Durant le mois de juin, les forces d’occupation israéliennes ont tiré, pour le tuer, sur un automobiliste palestinien à un check-point dans le secteur de Jérusalem, en Cisjordanie, dans ce qui apparaît comme une exécution extrajudiciaire.
Ahmad Mustafa Erakat, 26 ans, conduisait une voiture de location et il allait chercher sa mère et ses sœurs dans un salon de beauté avant un mariage familial, lorsqu’il a été abattu par la police des frontières israélienne au check-point Container près du village d’Abu Dis, le 23 juin.
Israël a prétendu qu’Erakat avait heurté intentionnellement des soldats avec sa voiture.
Une vidéo de l’incident montre le véhicule faisant une embardée vers le check-point, jetant un soldat au sol lui causant, dit-on, des blessures légères. Le conducteur sort du véhicule et en quelques secondes, il est abattu alors qu’il courait à reculons pour s’éloigner des soldats.
Les images montrent qu’Erakat ne représentait aucune menace immédiate et que les forces israéliennes n’ont pas tenté de recourir à des moyens non-meurtriers pour le retenir avant de tirer pour le tuer.
La famille d’Erakat a déclaré qu’il avait été « tué de sang-froid ».
Des corps détenus
Israël détient le corps d’Erakat, ainsi que les restes de plus 60 autres Palestiniens tués récemment par ses forces d’occupation.
L’an dernier, la Haute Cour d’Israël a approuvé la rétention des corps des Palestiniens tués afin qu’ils exercent une influence dans les négociations politiques.
Erakat est le quatrième Palestinien tué jusqu’à présent cette année dans ce qu’Israël a prétendu être des attaques à la voiture-bélier.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont longtemps accusé Israël de pratiquer la politique du tirer pour tuer. Les enquêtes conduites par ces organisations ont fréquemment révélé que les allégations d’Israël sur ces attaques n’étaient que mensonges.
Toujours en juin, Rami Saad al-Ghalban, 43 ans, est mort des blessures subies lors d’une manifestation de la Grande Marche du Retour le long de la frontière de Gaza avec Israël, en août 2018.
Une commission d’enquête indépendante des Nations Unies a conclu que l’usage par Israël de la force meurtrière contre des manifestants justifie une enquête et des poursuites pénales et qu’elle peut constituer un crime de guerre et un crime contre l’humanité.
Deux douzaines de Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens jusqu’à présent cette année. Un Israélien, un soldat, a été tué dans le contexte de l’occupation, durant la même période.
« Le système d’autorisation d’Israël, qui fait partie intégrante du bouclage illégal de la bande de Gaza, constitue une mesure arbitraire et inutile qui conditionne illégalement les besoins urgents et vitaux de milliers de Palestiniens » ont déclaré les groupes de défense des droits de l’homme.
Les bébés sont morts après que l’Autorité palestinienne a réduit ses relations avec Israël, incluant la coordination des autorisations, en protestation contre les projets d’Israël d’officialiser son annexion des terres qu’il occupe en Cisjordanie.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont demandé au ministère de la Défense israélien que les déplacements depuis Gaza soient autorisés « indépendamment de la coordination avec l’Autorité palestinienne ».
Une brusque montée du coronavirus
Le nombre de cas confirmés de coronavirus en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a fait une brusque montée lors de la deuxième moitié de juin.
Le nombre total des cas de COVID-19 a quadruplé, passant de 700 le 16 juin à plus de 2 700 au 30 juin, « l’un des taux les plus élevés signalés dans le monde durant cette période », selon le groupe de surveillance des Nations Unies OCHA.
« Six personnes sont mortes, ce qui porte à 11 le nombre cumulé des victimes » dans les territoires palestiniens, ajoute l’OCHA.
Tous ces nouveaux cas ont été enregistrés en Cisjordanie, avec Hébron, sa ville la plus peuplée, comme épicentre de la récente épidémie.
L’OCHA a attribué cette résurgence « au relâchement des restrictions et au manque de respect des règles de santé publique de la part de la population durant les semaines qui ont précédé ».
L’Autorité palestinienne a annoncé une fermeture totale de cinq jours de la Cisjordanie à partir du 2 juillet pour réduire la propagation du virus.
Les cas de coronavirus ont également monté en Israël, où le ministre de la Santé a déclaré que le pays se trouvait « au début d’une deuxième vague ».
Il y a eu plus de 26 000 cas confirmés de coronavirus en Israël, plus de 300 d’entre eux étant mortels.
Le nombre global de morts dus au coronavirus a dépassé le seuil des 500 000 à la fin du mois de juin, un quart de ces victimes se sont produites aux États-Unis.