Point sur la situation à Gaza, où Israël poursuit ses attaques aériennes et terrestres, assassinant des dizaines de personnes chaque jour et affamant le reste de la population.
Par l’Agence Média Palestine, le 7 juillet 2025

Alors que ce jour du 7 juillet 2025 marque 21 mois de génocide perpétré par Israël à Gaza, des négociations pourraient aboutir cette semaine à un nouveau cessez-le-feu temporaire. Le président américain Donald Trump a affirmé hier qu’un accord pourrait être conclu dans la semaine, alors que Netanyahou est attendu aujourd’hui à la maison blanche.
Israël et le Hamas doivent tenir aujourd’hui une deuxième journée de pourparlers indirects au Qatar. La proposition de cessez-le-feu de 60 jours, soutenue par les États-Unis, prévoit la libération progressive des prisonniers israéliens, le retrait des troupes israéliennes de certaines parties de Gaza et des discussions sur la fin définitive de la guerre.
Cependant, de nombreux analystes estiment qu’Israël ne souhaite pas la fin de la guerre et affirment que Netanyahu souhaite poursuivre la guerre de représailles contre Gaza jusqu’à ce qu’il dispose d’un levier politique suffisant pour faire annuler les poursuites judiciaires engagées contre lui en Israël et obtenir un soutien populaire suffisant pour rester à la tête du pays.
« Israël et Netanyahu ne sont pas intéressés par un cessez-le-feu », affirme Adnan Hayajneh, professeur de relations internationales à l’université du Qatar, ajoutant qu’il y a « très peu de chances » qu’un cessez-le-feu soit conclu. « Ce que veut Israël est clair… une terre sans peuple. Les Palestiniens ont donc trois choix… mourir de faim… se faire tuer… [ou] quitter le territoire. Mais les Palestiniens ont jusqu’à présent prouvé qu’ils ne quitteraient pas le territoire, quoi qu’il arrive. »
« Il n’y a rien de véritablement humanitaire dans leur action »
L’entrée d’aide humanitaire à Gaza, alors que le famine imposée par le blocus israélien fait rage, est un point important des négociations de cessez-le-feu. Israël refuse de permettre aux ONG qui le faisaient auparavant de poursuivre leurs actions, y compris l’ONU, et souhaite que seule la GHF, soutenue par les États-Unis, contrôle les distributions. La GHF est pourtant largement critiquée pour les scènes d’épouvantes qui se déroulent lors de ses « distributions ».
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les forces israéliennes avaient tué au moins 743 Palestiniens lors d’attaques contre des sites gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) depuis le début de ses opérations fin mai. « Cela se passe dans un endroit où la déshydratation et la famine sont généralisées », rappelle le journaliste Hani Mahmoud.
« Les gens souffrent de la faim. Ils rationnent le peu qu’ils ont. De nombreuses familles ne mangent pas. Les mères sautent des repas pour que leurs enfants aient assez à manger. Cela révèle également une autre facette du GHF. Ce qu’ils font n’a rien à voir avec l’aide humanitaire. Il s’agit en grande partie d’une mise en scène – il n’y a rien de véritablement humanitaire dans leur action. Ils entassent des personnes désespérées dans des conditions dangereuses, sans aucune sécurité et sans aucune transparence. »
Le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), Charles Skau, qui a effectué mardi et mercredi sa quatrième visite à Gaza depuis le début de la guerre avec Israël, a déclaré que la situation dans l’enclave était la pire qu’il ait jamais vue.
« Il est difficile de trouver les mots pour décrire le niveau de désespoir dont j’ai été témoin. Les gens meurent simplement en essayant de se procurer de la nourriture », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Des scènes d’apocalypse »
Pendant ce temps, les attaques israéliennes se poursuivent, et semblent redoubler de brutalité. Sur Aljazeera, le journaliste Hani Mahmoud rapporte « un rappel effrayant et brutal » des premières semaines de la guerre en raison de l’intensité et de l’ampleur de chaque attaque.
Les bilans quotidiens sont terribles : 78 meurtres samedi, 82 dimanche, et des centaines de blessés qui affluent dans des hôpitaux en ruine et débordés.
« En l’espace de deux heures, nous avons dénombré au moins sept frappes aériennes dans la bande de Gaza », raconte-t-il. « Une cuisine communautaire locale dans le nord de Deir el-Balah a également été touchée et trois personnes ont été tuées, dont le principal responsable. »
Plusieurs frappes ont également visé la ville de Gaza et en particulier le quartier de Sheikh Radwan, où les survivant-es rapportent « des scènes d’apocalypse », décrivant leurs fouilles des décombres à la recherches de leurs proches, dont ils ne retrouvent parfois que des membres. Sur les 82 Palestinien-nes assassiné-es dimanche par Israël dans l’enclave, au moins 49 l’ont été dans la ville de Gaza.
« Nous avons entendu une forte explosion, puis une autre peu après. Nous nous sommes précipités… et des gens étaient coincés sous les décombres : quatre familles, un grand nombre de résidents », se rappelle Mahmoud al-Sheikh Salama, témoins d’une frappe israélienne survenue à deux heure du matin dans la nuit de samedi à dimanche. « Nous avons essayé de rechercher des survivants et avons réussi à extraire deux personnes vivantes des décombres après environ trois heures d’efforts et de travail acharné. Nous en avons sorti deux vivants, les autres ont été tués et sont toujours coincés. »



