Tamara Nassar – 29 juillet 2018
Ahed Tamimi, au centre, et sa mère Nariman s’expriment lors d’une conférence de presse le 29 juillet dans le village de Nabi Saleh près de Ramallah en Cisjordanie occupée, à l’occasion de leur libération après avoir passé 8 mois dans une prison israélienne. (Shadi Hatem / APA images)
Dimanche, les forces armées israéliennes ont libéré de prison l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi et sa mère Nariman.
Toutes les deux ont été accueillies comme des héroïnes dans leur village de Nabi Saleh en Cisjordanie occupée et leur libération a été couverte par les médias internationaux :
https://twitter.com/ALQadiPAL/status/1023504006927265793
Palestine Alqadi
Dernières nouvelles : Israël a libéré de prison l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi et sa mère après une peine de 8 mois.
She’s free!!!!!! ❤️❤️❤️❤️#عهد_حرة #عهد_التميمى #عهد_التميمي_جميلة_فلسطين pic.twitter.com/0DXUElRSxW
— Sarah El Monzer (@SeraMonzer) July 29, 2018
Sarah El Monzer
Elle est libre !!!!!!
#بالصور و #الفيديو: عهد التميمي ووالدتها تتنسمان عبير الحرية بعد 8 شهور من الاعتقال
التفاصيل: https://t.co/HEnUj9CbEf#عهد_حرة#عهد_التميمي pic.twitter.com/Y7e4ozcF8c— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) July 29, 2018
Shebab Agency
Ahed et sa mère ont passé huit mois en prison et ont payé des amendes se montant à plus de 3.000 $.
Ahed a dit qu’elle n’avait aucun regret d’avoir giflé un soldat israélien, geste qui a entraîné la revanche de l’armée israélienne contre elle et sa famille.
« Je n’ai rien fait que je doive regretter », a dit Ahed à Al Jazeera. « C’était une réaction naturelle à la présence d’un soldat chez moi. C’est le soldat qui est venu jusque chez moi, je ne suis pas allé le chercher pour le frapper. »
« Je ne vais pas regretter quelque chose qui n’est pas mal », a ajouté Ahed.
« Elle m’a appris à aimer la vie »
A une conférence de presse après sa libération, Ahed a dit : « La prison m’a appris comment être patiente, comment vivre en groupe. Elle m’a appris à toujours aimer la vie, parce que, lorsqu’on est en prison, tout semble avoir plus de valeur. »
بعد أن نالت حريتها من سجن الاحتلال..
سألنا عهد التميمي ماذا تعلمت من تجربة السجن، فكيف أجابت؟ pic.twitter.com/XhG06IuFJO— AJ+ عربي (@ajplusarabi) July 29, 2018
AJ+ arabi
Ahed a ajouté qu’elle avait fait face à beaucoup de difficultés en prison.
« Je suis heureuse, mais mon bonheur n’est pas complet parce que mes sœurs prisonnières ne sont pas avec moi. J’espère qu’elles seront libérées rapidement », a dit Ahed.
https://twitter.com/KhaledSafi/status/1023488017539981312
Khaled Safi
Al Jazeera a couvert en direct le retour d’Ahed dans son village de Nabi Saleh.
Elle a dit à la chaîne qu’elle avait poursuivi ses études en prison, y compris une classe de droit international et humanitaire. Elle a ajouté qu’elle avait l’intention de faire des études de droit parce que « rien n’effraie plus [l’occupation] que la vérité.
#شاهد | #عهد_التميمي تتحدث للجزيرة عن تجربتها داخل سجون الاحتلال وتوجه رسالتها للفلسطينيين pic.twitter.com/cEiEEnMpt1
— قناة الجزيرة (@AJArabic) July 29, 2018
AJ Arabic
Ahed Tamimi said she and other prisoners challenged the occupation in prison by studying for their final exams yet faced consistent stress and abuse by Israelis who tried to shut down the class. They even studied international law and human rights. pic.twitter.com/LQstjJotWi
— Dena Takruri (@Dena) July 29, 2018
Dena Takuri
Ahed Tamimi a dit que elle et les autres prisonnières ont défié l’occupation en prison en étudiant pour passer leurs examens tout en étant confrontées à un stress inévitable et aux mauvais traitements des Israéliens qui ont essayé de fermer la classe. Elles mont même étudié le droit international et les droits de l’Homme.
Soutien international
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Ahed pour la congratuler pour sa libération et la féliciter pour « sa bravoure et sa détermination », ont rapporté les média turcs.
D’autres politiques, artistes et célébrités, dont le Premier ministre libanais Saad Hariri, ont exprimé sur Twitter leurs félicitations à Ahed :
مبروك للفتاة الشجاعة #عهد_التميمي خروجها الى الحرية وتحية الى كل المناضلين الفلسطينيين في سجون الاحتلال الاسرائيلي ولكل الشعب الفلسطيني البطل.#فلسطين pic.twitter.com/To3NdsL5nf
— Saad Hariri (@saadhariri) July 29, 2018
Saad Hariri
منعرف الكرامة إلها تَمَن..
بتخلّينا نعيش أحرار والحرية طعما حلو..#عهد_التميمي pic.twitter.com/6V1TGqqgI7— Najwa Karam (@najwakaram) July 29, 2018
Najwa Karam
مبروك الحرية #عهد_التميمي
أجمل خبر لأهم قضية. كل أهل فلسطين عندن بطلة— Elissa (@elissakh) July 29, 2018
Elissa
#AhedTamimi and her mother are finally free after spending 8 months in Israel's jails. July 29, 2018.
Good morning from Palestine. pic.twitter.com/wv5mzG1gUU
— Annemarie Jacir (@AnnemarieJacir) July 29, 2018
Annemarie Jacir
Ahed Tamimi et sa mère sont enfin libres après avoir passé 8 mois dans les prisons israéliennes.
Bonjour de Palestine.
Prison was meant to break Ahed Tamimi’s spirit yet she is even more of a hero following her release. Israel needs to understand that you can't oppress justice and that the government's actions will only strengthen anti-occupation protesters.
— Yousef Jabareen (@DrJabareen) July 29, 2018
Yousef Jabareen
La prison était faite pour briser le courage de Tamimi alors qu’elle est encore plus considérée comme une héroïne après sa libération. Israël devrait comprendre qu’on ne peut opprimer la justice et que les actes du gouvernement ne feront que renforcer les manifestants anti-occupation.
Fabien Gay
Ahed Tamimi enfin libre ! Continuons la mobilisation pour obtenir la libération de @salah_hamouri. https://t.co/NsDfMjNQLR
— Fabien Gay (@fabien_gay) July 29, 2018
Hoy Ahed Tamimi, de 16 años, será juzgada por un tribunal militar con un índice de condenas del 99,7%. La familia Tamimi lleva años privada de acceso a agua por la presión de una colonia israelí cercana. Basta de ocupación israelí. Palestina libre.https://t.co/TIlNw3YFgt pic.twitter.com/D6L2wFa4HC
— Irene Montero (@IreneMontero) January 15, 2018
Irene Montero
David Shoebridge
Ahed Tamimi était une adolescente palestinienne poursuivie devant un tribunal militaire israélien dont le taux d’inculpation est de 99 % – elle est libre maintenant, mais brutalisée, et symbole de la résistance.
Ahed Tamimi was a Palestinian teenager prosecuted in a Israeli military court with a 99% conviction rate – she is free now but brutalised and a symbol of resistance https://t.co/MnfgRvWMyM
— David Shoebridge (@ShoebridgeMLC) July 29, 2018
L’adolescente palestinienne Ahed Tamimi libérée de prison
’La résistance continue jusqu’à la fin de l’occupation’, dit la jeune fille de 17 ans à son retour chez elle.
The Guardian
Today, it’s announced a Palestinian child will be released from 8 months in jail.
Many more Palestinian children remain in jail still.
When I visited the occupied territories, I saw Palestinian children on trial in military courts, tried in a language they don’t speak. pic.twitter.com/DWEqu2zl3N
— Richard Burgon MP (@RichardBurgon) July 27, 2018
Richard Burgon, député
Aujourd’hui, on annonce qu’une enfant palestinienne sera libérée après 8 mois de prison.
Beaucoup d’autres enfants palestiniens sont encore en prison.
Quand je suis allé dans les territoires occupés, j’ai vu des enfants palestiniens jugés dans des tribunaux militaires, jugés dans une langue qu’ils ne parlent pas.
Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité Palestinienne à Ramallah, a rencontré Ahed Tamimi le jour de sa libération.
Artistes arrêtés
La semaine dernière, l’avocate de la défense Gaby Lasky a annoncé qu’Ahed et sa mère seraient libérées dimanche.
Alors que la famille, les amis et les média attendaient ce moment dimanche matin de bonne heure, les autorités israéliennes ont changé plusieurs fois le lieu de la libération, chose que beaucoup ont perçue comme un acte délibérément malveillant.
It’s 5:45am. Family and friends of Ahed and Nariman Tamimi drove over an hour to the Jbara checkpoint. Israeli prison services just announced that they will be releasing them from Rantees instead. We have to drive back to where we started. They’re playing with us.
— Rana Nazzal رنا نزال (@rananazzalh) July 29, 2018
Rana Nazzal
Il est 5 H.45. La famille et les amis d’Ahed et Nariman Tamimi ont roulé pendant une heure jusqu’au checkpoint de Jbara. Les services de la prison israélienne ont, alors seulement, annoncé qu’elles seraient libérées à la place à Rantees. Nous avons dû retourner en voiture jusque là d’où nous étions partis. Il se moquent de nous.
Confusion about where Israel will release Ahed Tamimi and her mom continues. After 4 hours of chaos, her father just got a call saying they’re taking them straight to Nabi Saleh. pic.twitter.com/QdoCJYrOEF
— Dena Takruri (@Dena) July 29, 2018
Dena Takruri
La confusion à propos de l’endroit où Israël libérera Ahed Tamimi et sa maman continue. Après 4 heures de chaos, son père vient juste de recevoir un appel disant qu’ils les emmenaient directement à Nabi Saleh.
Samedi, les forces armées israéliennes ont arrêté deux artistes italiens et un artiste palestinien qui, les jours précédant sa libération, peignaient une fresque d’Ahed sur le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie.
Israel is expelling two Italian graffiti artists who were painting a mural of #AhedTamimi, a Palestinian teenager released Sunday from Israeli prison, on the separation barrier in the West Bank city of Bethlehem https://t.co/ZQrtNNP6ve pic.twitter.com/ZgsNGxdavM
— CODEPINK (@codepink) July 29, 2018
CODEPINK
Israël expulse deux artistes graffeurs italiens qui peignaient une fresque d’Ahed Tamimi, adolescente palestinienne libérée dimanche d’une prison israélienne, sur la barrière de séparation dans la ville de Bethléem en Cisjordanie.
Israël a libéré les artistes dimanche et ont ordonné aux deux Italiens de quitter le pays dans les 72 heures.
Maltraitance sur enfant
Alors qu’Ahed est célébrée comme un symbole de la résistance palestinienne, dans sa communauté et à l’étranger, beaucoup ont remarqué qu’elle était encore une enfant – l’une parmi les centaines soumis à la maltraitance et à la détention par les forces d’occupation israéliennes.
This is the moment #AhedTamimi walked free.
But hundreds of Palestinian children remain in prison, despite many having committed no recognizable crime. #Israel must stop its discriminatory policies against Palestinian children. pic.twitter.com/xBlDXcAeFZ
— Amnesty International (@amnesty) July 29, 2018
Amnesty International
C’est le moment où Ahed Tamimi est sortie libre.
Mais des centaines d’enfants palestiniens restent en prison, bien que beaucoup d’entre eux n’aient commis aucun crime identifiable. Israël doit mettre fin à sa politique discriminatoire contre les enfants palestiniens.
So much of Palestinian life is spent resisting, even unintenionally, theres little space to develop beyond that…but our heroes in Palestine are just people, mothers and brothers and children…#AhedTamimi a child, forced into heroism, is still just a child
Ahed and ice cream pic.twitter.com/xSv6d2COPg— Lamis Deek لميس ديك (@Lamis_Deek) July 29, 2018
Lamis Deek
Une si grande part de la vie des Palestiniens se passe à résister, mais sans le vouloir, qu’il reste peu de place pour le reste… mais nos héros en Palestine sont juste des gens, des mères et des frères et des enfants… Ahed Tamimi, une enfant forcée à l’héroïsme, n’est pourtant qu’une enfant.
Ahed et une crème glacée
« J’ai laissé derrière moi trois enfants prisonnières, Lama al-Bakri, Hadiya Ereinat et Manar Shweiki », a-t-elle dit à Al Jazeera.
Il y a actuellement presque 300 enfants palestiniens dans les prisons militaires israéliennes, dont presque 50 ont moins de 16 ans.
« Il est temps maintenant de libérer les centaines d’autres enfants palestiniens emprisonnés à tort par les tribunaux militaires israéliens », a déclaré Amnesty International à la lueur de la libération d’Ahed
Son affaire met en lumière les torts systématiques faits aux enfants palestiniens, ce qui a poussé même les avocats américains à exiger une action.
La semaine dernière, la Démocrate Betty McCollum a pris la parole à la Chambre des Représentants des Etats Unis pour exhorter ses collègues législateurs a soutenir avec elle le projet de loi qu’elle a présenté en novembre et qui interdirait l’aide militaire américaine à Israël utilisée pour la détention, les mauvais traitements et la torture d’enfants palestiniens.
WATCH: In Congress today, @BettyMcCollum04 urged her colleagues to co-sponsor a bill calling for an end to supporting Israel's violent military detention and abuse of Palestinian children through U.S. funds. pic.twitter.com/QYFmpgvaXp
— IMEU (@theIMEU) July 24, 2018
The IMEU
ATTENTION : Au Congrès aujourd’hui, Betty McCollum a exhorté ses collègues à soutenir avec elle un projet de loi pour mettre fin au soutien à la détention militaire violente pratiquée par Israël et aux mauvais traitements sur les enfants palestiniens grâce aux financements américains.
Cette législation a actuellement le soutien de 29 législateurs.
Mise en prison pour une gifle
Ahed, qui a eu 17 ans en prison, a été accusée d’agression contre des soldats et d’incitation après qu’une vidéo prise par sa mère ait circulé, montrant Ahed et sa cousine Nour giflant et repoussant deux soldats israéliens lourdement armés le 15 décembre.
Peu avant la confrontation enregistrée dans cette vidéo virale, des soldats israéliens avaient tiré à la tête son cousin de 15 ans Muhammad Fadel Tamimi, le blessant gravement.
Ahed a été arrêtée en pleine nuit chez elle à Nabi Saleh le 19 décembre.
Nour et Nariman ont également été arrêtées par l’armée après l’incident de l’enregistrement vidéo. Nour a passé 16 jours en prison et a dû payer une amende de presque 600 $.
Muhammad a été libéré après avoir été forcé de confesser mensongèrement qu’il n’avait pas été atteint à la tête par les soldats israéliens, mais qu’il était tombé de vélo.
En mai, les soldats de l’occupation israélienne ont arrêté Waed Tamimi, frère d’Ahed, dans sa maison à Nabi Saleh.
Les soldats israéliens ont battu et contusionné Waed, 21 ans à l’époque, et il a été hospitalisé.
Il est toujours en prison.
Alors qu’Ahed et sa famille ont été soumis à la poigne de fer de l’occupation militaire d’Israël, aucun soldat n’a été tenu pour responsable du tir sur Muhammad Tamimi ni des meurtres et blessures des résidents de Nabi Saleh et des autres membres de la famille Tamimi.
Emprisonner des journalistes
Entre temps, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté le 24 juillet chez elle, dans la vile d’Hébron en Cisjordanie occupée, l’écrivaine et journaliste palestinienne Lama Khater.
La fille de Khater, Bisan al-Fakhouri, a posté sur les média sociaux des photos de sa mère serrant dans ses bras son plus jeune frère avant d’être emmenée :
https://twitter.com/qudsn/status/1021534240931045378
Israël soumet Khater à de mauvais traitements pendant les interrogatoires et à des privations de sommeil, a dit son avocat à l’Agence Ma’an News.
Khater travaille entre autres pour Al Jazeera, Quds News Network et Meem Magazine.
« Nous sommes préoccupés par l’emprisonnement de Lama Khater étant donné l’utilisation fréquente par Israël de mesures juridiques, dont la détention administrative, pour garder les journalistes en prison sans fournir aucune charge contre eux », a déclaré Sherif Mansour du Comité de Protection des Journalistes.
« Les autorités israéliennes doivent expliquer immédiatement pourquoi elles la retiennent , ou la laisser sortir. »
On dit que le fils de Khater s’est vu interdire l’entrée dans une audience du tribunal militaire et empêcher de voir sa mère.
https://twitter.com/QudsNen/status/1023670238297157632
Quds News Network
L’occupation israélienne a interdit au fils de Lama Khater, journaliste palestinien bien connu, arrêté par les forces israéliennes la semaine dernière, d’entrer au tribunal pendant le procès de sa mère pour la voir.
Ali Abunimah a contribué à l’enquête.
Traduction : J Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : The Electronic Intifada