L’armée israélienne a lancé ce lundi 22 juillet des attaques aériennes sur l’est de Khan Younis, quelques minutes après avoir ordonné aux habitants d’évacuer la zone.
Par l’Agence Média Palestine, le 22 juillet 2024
Des attaques aériennes ont touché ce matin la zone préalablement définie comme « zone humanitaire » de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, tuant de nombreux civils.
L’armée israélienne, prétextant que le Hamas d’avoir tiré sur les troupes israéliennes depuis la zone humanitaire de Gaza, a déclaré qu’elle modifiait la zone pour cibler le groupe palestinien qui s’y trouve. « L’armée israélienne s’apprête à mener une opération musclée contre les organisations terroristes et demande donc à la population restante dans les quartiers est de Khan Younis d’évacuer temporairement vers la zone humanitaire aménagée d’al-Mawasi », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Comme cela est déjà arrivé lors d’autres massacres touchant des zones humanitaires, ce ordres d’évacuations n’en étaient pas vraiment. En effet , les populations civiles réfugiées dans le camp n’ont pas eu le temps de chercher un autre abri car les attaques aériennes et les tirs d’artillerie de l’armée d’Israël ont commencé seulement quelques minutes après que l’armée a ordonné l’évacuation de plus de 400 000 personnes, selon la défense civile palestinienne à Gaza. Les quartiers est de Khan Younis sont lourdement bombardés, et au moins 39 Palestiniens ont été tués et 120 autres blessés, selon un bilan provisoire établi à la mi-journée par le ministère de la santé de Gaza.
Les Palestiniens déplacés disent que la zone d’al-Mawasi dans le sud de Gaza est déjà pleine, après qu’Israël ait ordonné aux Palestiniens de l’est de Khan Younis de s’y installer. De plus, cette zone a elle aussi été la cible de tirs aériens à deux reprises cette dernière semaine, comme nous le rapportions dans cet article. Plus de 107 palestiniens avaient été tués au cours de ces deux massacres, alors que la zone avait été désignée comme « sûre » par les autorités israéliennes.
« Même les trottoirs sont pleins de gens et de tentes », a déclaré à l’AFP Youssef Abu Taimah, originaire de la ville d’al-Qarara à Khan Younis, après que sa famille n’a pas trouvé de place à al-Mawasi. « Nous sommes fatigués et nous en avons assez. Nous en avons assez de ces déplacements et de ces migrations ».
Ahmed al-Bayouk, un habitant de Khan Younis âgé de 53 ans, a également déclaré : « Nous nous installons à peine quelques jours avant que l’armée n’arrive, ne bombarde, ne nous déplace et ne détruise davantage. Où devrions-nous aller ? Chaque endroit risque d’être bombardé ».
L’établissement médical de Nasser, dernier hôpital du sud de la bande de Gaza, reçoit un nombre croissant de victimes, y compris des enfants. Pour faire face à ce nouvel afflux de blessé, les responsables de l’hôpital ont exhorté les habitants à donner leur sang. Le service palestinien des urgences civiles a déclaré avoir reçu des informations faisant état de dizaines de personnes tuées par les tirs aériens et les chars israéliens à la périphérie orientale de Khan Younis, mais les équipes n’ont pas pu les atteindre en raison de l’intensité des bombardements.
Au même moment, des frappes dans le quartier de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, ont entre autres visé une tente de journalistes située à l’hôpital al-Aqsa. On dénombre au moins un journaliste tué et des dizaines de blessés. « C’est un endroit où les gens se réfugient, toutes les tentes sont proches les unes des autres. Au moment où je vous parle, les gens tentent encore d’éteindre le feu. Tout le monde est terrifié. », témoigne la journaliste Hind Khoudary, présente sur les lieux, sur son compte X.
La mort de Haydar Ibrahim al-Msaddar fait de lui le 163e journaliste tué par Israël dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le bureau des médias du gouvernement de l’enclave palestinienne.