Après 258 jours de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, Israël a assassiné plus de 37 396 Palestiniens depuis le 7 octobre selon l’OCHA. Ce bilan est actualisé hebdomadairement.
Par l’Agence Média Palestine, le 13 juin 2024, mis à jour le 20 juin 2024
Les massacres israéliens de civils palestiniens assiégés dans la bande de Gaza se poursuivent.
Les bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes continuent, faisant de nouvelles victimes, provoquant des déplacements et la destruction de maisons et d’autres infrastructures civiles. Selon un rapport de l’OCHA du 19 juin 2024, plus de 37 396 Palestiniens ont été tués dans la bande Gaza par l’armée israélienne entre le 7 octobre 2023 et le 19 juin 2024, et plus de 508 en Cisjordanie, ainsi que 85 523 personnes blessées. Un rapport de l’Unicef du 11 juin dénombrait parmi ces victimes plus de 14 100 enfants tués. Un rapport de l’ONU place Israel sur la liste noire des pays portant atteinte aux enfant.
L’OCHA rapporte les incidents suivants, qui figurent parmi les plus meurtriers signalés entre le 16 et le 18 juin :
Le 16 juin, dans la soirée, neuf Palestiniens, dont six enfants, ont été tués et onze autres blessés au cours d’une attaque contre une maison à proximité du rond-point d’Abu Rasas dans le camp de réfugiés d’Al Bureij, à Deir al Balah.
Le 17 juin, vers 19 h 50, au moins neuf Palestiniens ont été tués dans une attaque contre un groupe de personnes attendant des camions d’aide sur la route de Salah ad Din, à l’est de Rafah.
Le 18 juin, à 1h20, dix Palestiniens, dont au moins un enfant et une femme, ont été tués et d’autres blessés par la frappe d’une maison dans le premier bloc du camp de réfugiés d’An Nuseirat, à Deir al Balah.
Le 18 juin, à 2h40, six Palestiniens ont été tués et d’autres blessés lors de bombardements d’une maison dans le cinquième camp du camp de réfugiés d’An Nuseirat, à Deir al Balah.
On compte à cette date plus de 1,7 millions de personnes déplacées, soit 75% de la population, et 70 000 habitations détruites. Les personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza souffrent d’un accès insuffisant aux abris, à la santé, à la nourriture, à l’eau et à l’assainissement, selon les missions d’évaluation des Nations Unies. La famine frappe particulièrement le nord de la bande de Gaza, où les enfants souffrent de malnutrition.
La sécurité alimentaire et environnementale est également menacée à long terme par la destruction des terres cultivées de Gaza, comme l’estime une enquête menée par la FAO et l’UNOSAT. Cette évaluation des dommages a analysé l’état des terres cultivées, qui comprenaient des cultures de plein champ, des légumes, des vergers et d’autres arbres et représentaient environ 41% de la surface de la bande de Gaza. L’enquête alerte sur le fait que 57 % de ces terres cultivées, qui jouent un rôle vital dans le maintien de la sécurité alimentaire, ont été endommagées en mai 2024.
L’OCHA rapporte que les difficultés d’accès continuent de compromettre gravement l’acheminement de l’aide et des services humanitaires essentiels dans la bande de Gaza, notamment l’acheminement de l’aide alimentaire et nutritionnelle, des soins médicaux, de la protection et des abris, ainsi que des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène pour des centaines de milliers de personnes. Entre le 1er et le 18 juin, sur les 61 missions coordonnées d’aide humanitaire dans le nord de Gaza, 28 (46 %) ont été facilitées par les autorités israéliennes, huit (13 %) se sont vu refuser l’accès, 16 (26 %) ont été entravées et neuf (15 %) ont été annulées pour des raisons logistiques, opérationnelles ou de sécurité. Sur les 192 missions d’aide humanitaire coordonnées dans les zones du sud de Gaza, 134 (70 %) ont été facilitées par les autorités israéliennes, 12 (6 %) se sont vu refuser l’accès, 26 (14 %) ont été entravées et 20 (10 %) ont été annulées.
En outre, l’insécurité due aux opérations militaires en cours et à l’effondrement de l’ordre civil continue d’être généralisée, avec de nombreux incidents signalés de vols de fournitures humanitaires et de fusillades qui ont posé des risques significatifs pour la population et les travailleurs humanitaires. Jonathan Ofir dénonce dans un article du 18 juin la complicité des kibboutzniks dans le blocage de l’aide humanitaire, affirmant que l’utilisation de la famine est un élément clé de son génocide et que cette stratégie est soutenue par la population, quand un sondage de l’Institut Israelien pour la Démocratie affirme que plus de deux tiers de la société israélienne était favorable au blocage de l’aide alimentaire.
Une Commission d’enquête sur les violations du droit international humanitaire et atteintes aux droits de l’homme, créée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, met en évidence les tactiques israéliennes de « destruction et de dislocation » à Gaza. En réponse à la divergence entre les conclusions du groupe d’experts selon lesquelles des crimes de guerre ont été commis par les forces de défense israéliennes et les affirmation du gouvernement Israélien selon lesquelles ses soldats sont parmi les plus « moralement responsables » au monde, « Je ne sais pas s’il s’agit de l’une des armées les plus morales au monde ou non, mais ce que je sais faire et ce que j’ai le pouvoir de faire, c’est évaluer les comportements criminels », a déclaré son Chris Sidoti, membre de la commission. « C’est ce que nous avons fait dans le cadre des événements récents, comme le montre le rapport. La seule conclusion que l’on puisse tirer est que l’armée israélienne est l’une des armées les plus criminelles au monde ».