À la mostra de Venise, des cinéastes manifestent leur soutien au peuple palestinien

Samedi 7 septembre, lors de la cérémonie de clôture de la Mostra de Venise, de nombreuses personnalités ont tenu à utiliser la plateforme pour porter un message de soutien au peuple palestinien et condamner le génocide israélien à Gaza.

Par l’Agence Média Palestine, le 10 septembre 2024

« En tant qu’artiste juive américaine travaillant sur un support temporel, je dois noter que j’accepte ce prix au 336e jour du génocide israélien à Gaza et à la 76e année de l’occupation », déclare la réalisatrice américaine Sarah Friedland en acceptant le prix Luigi de Laurentiis du meilleur premier film pour « Familiar Touch », et de nombreux applaudissements se lèvent dans la salle.

Samedi 7 septembre en effet, alors que des cinéastes se voyaient récompenser pour leur travail et célébraient avec le public la clôture du festival, Gaza entrait dans un douzième mois de génocide, Israël ayant tué depuis le 7 octobre dernier plus de 41 000 Palestinien·nes, dont plus de 16 000 enfants. De terribles circonstances, que dénoncent de nombreux artistes.

Lors du festival de Cannes dernier, de nombreuses personnalités avaient témoigné de leur solidarité avec le peuple palestinien et son combat pour l’auto-détermination, mais beaucoup ont été silenciés, certains magazines allant jusqu’à retoucher des photos pour en effacer un pins du drapeau palestinien sur la veste d’un acteur. 

Lors du festival de cinéma « la Berlinale » en février dernier, plusieurs cinéastes avaient également exprimé leur soutien au peuple palestinien. Basel Adra et Yuval Abraham, co-réalisateurs du film «No Other Land», à propos de l’expulsion d’un territoire palestinien par des colons, avaient également pris la parole. «Basel et moi avons le même âge. Je suis israélien, Basel est palestinien. Et dans deux jours, nous allons revenir sur une terre où nous ne sommes pas égaux. Cette situation d’apartheid entre nous, cette inégalité doit cesser» avait déclaré Yuval Abraham. Ce discours avait provoqué une polémique en Allemagne, le jeune israélien avait été traité «d’antisémite» dans les médias, et avait été la cible de menaces de mort, visant également sa famille en Israël.

Ces attaques n’ont pas arrêté Sarah Friedland : « Je crois qu’il est de notre responsabilité, en tant que cinéastes, d’utiliser les plateformes institutionnelles par lesquelles nous travaillons pour remédier à l’impunité d’Israël sur la scène mondiale. Je suis solidaire du peuple palestinien et de sa lutte pour la libération », poursuit la réalisatrice dans son discours.

Plus tard, c’est le cinéaste palestinien Scandar Copti qui recoit le prix du meilleur scénario dans la section Horizons pour son film « Happy Holidays ». Sur scène, il déclare : « Je suis ici profondément honoré, mais aussi profondément affecté par les temps difficiles que nous vivons depuis 11 mois. Notre humanité commune et notre sens moral ont été mis à l’épreuve alors que nous sommes témoins du génocide en cours à Gaza. Cette douloureuse réalité nous rappelle les conséquences dévastatrices de l’oppression, thème de notre film. Notre film examine comment les récits moraux peuvent nous rassembler en tant que communautés, mais aussi nous rendre aveugles à la souffrance d’autrui ».

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