Gaza, jour 461 : Israël a assassiné plus de 500 palestiniens dans les 9 premiers jours de janvier

Au cours des neuf premiers jours de l’année 2025, Israël a assassiné au moins 500 Palestinien·nes. Le bilan officiel dépasse aujourd’hui les 46 000 morts, mais de nombreux experts estiment que le nombre réel de Palestinien·nes tués est bien plus élevé.

Par l’Agence Média Palestine, le 10 janvier 2025

CHIFFRES CLÉS
à Gaza depuis le 7 octobre 2023 :
46 006 palestinien·nes tué·es par Israël
dont 17 000 enfants, dont 800 nourissons de moins de 1 an
10 000 personnes coincé·es sous les décombres
109 378 blessé·es
1,9 million de déplacé·es

Jeudi 9 janvier, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a renouvelé son appel : « Davantage d’aide humanitaire doit être acheminée à Gaza, et un cessez-le-feu est plus important que jamais », écrit le groupe sur X.

Malgré cet appel et alors que différentes sources affirment que les négociations pourraient aboutir à un accord prochainement, Israël poursuit sans relâche ses bombardements dans la bande de Gaza. Tareq Abu Azzoum, d’Al Jazeera en reportage à Deir el-Balah, décrivait l’atmosphère dans le territoire palestinien comme « saturée de tension et de peur. Ce que nous avons vu au cours des dernières 24 heures a été très sanglant. Le nombre de morts de la journée écoulée est vraiment stupéfiant. » Depuis notre dernier bilan du 7 janvier 2024, les frappes israéliennes ont tué au moins 121 civil·es et en ont blessé 182 autres.

Mercredi 8 janvier, une frappe israélienne sur un parc de la ville de Gaza a tué cinq personnes et une attaque sur une école abritant des personnes déplacées à Jabalia en a tué quatre autres. Dans le centre de Gaza, au moins 10 personnes ont été tuées lors d’une frappe sur une maison familiale dans le camp de réfugiés de Bureij, dont des femmes et des enfants, ont indiqué des survivant·es.

Des sources médicales ont déclaré à Al Jazeera Arabic qu’au moins six Palestiniens ont été tué-es dans des attaques à l’aube du 9 janvier dans le centre et le sud de Gaza, tandis qu’au moins huit autres ont été tués dans une frappe israélienne qui a détruit une maison à Jabalia dans le nord de Gaza.

Le camp de réfugié·es de Nuseirat a été bombardé par l’armée israélienne à deux reprises ce même jour, une première fois à l’aube, tuant deux personnes, et une seconde fois dans la journée, assassinant un père et ses trois enfants. Plusieurs autres personnes sont toujours porté·es disparu·es sous les décombres.

Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré jeudi matin que les hôpitaux Al-Aqsa, Nasser et européen risquaient une fermeture imminente, suite aux bombardements israéliens répétés et au blocus des approvisionnements, subissant le même sort que les hôpitaux Kamal Adwan, Indonésien et Al-Awda. Rawya Taboura, infirmière à l’hôpital indonésien de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré à Al Jazeera que l’établissement de santé était la cible de tirs israéliens directs « visant les murs de l’hôpital et ses environs » et empêchant l’acheminement de l’aide.

46 006, un bilan sous-estimé

Dans un rapport publié hier, la revue scientifique the Lancet estime que le ministère de la santé de Gaza, dont les chiffres sont largement repris par la presse et même par Israël, pourrait sous-estimer de près de 40% le nombre de Palestinien·nes assassiné·es par Israël.

L’étude, menée conjointement par l’Université de Yale et la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), avance le chiffre de 64 260 décès dus à des traumatismes depuis le début du conflit jusqu’à mi-2024, soit 41% de plus que les 46 000 victimes recensées par le ministère de la Santé.

Le ministère de la Santé de Gaza publie quotidiennement le nombres de morts violentes directement infligées par l’armée israélienne, ainsi que le nombre de blessés. Ce chiffre n’inclut que les personnes dont le corps a été officiellement identifé. Selon les scientifiques, l’écart entre les chiffres correspondrait, entre autres facteurs, à la sous-estimation des décès entrainés par des blessures, et aux difficultés de communications entrainés par les pénuries d’électricité, les entraves au déplacement et les black-outs des réseaux de communication imposés par le siège israélien.

Outre ces morts directement lié·es aux assauts de l’armée israélienne, l’OCHA estime que plus de 10 000 habitant·es de Gaza porté·es disparu·es seraient enterrés sous les décombres. L’étude, comme les chiffres de ministère de la Santé, ne prennent pas non plus en compte les décès dûs à la famine, aux épidémies et au froid, décès qui sont pourtant la conséquence directe du siège israélien, de son entrave aux livraisons d’aide humanitaire, et de sa destruction du système de santé et des infrastructures sanitaires.

L’Agence Média Palestine continue cependant d’utiliser les chiffres publiés par le ministère de la santé, car ce sont les seuls à être actualisés quotidiennement et vérifiés selon une méthode stricte. Si ce chiffre est largement en deçà de la réalité, il nous permet de rendre compte au jour le jour de la continuité des attaques israéliennes.

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