palestine à l’O.N.U. Nation Estate dépeint un État palestinien imaginaire recréé sous les traits d’un gratte-ciel unique abritant l’ensemble de la population palestinienne. Dans ce nouvel État, les habitants ont recréé leurs villes perdues à chaque étage : Jérusalem au 3e étage, Ramallah au 4e, Bethléem (ville natale de Larissa) au 5e, etc.
Regrettant la décision de Lacoste de censurer le travail de Larissa Sansour, le Musée de l’Elysée a proposé une exposition en dehors du projet parrainé par le créateur. Le Musée de l’Elysée se trouve à Lausanne en Suisse. Ceci est la deuxième édition du Prix Lacoste Elysée.
Ci-joint trois photos faisant partie du projet Nation Estate de Larissa Sansour.
Pour plus d’informations et pour toute demande d’entretien, merci de contacter Larissa Sansour ou son assistant Soren Lind au +44 784 9011 977 ou par e-mail : info@larissasansour.com
AUTRES INFORMATIONS
Biographie
Larissa Sansour, née à Jérusalem, a étudié les Beaux-arts à Copenhague, Londres et New York. Artiste polyvalente, elle s’investit dans le dialogue politique et s’exprime à travers différents supports comme la vidéo, la photographie, le documentaire expérimental, les livres et Internet.
Ses travaux sont visibles dans des galeries, musées, festivals de cinéma et publications artistiques dans le monde entier. Parmi les dernières expositions qui lui ont été entièrement consacrées : Kulturhuste à Stockholm, Depo à Istanbul, Galerie la BANK à Paris et Jack the Pelican à New York.
Elle a participé aux biennales d’Istanbul, Busan et Liverpool. Son travail a été exposé à la Tate Modern de Londres, au Brooklyn Museum de New York, lors de la troisième triennale de Guangzhou, à l’Alternative Space LOOP à Séoul, à l’Institut du Monde Arabe à Paris, à Iniva à Londres, à la Haus der Kulturen der Welt à Berlin, à la galerie Al Hoash de Jérusalem, au Centre Pompidou à Paris, au Museo Reina Sofia à Madrid, au MOCA à Hiroshima et à PhotoCairo4 au Caire.
Son film « A Space Exodus » a été nominé dans la catégorie Meilleur Court Métrage lors du Festival International du Film de Dubai.
Elle vit et travaille à Londres.
Web
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