Gaza : 37 900 Palestiniens tués par Israël, dont 14 100 enfants

Après 270 jours de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, Israël a assassiné plus de 37 900 Palestiniens depuis le 7 octobre selon l’OCHA.

Par l’Agence Média Palestine, le 02 juillet 2024

Vue du camp de réfugiés de Jénine, le 23 mai 2024. (Photo : Mohammed Nasser/APA Images)

Les massacres israéliens de civils palestiniens assiégés dans la bande de Gaza se poursuivent, malgré de nombreuses condamnations d’organismes internationaux. Ce lundi 1er juillet, le premier ministre espagnol Pedro Sachez condamnait « l’incitation étendue et flagrante au génocide, à l’expulsion et au nettoyage ethnique à Gaza par des personnalités publiques » israéliennes, et a officiellement demandé à ce que l’Espagne se joigne à l’action en justice intentée par l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide présumé, devant la Cour internationale de Justice.

Selon un rapport de l’OCHA du 1er juillet 2024, plus de 37 900 Palestiniens ont été tués dans la bande Gaza par l’armée israélienne entre le 7 octobre 2023 et le 1er juillet 2024, et plus de 508 en Cisjordanie, ainsi que 87 060 personnes blessées. Les bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes continuent, faisant de nouvelles victimes, provoquant des déplacements et la destruction de maisons et d’autres infrastructures civiles. Un rapport de l’Unicef du 11 juin dénombrait parmi ces victimes plus de 14 100 enfants tués.

L’OCHA rapporte les massacres suivants, qui figurent parmi les plus meurtriers signalés entre le 27 juin et le 1er juillet :

  • Le 27 juin, vers 20 heures, au moins 13 Palestiniens tués et au moins 30 autres blessés dans des bombardements qui ont touché leurs tentes dans eu campement de réfugiés dans le quartier Ash Shakush d’Al Mawasi, à l’ouest de Rafah.
  • Le 28 juin, vers 22 heures, quatre Palestiniens, dont deux enfants tués et dix autres blessés lors d’une frappe sur une maison près du stade Al Yarmouk, dans le centre-ville de Gaza.
  • Le 29 juin, vers 9 heures, quatre Palestiniens tués et six autres blessés dans leur maison dans la zone d’As Sidra du quartier d’Ad Daraj à Gaza.
  • Le 29 juin, vers 10 heures, sept Palestiniens tués, dont un enfant, et plusieurs autres blessés dans le quartier d’As Sabra, dans la ville de Gaza.
  • Le 29 juin, vers 13h30, quatre Palestiniens, dont deux enfants tués et d’autres blessés dans le bloc 4 du camp de réfugiés d’Al Bureij, à Deir al Balah.
  • Le 30 juin, vers 1 h 25, six Palestiniens tués et d’autres blessés dans le nord de la ville de Rafah.

L’armée israélienne a ordonné une évacuation massive des Palestiniens de la majeure partie de Khan Younis lundi, ce qui semble indiquer l’imminence d’un nouvel assaut terrestre dans la deuxième plus grande ville de la Bande de Gaza. Des flots de civils à pied ou dans des véhicules a fui en direction de Muwasi, zone désignée comme sûre par l’armée Israélienne, rapidement saturée. De nombreuses personnes ont été contraintes de dormir dehors, faute d’abri.

Le 1er juillet, une cinquantaine de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l’hôpital Al Shifa, Mohammed Abu Salmiya, ont été libérés de leur détention israélienne. Abu Salmiya a été arrêté sans inculpation en novembre 2023, et a passé plus de sept mois en détention israélienne. Lors de sa conférence de presse à l’hôpital Nasser, il a déclaré à sa libération avoir été victime de « tortures sévères ». Le 27 juin, l’avocat Khaled Mahajneh dénonçait après une visite au centre de détention de Sde Teiman des conditions « violentes et inhumaines » : « La situation là-bas est plus horrible que tout ce que nous avons entendu à propos d’Abu Ghraib et de Guantanamo. »

En juillet 2024, selon les données fournies par l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) , 9 623 Palestiniens étaient détenus par Israël, dont 3 379 détenus administratifs (35 %) sans procès et 1 402 personnes (15 %) détenues en tant que « combattants illégaux ». Ces chiffres n’incluent pas les Palestiniens de Gaza qui ont été détenus par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023 et dont le nombre reste inconnu.

Les restes explosifs et les munitions non explosées (UXO) continuent de présenter des risques importants de blessures ou de décès pour les habitants de la bande de Gaza. Les personnes déplacées à l’intérieur du territoire, les personnes retournant dans des zones précédemment bombardées ou ayant connu de violents combats, et les enfants sont particulièrement touchés. Le 29 juin, une fillette de neuf ans a été tuée et trois autres blessées par des UXO dans la zone de Qizan An Najjar, au sud de Khan Younis. Le 5 juin, six enfants avaient été blessés par l’explosion d’une UXO près de l’université Al Aqsa, dans l’ouest de Khan Younis. Le 31 mai, un homme déplacé et ses deux enfants ont été blessés par une UXO dans une école du sud de Khan Younis, a rapporté l’UNRWA le 28 juin. L’UNMAS estime que plus de 37 millions de tonnes de débris dans la bande de Gaza contiennent environ 800 000 tonnes d’amiante, d’autres contaminants et de munitions non explosées.

On compte à cette date plus de 1,7 millions de personnes déplacées, soit 75% de la population, et 70 000 habitations détruites. Les personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza souffrent d’un accès insuffisant aux abris, à la santé, à la nourriture, à l’eau et à l’assainissement, selon les missions d’évaluation des Nations Unies. La famine frappe particulièrement le nord de la bande de Gaza, où les enfants souffrent de malnutrition.

Le 27 juin, ONU Femmes a signalé qu’au moins 557 000 femmes à Gaza sont confrontées à une grave insécurité alimentaire. La situation la plus préoccupante est celle des mères et des femmes adultes, qui assument des responsabilités accrues en matière de soins et de tâches domestiques dans des tentes et des abris de fortune, « ce qui conduit beaucoup d’entre elles à sauter des repas ou à réduire leur consommation pour s’assurer que leurs enfants sont nourris ». L’enquête menée par ONU Femmes dans toute la bande de Gaza en avril a révélé que 76 % des femmes enceintes interrogées déclaraient souffrir d’anémie et que 99 % d’entre elles déclaraient avoir des difficultés à accéder aux fournitures et aux compléments nutritionnels nécessaires. En outre, 55 % des nouvelles mères ont déclaré souffrir d’un état de santé qui les empêchait d’allaiter, et 99 % ont eu du mal à obtenir suffisamment de lait maternel, ce qui a compromis la survie, la croissance et le développement de l’enfant.

Les piles d’ordures et d’eaux usées continuent de s’accumuler à Gaza et pourrissent dans la chaleur près des campements de réfugiés, l’odeur nauséabonde étant si envahissante qu’elle provoque des nausées, a rapporté le directeur de la planification de l’UNRWA, Sam Rose. Dans des conditions sanitaires désespérées, la chaleur extrême et le manque d’eau potable continuent d’alimenter la propagation des maladies infectieuses, aggravant le fardeau qui pèse sur des établissements de santé déjà débordés et manquant cruellement de ressources. Le 30 juin, le ministère de la santé a souligné que les hôpitaux étaient aux prises avec plus de 10 000 cas d’hépatite A et 880 000 cas de maladies respiratoires, ainsi qu’avec des diarrhées, des infections cutanées et des épidémies de poux. Selon l’OMS, les taux d’infections diarrhéiques sont déjà 25 fois plus élevés qu’avant le conflit. Au fur et à mesure que la situation s’aggrave, on craint de plus en plus que le choléra ne se répande, « ce qui aggraverait encore les conditions de vie inhumaines », a averti l’UNRWA.

Une Commission d’enquête sur les violations du droit international humanitaire et atteintes aux droits de l’homme, créée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, met en évidence les tactiques israéliennes de « destruction et de dislocation » à Gaza. En réponse à la divergence entre les conclusions du groupe d’experts selon lesquelles des crimes de guerre ont été commis par les forces de défense israéliennes et les affirmation du gouvernement Israélien selon lesquelles ses soldats sont parmi les plus « moralement responsables » au monde, « Je ne sais pas s’il s’agit de l’une des armées les plus morales au monde ou non, mais ce que je sais faire et ce que j’ai le pouvoir de faire, c’est évaluer les comportements criminels », a déclaré son Chris Sidoti, membre de la commission. « C’est ce que nous avons fait dans le cadre des événements récents, comme le montre le rapport. La seule conclusion que l’on puisse tirer est que l’armée israélienne est l’une des armées les plus criminelles au monde« .

Retour haut de page