Mort du prisonnier politique palestinien Khader Adnan, après 87 jours de grève de la faim dans une prison israélienne

« Si vous vivez, vivez libre ou mourez debout comme des arbres. » Khader Adnan

Alors que l’Agence Média Palestine apprenait hier par la sœur de Khader Adnan qu’il était en danger de mort immédiate, il s’est éteint ce matin, mardi 2 mai 2023, après 87 jours de grève de la faim, dans une prison israélienne. Il avait 44 ans et était père de 9 enfants.

Adnan, leader intellectuel du parti « Jihad islamique palestinien », faisait partie intégrante du paysage de la résistance nationale palestinienne et avait été emprisonné 12 fois depuis 2004 et passé environ 8 ans dans les geôles israéliennes. Il avait été ré-arrêté en février 2023, après avoir été libéré en 2021.

Douze arrestations, huit ans de prison … sans jamais avoir droit à un procès.

Il a toujours été, comme de nombreux prisonniers palestiniens aujourd’hui, en détention administrative, une détention sans charges, ni procès qui peut être renouvelée indéfiniment par les cours militaires de l’occupation.

La vie de Khader Adnan a été une vie de lutte. Cette grève de la faim n’était pas la première, il avait déjà conduit 5 grèves de la faim pour protester sa détention arbitraire. En 2012, elle avait duré 67 jours et avait lancé un mouvement de solidarité d’autres détenus qui l’avaient suivi dans sa grève. Il a ensuite fait une grève de 56 jours en 2014.

Le dimanche 23 avril 2023, le dernier diagnostic officiel de Khader Adnan Mousa posé par un médecin de l’organisation Physicians for Human Rights, stipulait qu’il était en danger de mort immédiate et devait être immédiatement transféré à l’hôpital pour un suivi médical et une surveillance.

De son côté, Adnan Mousa avait décidé de refuser les suivis en laboratoire et la surveillance de ses signes vitaux tant qu’il n’avait pas obtenu, par le tribunal de district, la permission pour sa famille de lui rendre visite, et d’être accompagné lui-même par un médecin de l’organisation Physicians for Human Rights. Il souhaitait également être transféré dans un hôpital. Le tribunal de district avait jusqu’alors rejeté deux requêtes soumises par le PHR.

Dans une brève lettre testamentaire écrite il y a seulement deux jours, Khader Adnan demande de ne pas laisser « l’occupation disséquer son corps » et demande une tombe simple aux côtés de son père.

La Cisjordanie et Gaza sont aujourd’hui en grève générale pour le deuil de Khader Adnan.

Ci-après, les deux articles de l’Agence Média Palestine sur la situation du prisonnier politique palestinien Khader Adnan :

  • Agence Média Palestine. (2023, avril 21). Lettre de Randa Mousa, la femme du prisonnier politique Khader Adnan en grève de la faim depuis 76 jours.
  • Agence Media Palestine. (2023, mai 1). Physicians for Human Rights (PHR) : « Khader Adnan Mousa est en danger de mort immédiate ».
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