À Rock en Seine, Kneecap affiche fièrement son soutien à la Palestine

Malgré des tentatives d’interdiction de leur concert au festival Rock en Seine, le groupe irlandais Kneecap a chanté haut et fort son soutien à la Palestine sur scène dimanche dernier.

Par Jo Westphal pour l’Agence Média Palestine, le 26 août 2025

Les messages engagés projetés au fond de la scène sur un écran géant lors du concert de Kneecap
Photo: Le Parisien/Olivier Corsan



« Ils ont essayé de nous virer de l’affiche, ils espéraient que cela nous mettrait en colère. Ils croient que nous sommes aussi violents qu’eux. Ils se trompent. »

Le trio irlandais Kneecap a tenu dimanche à Rock en Seine son concert tant attendu, envers et contre tous ceux et celles qui ont tenté de l’en empêcher. Plus de 15 000 personnes étaient massées devant la scène et scandaient des slogans pour la libération de la Palestine.

Le groupe a multiplié les prises de paroles et projeté des messages sur son écran géant pour dénoncer le génocide en cours à Gaza, condamner les crimes israéliens et la complicité du gouvernement français.

Tentatives d’interdiction

Le groupe irlandais, encore assez peu connu en France, est la cible d’attaques médiatiques virulentes en raison de son engagement politique, le groupe dénonçant régulièrement sur scène le génocide perpétré par Israël à Gaza. L’un des trois membres du groupe, Liam O’Hanna dit Mo Chara, est poursuivi pour « infraction terroriste » après avoir arboré, lors d’un concert à Londres en 2024, un drapeau du Hezbollah.

Le concert de Kneecap à Rock en Seine n’a pas échappé à ces polémiques, et nombreux sont les opposant·es politiques qui ont tenté de l’interdire. Le Crif avait entamé une démarche, et Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger, avait alerté Bruno Retailleau, qui avait affirmé que « Tout débordement sera immédiatement judiciarisé ». Aucune base juridique n’a cependant permis de justifier une telle interdiction.

Un mois avant le concert, la ville de Saint-Cloud a annoncé retirer au festival une subvention de 40 000 euros, mettant fin à un soutien qui durait depuis la création du festival. La région Île-de-France a également annulé ses aides pour l’édition 2025, une décision annoncée le jour même de l’ouverture des portes du festival. 

« #RockEnSeine ne souhaitant pas déprogrammer le groupe #Kneecap, avec la Présidente Valérie Pécresse nous avons immédiatement réagi en décidant qu’il n’y aura pas un euro de subvention de la région @iledefrance pour ce festival », annonce Jéremy Redler, maire du 16eme arrondissement de Paris, sur son compte X.

La subvention s’élevait à 295 000 euros en 2024, à laquelle s’ajoutent 150 000 euros d’aides indirectes à travers l’achat de billets. Le désengagement de ces collectivités ne met toutefois pas en jeu la viabilité du festival, dont le budget est compris entre 16 et 17 millions d’euros cette année.

« Ce n’est que de l’amour »

« On tient à remercier les organisateurs de nous avoir gardé [dans la programmation] », ont lancé Mo Chara et Móglaí Bap au public français dimanche, récoltant applaudissements chaleureux et acclamations. Les pressions et intimidations n’ont pas empêché le groupe de se produire et de porter fièrement ses valeurs.

Dans la foule, on pouvait observer de nombreux keffiehs, et les slogans lancés par les chanteurs ont été largement repris. Au fond de la scène sur un écran géant s’affichaient régulièrement les mots « FREE PALESTINE », acclamés par la foule, et d’autres messages en français : « Israël commet un génocide contre le peuple palestinien ». « Plus de 90 000 personnes ont été assassinées par Israël en 22 mois ». « Le gouvernement français est complice : il vend et facilite le commerce d’armes à l’armée israélienne ».

« Quelqu’un veut nous empêcher de jouer », a dénoncé le chanteur au micro alors que le groupe pro-israélien Nous Vivrons tentait d’interrompre le concert en brandissant des pancartes infamantes, accusant les chanteurs d’antisémitisme. « Ce n’est que de l’amour », répondent KneeCap à Nous Vivrons, « libérez la Palestine. » Les militant·es de Nous Vivrons ont été rapidement exfiltré·es par la police et le concert s’est tenu dans une ambiance festive et déterminée. 

Pour les organisateur·ices, la tenue de ce concert relèvait de la liberté d’expression. Beaucoup dans le public rappellent que le rock est une musique engagée, une musique de colère et de fierté. Le groupe rappelle, pour sa part, que « Kneecap n’est pas le sujet. Le sujet, c’est le génocide à Gaza. »

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