Gaza, jour 348 : 41 226 Palestiniens assassinés par Israël

Alors que les risques d’escalade régionale semblent toujours plus grands, Israël poursuit sa guerre génocidaire sur Gaza. Un point sur la situation cette semaine à Gaza.

Par l’Agence Média Palestine, le 19 septembre 2024

Selon l’OCHA, 108 Palestiniens ont été tués et 288 ont été blessés entre les après-midi du 12 et du 16 septembre dans bombardements israéliens aériens et terrestres, en particulier à Beit Hanoun, au sud-ouest de la ville de Gaza, à l’est de Khan Younis et Deir al Balah, ainsi qu’à l’est et au sud de Rafah.

Le 17 septembre, l’armée israélienne a bombardé un quartier proche du camp de réfugiés d’al-Bureij, détruisant complètement sept maisons et en piégeant des dizaines de Palestinien·nes sous les décombres. Selon des témoins, l’armée israélienne a empêché les ambulances et les équipes de la défense civile d’atteindre le site pour secourir les survivant·es, utilisant des drones quadcoptères pour tirer sur tous ceux qui arrivaient.

« On entendait aussi des voix de personnes sous les décombres, mais soudain, alors que les équipes travaillaient, des drones israéliens ont commencé à tirer sur l’endroit et à ordonner aux gens, par l’intermédiaire de haut-parleurs, de quitter la zone immédiatement », a déclaré le porte parole de la défense civile Mahmoud Basal. « Nos équipes se sont retirées après que plusieurs personnes aient été blessées, y compris des civils qui participaient à la recherche des martyrs aux côtés des équipes de la défense civile », a-t-il ajouté.

Les équipes de secours n’ont pu récupérer que les corps de quatre personnes, dont un enfant, avant de devoir quitter les lieux. « Les corps des citoyens et des blessés sont toujours sous les décombres. Les cris des gens étaient clairs, et beaucoup étaient encore en vie », a poursuivi M. Basal.

Le 18 septembre, au moins 8 Palestinien·nes ont été assassiné·es dans un bombardement israélien ciblant une école dans le quartier de Shujaiya, à l’est de la ville de Gaza. L’école était devenu un refuge pour les civils dont les habitations ont été détruites où contraints de les quitter pour fuir les bombardements.

Au moins 41 226 Palestinien·nes ont été tué·es depuis le 7 octobre 2023, et 95 413 blessé·es, selon l’OCHA. Le ministère de la santé de Gaza, qui documente les détails d’identification complets des victimes, a récemment publié la répartition de 34 344 au 31 août pour lesquels des détails complets ont été documentés par le ministère de la santé. Selon ce rapport, il s’agirait de 11 355 enfants, 2 955 personnes âgées, 6 297 femmes et 13 737 hommes.

Des résidents palestiniens mènent des opérations de recherche et de sauvetage parmi les décombres de bâtiments démolis à la suite d’une attaque israélienne sur des maisons dans le camp de réfugiés de Bureij dans la bande de Gaza, le 18 septembre 2024. (Omar Ashtawy/apaimages)

Une étude sur les blessé·es de Gaza

Un rapport de l’OMS paru le 12 septembre souligne qu’au moins 22 500 personnes, soit un quart de toutes les blessures signalées par le ministère de la santé à Gaza au 23 juillet, ont subi des blessures boulversant leur vie et nécessitant des services de rééducation « maintenant et pour les années à venir ». L’OMS estime qu’entre 3 000 et 4 000 amputations de membres ont eu lieu, en plus d’environ 2 000 lésions de la moelle épinière et traumatismes crâniens graves et d’au moins 2 000 brûlures majeures.

Dans un système de santé décimé, « les services de réadaptation aiguë sont gravement perturbés et les soins spécialisés pour les blessures complexes ne sont pas disponibles, ce qui met la vie des patient·es en danger », a averti l’OMS. Le seul centre de reconstruction et de rééducation de Gaza, situé dans le complexe médical Nasser à Khan Younis, est devenu inutilisable en décembre 2023 et a été endommagé en février 2024.

Des dizaines de milliers de Palestinien·nes de la bande de Gaza vivaient déjà avec des maladies chroniques et des handicaps avant la dernière escalade, ce qui rend encore plus critique l’intégration de services de rééducation dans la réponse actuelle. Au-delà du manque d’options de soins traumatiques aigus, les stocks de fournitures médicales les plus essentielles continuent de diminuer à Gaza en raison des obstacles persistants qui entravent l’entrée de l’aide. Selon Health Cluster, les établissements de santé publique du sud de la bande de Gaza font état d’une pénurie de plus de 70 % des produits de santé essentiels, notamment des consommables, des kits de numération globulaire et du matériel de laboratoire.

Des pénuries graves d’équipement sanitaire

Le 13 septembre, les groupes WASH et Health Cluster ont publié un appel urgent sur le manque d’accès au savon, au shampoing et au détergent pour lutter contre la diarrhée et les infections cutanées à Gaza. Les restrictions imposées par les autorités israéliennes à l’entrée des produits de première nécessité sont particulièrement préjudiciables aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes dont le système immunitaire est affaibli, et augmentent le stress et l’anxiété dans les abris surpeuplés.

Actuellement, le shampoing, le détergent (y compris la lessive) et le liquide vaisselle sont largement absents du marché. Par conséquent, les cuisines communautaires ne peuvent pas nettoyer à fond les casseroles, les abris sont laissés dans un état de malpropreté et les familles ont du mal à laver leurs vêtements, leurs légumes et leurs ustensiles de cuisine, ou simplement à prendre une douche. Les établissements de santé ont également du mal à trouver des produits de nettoyage essentiels pour protéger les patients, le personnel et les soignants.

L’OCHA souligne que les hostilités en cours, les difficultés d’accès et les infrastructures endommagées, ainsi que la détérioration de la situation en matière de sécurité, notamment les pillages et les fréquents ordres d’évacuation émis par Israël, entravent l’acheminement de l’aide vitale dans la bande de Gaza. Entre le 1er et le 15 septembre, sur les 94 missions humanitaires prévues et coordonnées avec les autorités israéliennes pour le nord de la bande de Gaza, seules 37 (39 %) ont été facilitées et 25 (27 %) se sont vu refuser l’accès.

Les convois d’aide sont la cible de tirs ou sont exposés à des conditions dangereuses, arrêtés et retardés pendant des heures dans les zones de combat. L’accès limité au nord de Gaza continue d’affecter des centaines de milliers de personnes vulnérables, les laissant dans des conditions désastreuses, avec une grave pénurie de fournitures essentielles et un accès restreint aux services de base.

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