Par l’Agence média Palestine, le 5 décembre 2022 – Mise à jour le 7 décembre 2022
Le 6 décembre 2022, l’audience concernant la déportation de Salah Hamouri – à laquelle le Consul général de France a assisté – ainsi que celle concernant la révocation de sa carte de résident à Jérusalem ont eu lieu. Le tribunal n’a pas pris de décision quant à l’expulsion ; l’avocat franco-palestinien demeurera en détention dans la prison de haute sécurité d’Hadarim jusqu’au 1er janvier 2023 – date à laquelle une nouvelle audience de contrôle judiciaire est prévue.
Détenu depuis mars 2022 par les forces israéliennes sans charges ni procès, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri avait été notifié de son expulsion vers la France, censée intervenir ce 4 décembre. Le 2 décembre 2022, son avocate et sa mère avaient annoncé, lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le report de cette expulsion pour raisons administratives.
La décision d’expulsion de l’avocat franco-palestinien avait fait l’objet d’une vive dénonciation, notamment par l’ONG Amnesty International ainsi que par un groupe d’experts des Nations Unies, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains en Palestine occupée, qui ont qualifié cette décision de « crime de guerre » contraire au droit international. La France a exprimé son désaccord avec la décision d’expulsion par le biais d’une déclaration émanant du ministère des affaires étrangères, affirmant que la France suit de très près l’évolution de cette décision. Ces prises de position étant insuffisantes, de nombreux mouvements issus de la société civile, ainsi que l’ONG Human Rights Watch, demandent à la France de dénoncer la décision d’expulsion.
L’acharnement sur Salah Hamouri, avocat de 37 ans, marié et père de famille né et résidant à Jérusalem, dure depuis plus de 20 ans. Blessé par balle par l’armée israélienne en 2000, puis emprisonné à plusieurs reprises à partir de 2005, Salah Hamouri fait figure de véritable cible d’Israël, d’autant que l’ONG pour laquelle il travaille, Addameer, a été récemment qualifiée d’organisation terroriste par les autorités israéliennes.
La répression dont est victime Salah Hamouri, doublement menotté lors de son audience du 6 décembre, est symptomatique de la criminalisation de la résistance palestinienne, incarnée par la pratique de la détention administrative, permettant aux autorités israéliennes d’incarcérer des personnes sans charges ni procès. La détention de Salah Hamouri, prolongée en juin, puis en septembre, illustre une politique d’acharnement à l’encontre de cet avocat. Une campagne est menée en France, à l’intiative du comité Liberté pour Salah Hamouri, afin de demander sa libération.