Gaza, jour 731 : Israël poursuit son génocide, depuis maintenant deux ans

Alors que ce jour marque les deux ans du génocide perpétré par Israël à Gaza, et que les perspectives des négociations d’un plan de « paix » sont minces, les Gazaoui-es luttent pour survivre aux bombes, à la faim et aux maladies.

Par l’Agence Média Palestine, le 7 octobre 2025



« Ces deux dernières années ont anéanti les éléments fondamentaux d’une vie normale, sans retour au foyer, sans reconstruction et sans espoir de rétablissement », déclare ce matin le journaliste Tareq Abu Azzoum sur Al Jazeera. « Ce que ressentent les gens n’est pas simplement du chagrin, mais une sorte de désorientation permanente. Leurs vies, autrefois rythmées par les mariages, l’école et les récoltes, sont désormais mesurées au nombre de frappes aériennes. »

La ville de Gaza anéantie

L’armée israélienne poursuit son assaut sur la ville de Gaza, dont une grande partie a été détruite, laissant des milliers de personnes démunies. Au moins 50 tours d’habitation ont été détruites ces dernières semaines, et certains quartiers ont été presque entièrement détruits. Rien que dans le quartier de Zeitoun, à Gaza, plus de 1 500 maisons et immeubles ont été détruits depuis début août, laissant certaines parties du quartier sans aucun bâtiment debout.

Ce matin, trois personnes ont été assassiné-es dans le quartier de Sabra, au sud de la ville de Gaza. Les équipes de la défense civile s’efforcent toujours de récupérer les corps des personnes tuées lors des précédentes attaques, a déclaré l’agence de secours, qui opère sans carburant ni équipement adéquat.

Hier, les forces israéliennes ont également pris pour cible les quartiers d’Al-Nasr et de Tal al-Hawa avec des frappes aériennes, tout en bombardant la rue Al-Jalaa dans la ville de Gaza. L’école Al-Rum, qui abritait des centaines de réfugié-es dans le quartier de Tal al-Hawa, a été la cible de frappes aériennes israéliennes causant de nombreuses blessures.

Le bureau des médias de Gaza a vivement critiqué hier la décision annoncée la semaine passée par le Croix-Rouge de se retirer de la ville de Gaza, après que son personnel a été visé par des attaques israéliennes. « Cette décision est irresponsable, à un moment où des centaines de milliers de civils à Gaza sont soumis à des conditions sans précédent et difficiles en raison de la guerre, des tueries, du siège, de la famine et des destructions causées par la machine de guerre de l’occupant », a martelé le bureau des Médias.

« La Croix-Rouge est une institution protégée par le droit international humanitaire et les Conventions de Genève. Son devoir est d’intervenir dans les zones de conflit, et non de les fuir. Se retirer maintenant serait contraire à l’essence même de sa mission humanitaire, pour laquelle elle a été créée ».

Meurtres aux abords des centres « humanitaires »

Ce matin, un enfant a été tué, et de nombreuses personnes blessées, dans une attaque israélienne à Khan Younis, où les médias locaux rapportent de violents bombardements et des tirs israéliens à proximité d’un centre de distribution alimentaire.

Les attaques aux abords des centres de distributions sont désormais quotidiennes, de même que leur lot de victimes, avec au moins 3 meurtres hier près d’un centre de distribution de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), et 4 la veille, tandis que la famine orchestrée par Israël a déjà tué au moins 460 personnes.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 2 600 personnes ont été tuées et plus de 19 000 blessées par les tirs des soldats israéliens et des agents de sécurité alors qu’elles tentaient de récupérer de la nourriture sur les sites de la GHF.

Cette fondation « humanitaire », soutenue par Israël et les États-Unis, a pris le contrôle des opérations d’aide humanitaire le 27 mai, après qu’Israël ait imposé un blocage total des entrées de livraisons humanitaire pendant près de deux mois. Elle a mis en place un nouveau système de distribution meurtrier auxquel les autres organisations humanitaires sont contraintes de « collaborer ou partir », comme l’explique cet article traduit par l’Agence Média Palestine.

De nombreux témoignages décrivent l’horreur de ces « pièges mortels ». Un soldat israélien a décrit ces zones comme « un champ de bataille », et le journal israélien Haaretz a cité des soldats israéliens affirmant avoir reçu l’ordre de tirer sur les personnes rassemblées sur les sites du GHF.

Appels à un cessez-le-feu immédiat

De nombreuses déclarations appellent à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, dénonçant deux ans d’un génocide inacceptable. Les négociations ouvertes hier suite à la proposition de Donald Trump d’un plan de « paix » se poursuivent aujourd’hui, des sources affirmant que la journée d’hier était « positive », mais plus de 107 Palestinien-nes ont été assassiné-es par Israël depuis vendredi, alors que le Hamas a annoncé accepter les conditions proposées.

Le ministère de la Santé affirme aujourd’hui dans un communiqué publié sur Telegram que ce qui se passe à Gaza n’est pas seulement « une crise humanitaire » ou « une longue série de crimes » commis par Israël, mais bien « un effondrement complet et délibéré des fondements de l’existence humaine représentés par le système de services de santé ».

« Ces crimes méritent d’être qualifiés de génocide sanitaire, compte tenu des indicateurs catastrophiques qui ont ravagé le paysage sanitaire et humanitaire dans la bande de Gaza », ajoute le communiqué. »

Sur X, la rapporteuse spéciale à l’ONU Francesca Albanese déclare : « Ce n’est PAS le premier génocide qui se produit sous « notre » surveillance. C’est le premier génocide que NOUS, le peuple, pouvons et allons arrêter. Contre toute attente et malgré toutes les difficultés. »

« Deux ans de guerre à Gaza. Deux ans de trop » conclut l’agence de l’ONU pour les réfugié-es palestinien-nes (UNRWA) sur X. « Il est temps de conclure un cessez-le-feu. »

Les seules publications de notre site qui engagent l'Agence Média Palestine sont notre appel et les articles produits par l'Agence. Les autres articles publiés sur ce site sans nécessairement refléter exactement nos positions, nous ont paru intéressants à verser aux débats ou à porter à votre connaissance.

Retour en haut