L’artiste palestinienne Emily Jacir a remporté le prix d’art de l’American Academy of Arts and Lettres 2023

Par l’Agence Média Palestine, le 16 mars 2023

Emily Jacir est une plasticienne palestinienne et cinéaste, née en 1970 à Bethléem. Elle vit et travaille à Ramallah et à New York. Artiste et cinéaste, elle s’intéresse principalement à la transformation, à la résistance et aux récits historiques passés sous silence. Elle est représentée par la galerie Alexander & Bonin à New York et ses œuvres font partie des collections de nombreux musées (MoMA, Whitney Museum of American Art, Moderna Museet, etc.) Le 17 octobre 2007, elle reçoit, à l’occasion de la 52e biennale de Venise, le Lion d’Or de l’artiste de moins de 40 ans.

Le jury souligne avoir voulu saluer un travail qui « s’intéresse à l’exil en général et à la question palestinienne en particulier. Sans avoir recours à l’exotisme, le travail proposé au pavillon central des Giardini met en place et développe une rencontre entre cinéma, archives documentaires, narration et matière sonore »

Memorial to 418 Palestinians Villages which where Destroyed, Depopulated and Occupied,
Œuvres de la série « Bethléem et Ramallah, avril 2002 »
Emily Jacir, EMST

Cette œuvre est le résultat d’un projet communautaire de trois mois dans le cadre duquel l’artiste Emily Jacir a érigé une tente de réfugiés de la taille d’une famille dans son studio new-yorkais et y a inscrit au pochoir les noms de tous les villages archivés dans le livre de Walid Khalidi intitulé All That Remains. Plus de 140 personnes sont venues dans son atelier pour broder les noms tout en racontant des histoires, en socialisant ou en racontant comment chaque village a été détruit, souvent accompagnées de musique arabe en direct.

L’art pluridisciplinaire de Jacir touche les thèmes du déplacement, de l’exil et de la résistance palestiniens et a été exposé en Irlande dans IMMA.

Projet sur les livres palestiniens pillés par Israël en 1948 et conservés à la Bibliothèque nationale juive de Jérusalem

Jacir a choisi la Zwehrenturm pour exposer son propre monument aux quelque trente mille livres, appartenant à des maisons, des bibliothèques et des institutions palestiniennes, qui ont été pillés par Israël en 1948 ; six mille de ces livres sont conservés et catalogués à la Bibliothèque nationale juive de Jérusalem-Ouest sous le nom de « A.P. » (Abandoned Property) (Abandoned Property). Jacir a photographié ces livres avec son téléphone portable au cours de nombreuses visites.

La mia Roma (omaggio ai sampietrini), 2016

Jacir utilise une multiplicité de processus artistique tels que le film, la photographie, l’installation, la performance, la vidéo, l’écriture et le son dans son travail. Depuis 1994, elle a exposé dans toute l’Europe, les Amériques et le Moyen-Orient.

NOT SO LONG AS THE NIGHT – 2021 – Exposition Letter to a friend

Réalisé en 2019, letter to a friend est un voyage dans le temps et l’espace qui commence et se termine par les pas de l’artiste qui traversent le présent, le futur et le passé, tout en étant physiquement et symboliquement ancrés dans le sol – d’une maison, d’un jardin et d’une rue.

Letter to a friend détaille un siècle de la vie d’une maison et d’une rue de Bethléem, en entrelaçant des images, des textures, des mouvements, des traces et des sons, résultat de décennies de documentation. Dans le film, les biographies personnelles se mêlent à l’histoire d’un pays, la Palestine, lentement pulvérisée en territoires et communautés en état de siège permanent.

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