Mardi 5 octobre 2021, le Sénat français a largement adopté (sans les exemples) une résolution assimilant antisionisme et antisémitisme, reprenant la définition de l’antisémitisme promue par l’IHRA (Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste). Elle fait écho à une résolution votée par l’Assemblée nationale en 2019, à l’initiative du député Sylvain Maillard, récemment épinglé dans l’affaire dite des Pandora Papers.
La résolution, proposée par la majorité de droite et soutenue par le gouvernement, a été votée par tous les groupes politiques, à l’exception du groupe écologiste, qui s’est abstenu, et par le groupe CRCE (Communiste Républicain Citoyen et Ecologiste) qui n’a pas pris part au vote.
Suite à cette résolution, Marlène Schiappa, ministre chargée de la citoyenneté, a exprimé sa joie quant à la démarche suivie par le Sénat, tout en rappelant que cette résolution « n’a pas de valeur juridique contraignante, elle ne modifie pas notre droit […] mais elle peut servir de base à l’application de la loi, comme servir de base aux politiques publiques ».
Si la ministre a assuré que « la résolution précise que la définition de l’antisémitisme que nous recommandons n’est pas contradictoire avec la liberté de critiquer les politiques menées par le gouvernement israélien », il n’en reste pas moins que la résolution votée reprend la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, qui associe antisionisme et antisémitisme pour censurer toute critique de la colonisation et de l’apartheid israéliens. Instrumentalisée pour stigmatiser le mouvement de solidarité avec les Palestiniennes et les Palestiniens, cette définition a clairement pour objectif de faire taire l’opposition et la résistance aux politiques menées par le gouvernement israélien.
Adoptée par le Parlement européen, par l’Assemblée Nationale française, et soutenue par Emmanuel Macron en 2019, la définition de l’IHRA a également été adoptée par les villes de Paris et de Nice.
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