Par l’Agence Media Palestine, le 25 Juillet 2025
Après avoir été victime d’une tentative de sabotage, le nouveau bateau pour la liberté, le Handala, partie dimanche 20 juillet du sud de l’Italie à destination de Gaza et se trouvant au large de l’Égypte, a perdu toute communication pendant deux heures, alors que des drones survolaient le bateau. Les 21 passagers à bord se sont ainsi retrouvés vulnérables et exposés à une intervention potentiellement imminente des autorités israéliennes, comme l’explique l’eurodéputée de La France Insoumise, Emma Fourreau sur son compte Instagram :
« Nous étions préparés à l’arrivée des soldats israéliens, à un potentiel kidnapping », dénonce Emma Fourreau, rappelant ce qui s’était produit lors de la précédente flottille, La Madleen, à bord de laquelle Rima Hassan et d’autres membres de l’équipage, y compris des médecins et des journalistes, avaient été arrêtés illégalement en eaux internationales.
L’équipage, désormais au sixième jour de sa traversée, s’approche de Gaza après avoir déjà affronté plusieurs obstacles, notamment une tentative de sabotage du bateau et un empoisonnement présumé via la livraison de produits chimiques à bord, ce qui aurait blessé plusieurs membres de l’équipage.
L’eurodéputée dénonce sur son compte X « des tentatives désespérées pour priver les enfants de Gaza de lait infantile et de nourriture ».
Gabrielle Cathala, député LFI elle aussi à bord du bateau, rappelle toutefois dans une interview à La Média l’enjeu crucial de cette initiative, malgré les nombreux obstacles politiques mis en place contre le navire. Cette traversée vise à dénoncer et stopper le blocus humanitaire perpétré par Israël et ses alliés, responsables de la famine actuelle à Gaza, qui rend les prochains jours particulièrement incertains pour les Palestiniens.
Cette famine, dénoncée notamment par 122 organisations humanitaires telles que Médecins sans Frontières, Amnesty International ou encore Oxfam, est particulièrement alarmante. Elle touche en priorité les enfants, premières victimes de cette situation d’extrême précarité alimentaire. Gabrielle Cahala souligne que le Handala a été choisi comme symbole en hommage à ces enfants, représentant une jeunesse qui, peut-être, verra un jour la Palestine libre.
La famine est ici utilisée comme un outil de torture méthodique et meurtrier de domination et d’asservissement d’une population colonisée, dans le but de perpétrer un génocide de manière moins bruyante que les bombardements à répétition, mais aussi d’humilier la population. La situation actuelle dépasse largement le cadre d’une crise alimentaire, comme cherche à le présenter Israël. Il s’agit bel et bien d’une instrumentalisation de la faim comme arme de guerre, visant à soumettre une population entière, en violation flagrante du droit international et humanitaire. Depuis le début du mois de juillet, les derniers hôpitaux encore fonctionnels à Gaza ont enregistré des décès de nourrissons victimes de malnutrition aiguë, selon des sources médicales et des rapports des Nations Unies. Le 12 juillet 2025, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, une résolution a été adoptée exigeant l’arrêt immédiat de l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Elle déclare que les méthodes employées par Israël pour assujettir la population palestinienne constituent une violation des Conventions de Genève. Malgré cette résolution, Israël a continué de renforcer son contrôle sur les camions d’aide à destination de la bande de Gaza, notamment à travers le système de distribution meurtrier, GHF (Fondation humanitaire de Gaza).
Le Handala se présente désormais comme une solution désespérée face à l’inaction des gouvernements occidentaux. « Si nous partons pour Gaza, c’est justement parce que la France ne fait rien, parce que les États occidentaux ne font rien », explique Emma Fourreau à AJ+.
