Gaza : Israël a tué 135 journalistes palestiniens depuis le 7 octobre 2023

Depuis le 7 octobre 2023, Israël procède à un ciblage accru et délibéré des journalistes palestiniens à Gaza.

Par l’Agence Média Palestine, le 8 janvier, mis à jour le 3 mai 2024

Aalaa Al-Hams, tuée le 12 février dernier par un bombardement israélien

Alors que Gaza se réveille avec un bilan estimant à plus de 34 356 personnes (données OCHA-oPt), dont au moins 14 500 enfants, le nombre de Palestiniens tués par Israël après plus de six mois de bombardements israéliens intensifs de la bande de Gaza, le bilan est lui aussi catastrophique pour les journalistes palestinien-ne-s documentant la situation sur la place. Ce rapport du 7 janvier 2024 du Centre de Protection des Journalistes, affirme que plus de journalistes palestiniens ont été tués à Gaza au cours des dix premières semaines ayant suivies le 7 octobre qu’il n’y en a jamais eu dans un seul pays au cours d’une année entière.

Selon un rapport du Syndicat des Journalistes Palestiniens du 11 mars 2024, 135 journalistes palestiniens ont été tués par Israël depuis le 7 octobre 2023. Les journalistes palestiniens et palestiniennes subissent un ciblage criant et sans relâche de la part d’Israël, alors que l’exercice de leur métier est déjà rendu quasi impossible à Gaza compte tenu des coupures incessantes en accès à l’électricité, à internet et aux télécommunications.

Selon le SJP, depuis le début de l’agression sur Gaza : l’occupation a arrêté une centaine de journalistes dont 40 sont toujours en captivité

Dans ce rapport, le SJP décomptait 16 journalistes palestiniennes tuées par Israël, et au moins 80 déplacées dans la bande de Gaza avec leur famille.

Les journalistes palestiniens pris pour cible

À l’instar du ciblage de la famille du journaliste d’Al Jazeera correspondant à Gaza Wael al-Dahdouh, les journalistes et médias gazaouis vivent avec la menace constante des bombardements israéliens – au même titre que le reste de la population – à laquelle s’ajoutent des conditions de travail quasi impraticables et le fardeau psychologique qui est celui de documenter une crise humanitaire tout en la vivant.

Le Syndicat des Journalistes Palestiniens avait émis un rapport au début de l’année 2023 détaillant les 902 crimes, violations et exactions de l’armée d’occupation israélienne à l’encontre du journalisme palestinien, dans lequel le nombre de journalistes palestiniens tué par Israël s’élevait à celui de 2 pour l’année 2022. Aujourd’hui, avec un bilan qui atteint dorénavant les 127 journalistes palestiniens tués par Israël et ses bombardements depuis le 7 octobre, l’impunité d’Israël n’a jamais été aussi flagrante.

Dimanche 7 janvier dernier, 2 journalistes, Hamza al-Dahdouh – fils du journaliste Wael al-Dahoudh cité ci-dessus – et Mustafa Thurayya, ont été assassinés par une frappe israélienne qui a ciblé leur véhicule, alors qu’ils circulaient sur une route entre Khan Younis et Rafah.

Le Syndicat des Journalistes Palestiniens affirme dans un communiqué du 2 janvier 2024, que 9 % des journalistes de Gaza ont été tués, et a annoncé demander à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur les crimes qui ont visé et tué des journalistes palestiniens.

Le 8 janvier 2024, c’est le journaliste Abdullah Iyad Bris, qui travaillait pour le département de photographie de la chaîne d’éducation Rawaf (Ministère de l’éducation) qui a été tué avec un certain nombre de membres de sa famille, après que leur maison ait été bombardée dans le camp de Khan Younis.

Reporters Sans Frontières (RSF), qui avait déjà déposé une première plainte en novembre 2023 devant la Cour Pénale Internationale pour des crimes de guerres commis par Israël à l’encontre de journalistes palestiniens à Gaza depuis le 7 octobre, en qui en avait ensuite déposée une deuxième le 22 décembre dernier, affirme dans un récent tweet que la CPI et son procureur Karim Khan prendront en compte les crimes commis contre les journalistes dans leur enquête.

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