Des dizaines de personnes tuées lors d’une attaque israélienne contre une « zone humanitaire » de Gaza

Israël affirme avoir touché un centre de commandement du Hamas, sans fournir de preuves.

Par Nader Durgham, le 10 septembre 2024

Un jeune Palestinien après les frappes israéliennes meurtrières sur un camp de tentes abritant des personnes déplacées à al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza (Mohammed Salem/Reuters).

Une attaque israélienne contre la « zone humanitaire » de Gaza à al-Mawasi a fait au moins 40 mort·es et 60 blessé·es mardi, a indiqué à l’AFP la défense civile de l’enclave assiégée.

Au moins 20 tentes abritant des Palestinien·es déplacé·es ont été touchées par l’attaque, et les services d’urgence civils ont déclaré que ce nombre pourrait atteindre 40.

Des témoins affirment qu’au moins cinq roquettes sont tombées sur la zone humanitaire, et les services d’urgence disent que les frappes ont créé des cratères de neuf mètres de profondeur dans ce qui était un camp de réfugié·es.

L’armée israélienne a déclaré avoir attaqué un centre de commandement du Hamas « dissimulé dans la zone humanitaire de Khan Younis » et que « de nombreuses mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils, notamment l’utilisation d’armes de précision, la surveillance aérienne et l’obtention d’informations supplémentaires ».

Elle n’a communiqué aucune preuve à l’appui de cette affirmation.

Le Hamas a démenti ces allégations, déclarant que « les affirmations de l’armée d’occupation fasciste concernant la présence d’éléments de la résistance sur le site ciblé sont un mensonge flagrant ».

La défense civile de Gaza a déclaré que l’armée israélienne avait utilisé des « missiles à concussion lourde » et a estimé qu’il s’agissait de « l’un des massacres les plus horribles depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza ».

Selon le ministère de la santé de l’enclave, plus de 40 900 Palestinien·nes ont été assassiné·es lors de la guerre menée par Israël contre Gaza.

Des images tournées après l’attaque montrent des Palestinien·nes cherchant désespérément leurs proches dans les profonds cratères, la défense civile affirmant que des « familles entières » ont « disparu » dans le sable.

La quasi-totalité des 2,3 millions d’habitant·es de la bande de Gaza ont été déplacé·es à plusieurs reprises en raison des attaques israéliennes en cours, et nombre d’entre eux se sont dirigés vers ce qu’Israël a décrit comme une « zone humanitaire » dans la partie méridionale de l’enclave.

Israël réduit régulièrement la superficie de la zone humanitaire, affirmant que certains endroits ont été utilisés par le Hamas, ce qui oblige les Palestinien·nes à se déplacer vers une zone de plus en plus restreinte qui a également été bombardée par Israël dans le passé.

Nader Durgham, rédacteur à Middle East Eye, est basé à Beirut.

Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
Source : Middle East Eye

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