Qui est Basil Khalil ? Un réalisateur britannico-palestinien décroche le gros lot au festival du film de Toronto

Le réalisateur, dont le film « A Gaza Weekend » a remporté le prestigieux prix Fipresci, explique que tout a commencé par « erreur ».

Basil Khalil est un réalisateur primé, ayant à son actif une série de documentaires, dont plusieurs sur la Palestine. Photo: Festival de Cannes 

Par Hareth Al Bustani, le 19 Septembre 2022

La production britannico-palestinienne, A Gaza Weekend, a remporté le prix Fipresci du festival international du film de Toronto.

L’annonçant comme le gagnant de cette année, le jury du Fipresci a récompensé le film pour « son empathie et son intelligence à filmer notre époque » et son « approche audacieuse de la satire contemporaine et du cinéma mondial ».

« La mise en scène de Basil Khalil fait place aux moments les plus tristes et les plus tendres de crises relationnelles même lorsqu’il intensifie adroitement l’humour grivois, filmant la survie comme quelque chose de très sérieux et de très amusant pour ces personnages, » explique le communiqué.

Toutefois, dans son discours de remerciements préalablement enregistré, Khalil déclare que le projet à commencé par une heureuse « erreur », qui a débuté lorsqu’il a tenté d’impressionner un producteur lors d’une rencontre à Cannes.

« Quand ils m’ont demandé si j’avais un script j’ai menti et j’ai dit oui. Du coup j’ai dû en écrire un rapidement, » explique Khalil. « Nous ne pensions pas que cette idée nous mènerait au Covid, à des avant-premières ni à remporter un prix lors d’un festival si prestigieux. »

‘A Gaza Weekend’ a été récompensé pour sa manière innovante d’utiliser l’épidémie de Covid-19 afin de mettre en lumière la vie des Palestiniens sous occupation. Photo: Toronto Film Festival 

Après avoir remercié son co-auteur Daniel Ka-Chun Chan ainsi que les producteurs Amina Dasmal et Robin Fox, il a salué les bailleurs du films par un clin d’œil satirique. Présentant face caméra une bouteille d’eau de javel, au lieu de son prix, Khalil a déclaré « je vous dédie cette récompense ».

Le discours de remerciements du réalisateur était fidèle à l’esprit et à l’humour que la critique de A Gaza Weekend a salué. Le film se sert de l’épidémie de Covid-19 pour explorer les vies de Palestiniens sous occupation.

Le préambule se concentre sur un homme anglais et sa compagne israélienne, un couple fortuné, qui se retrouvent coincés en Israël lorsqu’un virus, connu sous le nom de ARS, apparaît. Leur seul espoir de pouvoir s’échapper est d’entrer clandestinement dans la Bande de Gaza, qui grâce au mur de séparation, est connu comme “l’endroit le plus sûr du monde”.

Ce n’est pas la première fois que Khalil est récompensé pour son travail : son précédent court métrage, Ave Maria , une comédie sur la rencontre entre des nonnes catholiques et un groupe de colons israéliens, a été nominé aux Academy Award  pour le meilleur court métrage de fiction en 2016. Ayant fait ses débuts à Cannes, ce film a été projeté dans plus de 200 festivals de film à travers le monde, récoltant plus de 40 prix sur son chemin.

Le précédent court métrage de Basil Khalil, ‘Ave Maria’, a été nominé pour le meilleur court métrage de fiction des Academy Award en 2016. Photo: MAD Solutions and Ouat Media 

Dans une précédente interview dans The National, Khalil, qui est né et qui a grandit à Nazareth, d’un père palestinien et d’une mère britannico-irlandaise, évoque le pouvoir de la satire : « les Palestiniens ont un grand sens de l’humour, et quiconque dans le monde a souffert développe toujours un grand sens de l’humour afin d’alléger sa souffrance et sa peine. »

Le réalisateur récompensé a également une série de documentaires à son actif, dont plusieurs sur la Palestine. 

La télévision et le cinéma palestinien jouissent d’une renaissance en ce moment. Mo Amer est récemment devenu le premier palestinien à être le personnage principal dans une émission de télévision états-unienne, avec sa série Netflix, Mo. Toronto va également accueillir le Festival de film palestinien de Toronto ce jeudi, puis ce sera le Festival de film palestinien de Boston le 14 Octobre. 

Le troisième festival du film des réfugiés palestiniens débutera à Bethléem plus tard ce mois-ci, avec la projections de 23 films du monde entier. 

Sur l’intérêt de dépeindre les vies des Palestiniens, Khalil déclare : “C’est essentiel de voir autre chose de la Palestine. Quand tu le mets en film et qu’il est vu à travers le monde, les gens y font plus attention. »

Trad. L.G pour l’Agence Média Palestine

Source : The National News

Retour haut de page