Selon un rapport de l’OCHA du 21 décembre 2023, Israël a tué au moins 19 667 Palestiniens et Palestiniennes depuis le 7 octobre, et en a blessé plus de 52 500.
Par Emma Danion pour l’Agence Média Palestine, le 4 décembre 2023, mis à jour le 22 décembre 2023
Les bombardements israéliens terrorisent Gaza et redoublent en intensité, en fréquence et en aveuglement. Le dernier rapport d’OCHA estime à plus de 19 667 le nombre de Palestiniens et Palestiniennes assassiné-e-s par Israël depuis le 7 octobre, dont au moins 7 870 enfants.
La maternité à l’intérieur du complexe médical Nasser à Khan Younis a été bombardée par Israël ce lundi 18 décembre. Des dizaines de morts et de blessé-e-s ont pour l’instant été reporté-e-s mais le nombre exact de victimes de cette attaque ciblée d’Israël reste encore inconnu.
Selon OCHA, le 16 décembre dans la matinée, 14 personnes ont été tuées lorsque deux maisons ont été frappées à Jabalia, au nord de Gaza. De nombreuses autres personnes sont toujours coincées sous les décombres. Près de 30 % de la bande de Gaza ont été désignées comme zones à évacuer sur la carte en ligne de l’armée israélienne qui a été diffusée le 1er décembre. L’accès à ces informations est entravé par les interruptions récurrentes des télécommunications et le manque d’électricité. En effet, depuis le 14 décembre, la bande de Gaza connaît – à nouveau – des coupures des services de télécommunications et d’Internet. Il s’agit de la cinquième coupure depuis le 7 octobre.
Au cours du week-end du 16 et 17 décembre 2023, les bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes se sont poursuivis dans toute la bande de Gaza, les frappes aériennes les plus intenses ayant été signalées à Khan Younis, dans le sud, et dans les zones d’Ash Shuja’iyeh, d’At Tuffah et d’Ad Darraj, dans la ville de Gaza. Les opérations terrestres intenses et les combats entre les forces d’occupation israéliennes et les groupes armés palestiniens se sont poursuivis ces derniers jours, en particulier à Khan Younis et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Martin Griffiths, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, alertait le lundi 4 décembre dernier sur l’urgence absolue d’imposer un cessez-le-feu à Israël dans la bande, en signalant – à nouveau – qu’aucun endroit n’est sûr à Gaza.
Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a quant à lui invoqué – pour la première fois depuis sa prise de fonction en 2017 – l’article 99 de la charte des Nations Unies en réponse à la situation humanitaire catastrophique à Gaza. Cet article permet au secrétaire général d’alerter le Conseil de sécurité de toute question qu’il estime susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le nombre de blessé-e-s a désormais dépassé les 52 500 personnes, et la majorité d’entre elles est confrontée a un défaut de soin compte tenu de l’épuisement des ressources sanitaires et du personnel de santé des hôpitaux gazaouis depuis déjà plusieurs semaines. Les infrastructures de santé sont sans cesse menacées, à l’image du bombardement le 2 décembre de l’hôpital al-Awda, quelques heures seulement après la fin de la trêve. Il s’agit d’un des rares hôpitaux toujours fonctionnels dans le nord de Gaza. Un véhicule de Médecins Sans Frontières a aussi été visé par un tank israélien le 1er décembre dernier, alors qu’il tentait d’évacuer le bande de Gaza. L’organisation alerte sur l’urgence absolue d’imposer un cessez-le-feu à Gaza. Dans une annonce du 7 décembre 2023, MSF France signale que l’hôpital Al-Aqsa reçoit plus de tué-e-s que de blessé-e-s, que l’hôpital et la morgue sont pleines.
Israël, armé d’un système d’intelligence artificielle implacable, a tué au moins 316 personnes et blessé 664 autres à Gaza en moins de 24 heures dans la seule journée du dimanche 3 décembre, selon OCHA et le ministère de la Santé de Gaza.
Israël a ciblé le quartier de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, et lui a asséné des bombardements intenses et particulièrement violents. Les résident-e-s de la région sont sommé-e-s d’évacuer Khan Younès, sans savoir où aller comme aucun endroit n’est sûr à Gaza.
Les journalistes sur place, comme Motaz Azaiza (@motaz_azaiza) et Bisan Owda (@wizard_bisan1), alertent sur l’escalade des bombardements en termes de fréquence et de violence depuis le début du mois de décembre et font part de l’affaissement du moral à mesure des jours qui défilent sans l’imposition d’un cessez-le-feu permanent. 56 journalistes palestinien-ne-s ont déjà été assassiné-e-s par Israël depuis le 7 octobre, selon un rapport du 3 décembre du Centre de Protection des Journalistes.
Au cours des neuf dernières semaines, Israël a tué au moins 19 667 Palestinien-ne-s à Gaza, dont 7 870 enfants – sans compter les personnes qui se trouvent toujours sous les ruines des bâtiments détruits par Israël – et a forcé environ 1,9 million de Palestinien-ne-s de Gaza à quitter leurs maisons par ses bombardements incessants et aveugles. Ces chiffres dépassent désormais ceux de la Nakba, lorsque des milices armées ont massacré 15 000 Palestinien-ne-s et ont violemment chassé 75 % de la population palestinienne de leurs maisons et de leurs terres afin d’établir l’État d’Israël en 1948.