Justice Minister Shaked: Israel should counter boycott with boycott
La ministre de la justice, Ayelet Shaked, a dit à la Knesset mercredi dernier, que le moyen de contrer le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions est de riposter et de « boycotter quiconque nous boycotte ».
« Il y a trois choses à la base du boycott : l’antisémitisme classique, l’Islam radical et la simple naïveté » a dit Shaked lors d’un débat sur comment réagir aux efforts faits pour exercer une pression sur Israël. « Il s’agit d’organisations éphémères ; il faut couper les liens avec elles et cesser toute coopération ».
Selon Shaked, les groupes qui boycottent Israël, « ne cherchent pas à diviser Israël mais à l’éradiquer » et leur but est de discréditer Israël, de saper ses intérêts vitaux et de l’éliminer en tant qu’État juif et démocratique. « Le groupe britannique qui a (voté) le boycott d’Israël (le syndicat national étudiant de Grande Bretagne) a refusé de boycotter l’État Islamique. Voilà les gens auxquels nous avons affaire. C’est une campagne basée sur le manque d’information et sur des mensonges ». Shaked a aussi mentionné le groupe Breaking the Silence, qui présente en Suisse une exposition de témoignages de soldats qui ont servi dans les territoires, le qualifiant de « calomniateur de l’État d’Israël ».
Elle croit que le mouvement de boycott est motivé par l’antisémitisme. « Au siècle dernier, ils ont déshumanisé les Juifs et aujourd’hui ils déshumanisent l’État des Juifs. Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont massacrés en Syrie et le monde garde le silence. Dans les États environnants, des femmes sont violées et des gens décapités, et le monde garde le silence. En Iran, les gays sont exécutés et le monde garde le silence ».
Des membres de l’opposition ont admis qu’Israël n’en fait pas assez pour empêcher le développement de BDS, mais ils ont attaqué le comportement du gouvernement Netanyahou, disant que son refus des négociations avec les Palestiniens est le principal facteur du processus qui a conduit Israël à la situation actuelle.
« Quand l’Association Palestinienne de Football a voulu suspendre Israël de la FIFA, il y a quelques jours, il y a eu un énorme tollé contre le fait de mélanger la politique et le sport et rappel a été fait qu’il est interdit de boycotter autrui » a dit le député Ahmed Tibi (de la liste arabe commune). Mais qui a été le premier à vouloir boycotter un autre pays ? C’et Matan Vilnaï qui a voulu suspendre l’Autriche de toutes activités sportives, c’est une invention blanc-bleu » a-t-il dit, en se référant à la proposition du ministre des sports d’alors, Matan Vilnaï, si l’homme politique xénophobe Joerg Haider était dans la coalition gouvernementale.
Tibi a dit que les colonies sont illégales au regard du droit international et qu’il est permis de les boycotter. « Ce n’est pas seulement permis, vous devez les boycotter », a-t-il insisté. « La demande de sanctions des institutions internationales est un combat inévitable ».
La présidente du Meretz, Zehava Galon, a évoqué l’affirmation récurrente selon laquelle il y a des éléments israéliens qui encouragent le boycott international d’Israël. « Je vais être très claire : mes collègues et moi-même nous opposons à un boycott de l’État d’Israël, mais nous ne pouvons tolérer la politique de victimisation du ministre (Ofir) Akunis et de la ministre Shaked, qui présentent un monde dans lequel quiconque ose critiquer la politique d’occupation nourrit l’antisémitisme ».
Elle a ajouté : « le gouvernement Netanyahou sert le boycott. C’est sa politique, nous ne travaillons pas pour vous et nous combattrons le fait qu’à cause de vous, il y a une délégitimisation d’Israël ».
La députée Aliza Lavie (Yesh Atid) a ajouté que tandis que la situation se détériore, la politique israélienne vis-à-vis du mouvement BDS n’est pas claire, et « au fond elle est inexistante. Nous voyons la lutte contre l’État d’Israël évoluer vers de nouvelles tribunes qui ne nous sont pas familières et nous n’avons pas de réponse ».
Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine
Source: Haaretz