En 2009, 15 ans après l’Appel Kairos, lancé par les Églises sud-africaines contre l’apartheid, théologiens et Eglises de Palestine ont lancé l’initiative Kairos Palestine, adresse des chrétiens palestiniens aux chrétiens du monde entier. Dans la Grèce antique, le Kairos est l’un des concepts utilisés pour penser le temps. Alors que le Chronos correspond à l’écoulement du temps sur un plan linéaire, et que l’Aîon renvoie à la notion d’éternité, le Kairos désigne l’instant propice à l’action, sorte de moment crucial dont peut émerger une vérité. A la question « Pourquoi maintenant ? », les rédacteurs de Kairos Palestine répondent « Parce que le drame du peuple palestinien est arrivé, aujourd’hui, à une impasse, et que ceux qui peuvent prendre les décisions se contentent de gérer le conflit au lieu d’agir sérieusement pour le résoudre. »
Mais l’acte de vérité réalisé par cet appel est avant tout un « cri d’espoir en l’absence de tout espoir », et un chapitre entier est consacré à la notion d’espérance. Car même si Israël, « refusant catégoriquement toute solution, ne laisse aucune place à l’espoir. », « l’espérance [des rédacteurs] reste ferme, car [ils] la [tiennent] de Dieu. Il est bon, tout-puissant et aimant. Sa bonté finira par vaincre un jour le mal dans lequel [ils vivent] » et « La Résurrection est le fondement de [leur] espérance. Jésus est ressuscité, vainqueur de la mort et du mal. Ainsi [peuvent-ils], [eux-aussi], et tous les habitants de cette terre, vaincre le mal de la guerre grâce à elle. Quant à [eux], [ils resteront] une Eglise de témoins, persévérante et agissante sur la terre de la Résurrection. »
L’idée d’espérance est appuyée par une citation de l’Epître aux Romains. Attribué à Paul de Tarse, ce texte expose ce qu’est la foi chrétienne et les bases de la croyances en Jésus. A propos des difficultés auxquelles étaient alors confrontés les chrétiens, l’épître dit « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait-il pas aussi tout avec lui ? (…) Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Serait-ce la déresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou l’épée ? » (chapitre 8, versets 31 à 38)
Si l’appel, lancé en présence du romancier juif américain Mark Braverman et de Narim Ateek (représentant de l’Eglise de Palestine) s’adresse aussi aux « Musulmans, Juifs et au monde entier », il semble d’abord « tourné vers les Eglises » et « les chrétiens d’Occident ». Dans une référence aux positions de plusieurs Eglises soutenant le sionisme au nom d’une certaine lecture de la Bible (notamment aux Etats-Unis), les théologiens et chefs religieux palestiniens dénoncent « certains théologiens légitimant les atteintes à [leurs droits] », et s’opposent aux « interprétations bibliques fondamentalistes, qui [leur] portent la mort et la destruction lorsqu’elles figent la Parole de Dieu et la transmettent, comme parole morte, de génération en génération. Cette parole morte est utilisée comme une arme dans [leur] histoire présente, afin de [les] priver de [leur] droit sur [leur] propre terre. ».
A l’inverse, ils croient que « [leur] terre a une vocation universelle. Dans cette vision d’universalité, le concept des promesses, de la terre, de l’élection et du peuple de Dieu s’ouvrent pour embrasser toute l’humanité, à commencer par tous les peuples de cette terre. A la lumière des Ecritures Saintes nous voyons que la promesse de la terre n’a jamais été à la base d’un programme politique. Elle est plutôt une introduction au salut universel, et donc le début de la proclamation du Royaume de Dieu sur terre.». Par ailleurs, s’appuyant sur la vision de la terre contenue dans le vingt-quatrième Psaume, dont le premier verset dit est « A l’Éternel la terre et ce qu‘elle renferme, Le monde et ceux qui l’habitent! », les représentants des chrétiens palestiniens dénoncent l’accaparement de la « Terre Sainte » et estiment que « l’occupation israélienne est un pêché contre Dieu et l’Humanité car elle prive les Palestiniens de la jouissance des droits humains les plus élémentaires ».
Les options politiques et théologiques de cet appel renvoient à celles de la théologie de la libération, expérience sud-américaine qui visait dans les années 60-70 à défendre l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres, en garantissant notamment leur « droit à la terre ». L’appel Kairos Palestine déclare ainsi que l’Eglise « soutient et défend la justice, la vérité et la dignité humaine et essaie de porter la purification nécessaire dans les régimes qui pratiquent l’injustice et violent la dignité de la personne humaine. Le royaume de Dieu ne peut être lié à aucun système politique, car il est plus grand, plus universel que tout système politique en particulier. » Les théologiens et membres du clergé s’appuient pour cela sur les propos de Jésus à Ponce Pilate qui, lors de son procès, répondit à celui qui lui demandait s’il était « le roi des Juifs » : « mon royaume n’est pas de ce monde » (Evangile de Jean ; chapitre 18, verset 36), ou qui déclara aux Pharisiens lui demandant « quand [viendrait] le royaume de Dieu », « Le royaume de Dieu est parmi vous ». Ainsi, pour Kairos Palestine, « Cette présence en nous et parmi nous est l’extension du mystère de la Rédemption et c’est la présence de Dieu parmi nous et le fait d’en prendre conscience en tout ce que nous faisons ou disons. Devant cette présence divine, nous agissons jusqu’à ce que soit accomplie la justice que nous attendons sur cette terre. » et « La parole de foi dit à tous ceux qui sont engagés dans l’action politique :l’homme n’est pas créé pour haïr. Il n’est pas permis de haïr. Il ne vous est pas permis de tuer ni de vous faire tuer. La culture de l’amour est la culture de l’acceptation de l’autre. Par elle,la personne atteint sa propre perfection, et la société réalise sa stabilité »
Après avoir demandé aux chrétiens occidentaux de voir « la cause de la situation, c’est à dire l’occupation, qui condamne les deux peuples à une dégradation de leur humanité », Kairos Palestine dénonce :
- l’effet déshumanisant du mur de séparation
- l’effet des colonies, qui détruit les paysages au nom de Dieu et de la force
- l’humiliation des checkpoints
- les restrictions à la liberté religieuse
- la souffrance à Jérusalem, où les maisons sont démolies et leurs propriétaires expropriés
- la situation des réfugiés, devant attendre pour la réalisation de leurs droits
- la situation des Palestiniens d’Israël, dont la revendication d’égalité n’est pas entendue
Par ailleurs, « la liberté religieuse elle-même, à savoir la liberté d’accès aux lieux saints, devient limitée, sous prétexte de sé curité. Les lieux saints de Jérusalem sont inaccessibles à un grand nombre de chrétiens et de musulmans de la Cisjordanie et de Gaza. Les gens de Jérusalem eux-mêmes ne peuvent accéder à leurs lieux saints certains jours de fêtes, de même que certains de nos prêtres arabes ne peuvent entrer à Jérusalem sans difficultés. » Ainsi, « le nombre de chrétiens en Palestine baisse », ce qui est constitue « un danger ». Le « message de Dieu » est décrit comme « un message de vie » qui « éclaire de sa lumière chaque période de l’Histoire, manifestant aux croyants chrétiens ce que Dieu dit ici et maintenant ». La mission de l’Eglise est définie comme « prophétique », c’est à dire « faire connaître la parole de Dieu avec courage, honnêteté et amour, dans les contextes locaux et en s’adaptant aux événements quotidiens », l’attitude correcte des chrétiens face à l’occupation doit être de résister. Car si « Aimer c’est voir le visage de Dieu en tout être humain », « voir le visage de Dieu en toute personne ne veut pas dire consentir au mal ou à l’oppression de sa part. L’amour consiste plutôt à corriger le mal et à arrêter l’oppression »
L’appel se veut cependant nuancé, et renvoie à Jésus déclarant aux Galiléens « Vous avez entendu qu’il a été dit : aimez vos amis et haïssez vos ennemis. Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et les bons, et tomber la pluie sur les justes et injustes » (Evangile de Mathieu, chapitre 5, versets 45 à 47) et la demande de Paul dans son Epître aux Romains à « ne pas rendre le mal par le mal » (chapitre 12, verset 17). Il s’agit donc d’ « une résistance avec l’amour comme logique. Une résistance créative pour faire appel à l’humanité de l’ennemi. » ; et si ceux qui y aspirent se disent « peu nombreux », ils affirment que « leur message est grand et important » et que « la Terre a besoin d’amour ». Après avoir avoir fait part à ceux qui les soutiennent de leur « gratitude » les auteurs de Kairos Palestine appellent à plusieurs actions :
- Ceux qui soutiennent l’occupation sont appelés à « se repentir », et les théologiens concernés à revoir leur position
- Les chrétiens du monde entier sont invités à « venir et voir » les injustices dont sont victimes leurs frères palestiniens. Comme Pierre le demandait dans sa première lettre aux chrétiens d’Asie Mineure, ceux-ci doivent être « toujours près à défendre l’espérance qui est en [eux].» (chapitre 3,verset 15)
- « Le monde doit sortir de la disproportion et dorénavant regarder la situation en Palestine en portant une attention aux deux parties. »
- Selon Kairos Palestine, Palestiniens et Israéliens doivent « élaborer une vision commune, construite sur l’égalité et le partage, et non sur la supériorité, la négation de l’autre et les agression justifiées par la peur et l’idée de sécurité. Il s’agit de construire un Etat pour tous, basé sur un respect pour la religion, mais aussi sur l’égalité, la justice, la liberté et le pluralisme, à l’inverse du pouvoir d’une religion ou d’une majorité numérique. »
- « Contre le racisme, islamophobie et antisémitisme inclus », « les appels au Boycott et à des Désinvestissements » sont enfin présentés comme « des outils non-violents pour la justice, la paix et la sécurité ».
Dans les années suivant sa sortie, l’appel Kairos Palestine a rencontré un certain écho dans plusieurs pays occidentaux, et notamment anglo-saxons. Les chrétiens de Grande-Bretagne et d’Irlande ont initié le collectif A Just Peace for Palestinians (means peace security for Israelis too) (Une paix juste pour les Palestiniens (signifie aussi la paix et la sécurité pour les Israéliens)), sur la base du soutien à cet appel. La coalition regroupe cinq associations :
- Christians Aware, réseau œcuménique d’individus et de groupes visant à créer des liens avec des églises locales et communautés en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, se fixant pour but de « travailler ensemble pour la justice et la paix ». Sa devise est « La paix naît de l’amour, l’amour naît de la compréhension, la compréhension naît de l’écoute, donc l’écoute conduit à la Justice et de la Paix ». Afin de favoriser le dialogue et de promouvoir ces valeurs, l’organisation de conférences et événements culturels fait parti des activités principales de Christians Aware.
- BMS (Baptist Missionary Society) World, la Société Missionnaire Baptiste Mondiale, est une organisation évangélique et charitable, existant depuis deux siècles, et présente dans plus de trente-cinq pays sur quatre continents. Elle est « engagée dans la construction d’églises, ainsi que des projets de développement, de secours aux sinistrés, d’éducation, d’accès à la santé, de développement des médias et de plaidoyers ».
- Pax Christi (la Paix du Christ), ONG catholique travaillant auprès de l’UNESCO, des Nations unies, de la Commission des Droits de l’Homme à Genève et du Conseil de l’Europe pour « promouvoir la paix ». L’association fut fondée en 1945 Mgr Pierre-Marie Théas, l’un des rares évêques à avoir dénoncé le génocide des Juifs et, qui, arrêté en juin 1944, avait prêché auprès de ses co-détenus « l’amour de ses ennemis » prôné par l’Evangile. Une section de Pax Christi fut créée en Allemagne au sortir de la guerre, et quelques années plus tard, celle-ci offrit symboliquement un calice à la paroisse d’Oradour-sur-Glane en « réparation » du massacre et de la destruction du village commis en 1944 par les S.S. Pax Christi s’est ensuite fait connaître en tentant de mettre faim à des conflits armés en Irlande du Nord ou au Moyen-Orient, ainsi que par ses actions en faveur du désarmement menées lors de la guerre froide. Au nom du « respect de la création », Pax Christi est depuis une dizaine d’années impliquée dans les réflexions liées à l’écologies.
- Friends of Sabeel, solidaire de Sabeel, le Centre oecuménique de la théologie de la libération situé à Jerusalem. Les amis du centre cherchent à « populariser en Grande-Bretagne la lutte du peuple palestinien et défendent une solution juste dans la région, basée sur le respect du droit international et des droits humains, la tolérance religieuse et un partage juste des ressources naturelles ». Afin d’aboutir à « une paix juste en Palestine et en Israël », Friends of Sabeel « s’efforce de développer une spiritualité basée sur la justice, la paix, la non-violence, la libération et la réconciliation ». Cette association est d’ailleurs l’éditrice de la traduction anglaise de Kairos Palestine.
- Enfin Amos Trust, organisation œcuménique travaillant avec les autres structures du mouvement de solidarité avec la Palestine (musulmanes, juives et laïques. Le nom de l’association (qui signifie « la coalition d’Amos ») est une référence au Livre d’Amos, prophète de l’Ancien testament, dont la tradition situe l’écriture entre les années 765 et 750 avant notre ère. Témoin des destructions de Damas, Gaza, Tyr, Edom, Amon et Moab « à cause de trois crimes, voire même de quatre » (chapitres 1 et 2), Amos est chargé d’inviter le peuple d’Israël à retourner à la Justice (chapitre 7), dans un texte marqué par l’impossibilité matérielle et spirituelle de s’extraire de ses responsabilités (« Le lion rugit : qui ne serait pas effrayé ? Le seigneur, l’Eternel, parle:qui pourrait ne pas prophétiser ? Faites retentir votre voix dans les palais d’Asdod et dans les palais de l’Egypte, et dites : Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie et voyez quel immense désordre au milieu d’elle, quelles violences s’y commettent ! », chapitre. 3, versets 8 et 9). Guidée par la croyance en Dieu et par les principes de Justice et de responsabilité devant les autres, l’association fut fondée en 1985 en soutien notamment l’Appel Kairos sud-africain. L’association est aussi connue pour son aide aux enfants des townships, ainsi que son soutien aux luttes pour la dignité en Inde. La solidarité avec le peuple palestinien est aujourd’hui l’une de ses activités importantes, et la stratégie d’Amos Trust vise à convaincre les Eglises de répondre à l’appel. Le soutien de l’Eglise méthodiste à Kairos Palestine,et son appel au boycott des produits des colonies, sont à ce jour les principaux succès remportés par Amos Trust, qui multiplie les occasions de populariser la campagne Kairos Palestine en Grande-Bretagne.
D’abord, pour permettre l’implication de jeunes et permettre un certain nombre de discussions sur le rôle des chrétiens dans la lutte pour la paix en Palestine, Amos Trust a initié la campagne Palestine now (tentative de traduction de Kairos Palestine) « pour ceux qui veulent la justice et la paix pour les peuples d’Israël et de Palestine, pour ceux qui croient qu’en tant que chrétiens, nous devons nous engager et répandre la vérité sur la situation présente en terre sainte. ». Palestine Now est un « espace pour discuter, se poser des questions, échanger des idées, échanger des informations, en bref, travailler ensemble pour permettre à un nombre grandissant de personnes de s’intéresser à la Palestine. ».
Ensuite, à la Pentecôte 2012, plus de 70 Chrétiens de Grande-Bretagne et d’Irlande se sont réunis sur l’île écossaise d’Iona pour répondre à l’appel Kairos. Reconaissant « l’urgence de la situation » et « la nécessité pour les chrétiens britanniques de répondre à l’urgence ». L’appel issu de cette conférence définit le Kairos comme « le moment de choisir, prendre le parti de la Justice et des droits humains » et affirme : « aussi éprouvant que puisse être le trajet, nous envisageons le moment du Kairos avec conviction et espoir. Nous reconnaissons notre responsabilité en tant que personnes suivant Jésus-Christ et répandant la parole prophétique avec courage ».D’un point de vue théologique, l’appel d’Iona se revendique de la pensée de Robert McAfee Brown (1920-2001), membre de l’Eglise Presbytérienne des Etats-Unis et lié à la théologie de la libération, et notamment de ses propos selon lesquels « quand une partie de la communauté chrétienne s’adresse à une autre partie de la communauté, celle à qui l’on s’adresse a le devoir d’écouter ». L’appel d’Iona dit aussi suivre « l’appel à être près » auquel fait référence l’Evangile de Luc (« Il dit encore aux foules : « Quand vous voyez un nuage se lever à l’ouest, vous dites aussitôt : « La pluie vient », et c’est ce qui se passe. Quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites : « Il fera chaud », et c’est ce qui arrive. Hypocrites ! Vous savez reconnaître l’aspect de la terre et du ciel ; comment se fait-il que vous ne reconnaissiez pas ce temps-ci ? Et pourquoi ne discernez-vous pas par vous même ce qui est juste ? », chapitres 12, versets 54 à 57). Pour ce qui est des prises de positions politiques et appels à l’action, l’Appel d’Iona :
- S’oppose au silence assourdissant des Eglises face à la négation continue des droits humains et politiques du peuple palestiniens
- Affirme son accord avec l’Appel Kairos et répète que l’occupation des territoires n’est pas seulement illégal au regard du droit international, mais est aussi un pêché contre Dieu et l’Humanité
- Appelle les Eglises et les théologiens à s’opposer à la manière dont la Bible peut être utilisée pour justifier l’oppression et l’injustice
- Appelle à répondre à l’invitation sincère des frères palestiniens à « venir et voir », mais à participer seulement aux pèlerinages qui permettent d’entendre les expériences des Palestiniens, durement concernés par la réalité de l’occupation.
- Appelle les chrétiens à faire pression sur les gouvernements nationaux et sur l’Union Européenne pour qu’ils manifestent un soutien à la justice pour les Palestiniens comme condition préalable à la sécurité pour tous.
- Fait sien l’appel de Kairos à supporter les groupes palestiniens et israéliens pour la paix, dans leur résistance non violente à l’oppression, particulièrement leur appel à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissements, Sanctions), ainsi que les autres formes d’actions directes non-violentes.
Enfin, en prolongement du soutien à l’appel lancé par les Palestiniens à « venir et voir », Amos Trust prévoit plusieurs voyages en Palestine, en opposition aux pèlerinages « en Israël » maintenant les pèlerins à l’écart de la réalité de l’occupation :
- En avril prochain, à Bethléem, les croyants se retrouveront pour « combattre l’injustice, faire vivre l’espoir, reconstruire une maison démolie et passer du temps avec des militants Palestiniens et Israéliens »
- En mai, aura lieu un « pèlerinage alternatif » à Bethléem, Jérusalem et Nazareth pour « rencontrer des militants Palestiniens et Israéliens et les communautés chrétiennes palestiniennes, écouter et réfléchir »
- En août et et septembre, se déroulera un séjour voyage réservé aux 18-30 ans, pour « voir les conséquences de l’occupation, s’engager dans des projets locaux en lien avec l’environnement, le sport et les arts. »
Si la majorité des Eglises et des ONG chrétiennes n’a pas rejoint la campage Kairos Palestine, celle-ci rencontre un certain écho chez de nombreux fidèles. Par ailleurs, bien que l’ONG Christian Aid et l’Eglise des Quakers ne se soient pas engagées dans la campagne BDS, celles-ci ont tout de même demandé récemment au gouvernement de Grande-Bretagne d’interdire la vente des produits des colonies. Le signe d’une dynamique en cours …